L’arrivée dans le staff du Gym de l’ancien joueur de Bastia ne plaît pas à certains supporters de l’OGCN, en souvenir notamment d’un sulfureux Nice-Bastia d’octobre 2014.

 

Retraité des terrains depuis un an, Yannick Cahuzac (38 ans) avait basculé l’été dernier dans le staff du RC Lens – là où il a fini sa carrière de joueur – en tant qu’adjoint de Franck Haise. Un an plus tard, le voilà qui intègre le staff de l’OGC Nice à la demande de Florent Ghisolfi, le directeur sportif des Aiglons, avec lequel il a joué sous les couleurs de Bastia, de 2005 à 2010. Ghisolfi et Cahuzac avaient déjà été associés dans le projet lensois durant trois saisons, de 2019 à 2022, autant dire que les deux hommes se connaissent parfaitement et s’apprécient.

 

Mais ce nouveau « transfert » de Lens à Nice (quelques mois après ceux de Laurent Bessières et Ghislain Dubois, passés du staff lensois à celui du Gym pour renforcer sa cellule performance) n’est pas du goût de certains supporters des Aiglons, lesquels reprochent à Cahuzac son passé bastiais et sa participation au fameux match Nice-Bastia (0-1), d’octobre 2014, qui s’était achevé par une bagarre entre joueurs, un envahissement de terrain et les provocations de Jean-Louis Leca, alors gardien du Sporting, qui avait chambré la Populaire Sud niçoise en brandissant un drapeau à la tête de Maure.

 

"Cahuzac pour nous c’est NON, ont exprimé les ultras de la Populaire Sud dans un communiqué. Nous avons tous pris connaissance de la probable arrivée de ce monsieur dans le staff de l’équipe professionnelle. C’est peu dire que nous sommes scandalisés. Nous sommes fermement opposés à sa venue au club, il n’a rien à faire chez nous.La direction du club a été prévenue et elle nous a proposé de le rencontrer cet après-midi.C’est non."

La direction du Gym se serait bien passée de ce feuilleton, qu’elle va essayer de dépassionner dans le dialogue et l’acceptation des différences, en tentant de convaincre ses supporters les plus chauds et les plus actifs de l’Allianz Riviera que Cahuzac, avant d’être un ex du Sporting, est d’abord un ancien joueur ayant disputé plus de 450 matches pro- fessionnels, de Bastia à Lens en passant par Toulouse, où il avait d’ailleurs joué avec Jean-Clair Todibo, le défenseur azuréen. Cahuzac est aussi un homme doté d’un caractère de meneur, capitaine de toutes les équipes dans lesquelles il est passé, un leader de vestiaire et quelqu’un d’omniprésent auprès des jeunes. Si Ghisolfi le fait venir comme adjoint de l’Italien Francesco Farioli – un jeune entraîneur de 34 ans qui va découvrir la Ligue 1 –, c’est pour faire le liant entre le coach et ses joueurs, comme il le faisait à Lens, afin d’apporter du caractère et de l’agressivité à un groupe qui en a manqué profondément ces dernières saisons. Et pour que l’identité qu’il a su défendre avec un maillot bleu, violet ou sang et or, il puisse la transposer à Nice. « C’est le genre de personnalité qu’il vaut mieux avoir dans son vestiaire que dans celui d’en face », explique un dirigeant du Gym.

 

Les supporters niçois, qui jusque-là ont dit niet, seront-ils réceptifs aux arguments des déci- deurs de l’OGCN et le dialogue a-t-il une chance d’atténuer les mauvais souvenirs ? Certains d’entre eux se souviendront-ils, qu’avant ce fameux Nice-Bastia de 2014, ils ont aimé voir d’autres anciens Bastiais défendre le maillot du Gym, comme Frédéric Antonetti ou Cyril Rool ? Difficile de présumer de la suite du feuilleton, même si, à plus d’un mois de la reprise du Championnat, le temps pourrait être l’allié du club niçois.