Inconnu du grand public, le nouvel entraîneur de l’OGC Nice, nommé hier pour deux saisons, a les faveurs du milieu. Plusieurs clubs européens ont pensé à lui ces derniers temps.

Qui est-il et pourquoi lui ? Et quitte à miser sur un entraîneur prometteur, pourquoi ne pas avoir conservé Didier Digard (36 ans) sur le banc du Gym, plutôt que de le remplacer par Francesco Farioli ? Ce ne sont pas les questions qui manquent après la nomination jusqu’en juin 2025 du technicien italien comme coach des Aiglons, cet inconnu du grand public, âgé de 34 ans, sans passé de joueur et sans d’autres références que ses 74 matches dirigés dans l’élite turque, avec Alanyaspor (47) et Karagümrük (27), entre 2021 et 2023.

 

L’époque est à la recherche de nouveaux profils, au passage de témoins entre vieille école et nou- velle vague, elle est au jeunisme et aux paris dans la découverte du grand coach de demain. C’est toute cette panoplie de l’été 2023 que l’Italien porterait en lui, à en croire Florent Ghisolfi, le directeur sportif du Gym qui a misé sur lui, alerté par les recommandations de l’agent de Farioli, lequel est également celui de Régis Le Bris, visé par Nice mais finalement resté à Lorient. « L’analyse des équipes qu’il a entraînées et nos échanges sur le projet de jeu à mettre en place ont conduit notre choix, disait hier Ghisolfi, sur le site du Gym. Possession, agressivité avec et sans ballon, capacité à défendre très haut, verticalité, présence dans la surface ad- verse. Il façonne ses équipes avec l’intensité que nous recherchons. »

 

“Toutes les conditions sont réunies pour faire de belles choses'' Franceesco Farioli

 

Si le grand public et les supporters niçois ignorent tout de Farioli – longtemps entraîneur des gar- diens en Italie et au Qatar, avant de devenir l’adjoint de Roberto De Zerbi à Benevento et Sassuolo –, les professionnels de la profession savent qui il est : un jeune qui monte, adossé à un plan de jeu agressif auquel il croit fermement. En Turquie, plusieurs statistiques étaient favorables à sonéquipe d’Alanyaspor, en termes de possession, notamment, ou de vitesse de récupération du ballon après la perte. C’est à sa façon de faire jouer son équipe, d’adapter la préparation des joueurs au système mis en place, comme à l’utilisation des moyens modernes et à sa personnalité que plusieurs clubs européens ont été sensibles ces derniers mois. Farioli est connu des directeurs sportifs et autres décideurs, et ils sont quelques-uns à avoir penséà lui, depuis son installation sur le banc de touche d’Alanyaspor, le 31 décembre 2021.

 

Ainsi, le natif de Barga, en Toscane, suivi par Fenerbahçe quand il entraînait Karagümrük, a-t-il été en contact avec le club portugais de Braga, à l’été 2022, mais il n’avait pas la licence professionnelle UEFA et la piste s’est éteinte.

 

Après avoir quitté Alanya, en février dernier, il aurait été approché par Southampton, à un moment où les dirigeants des Saints envisageaient le limogeage de Ruben Selles. Mais l’Espagnol a finalement conservé sa place et accompagné son équipe jusqu’à la relégation. Leicester l’aurait de son côté retenu dans ses derniers candidats pour mener l’opération « retour en Premier League », mais il lui a finalement préféré un autre Italien, Enzo Maresca (43 ans), l’ancien adjoint de Pep Guardiola à Manchester City. Enfin, Farioli n’aurait pas été loin de s’engager avec la Sampdoria Gênes, reléguée en Serie B, mais c’est finalement Andrea Pirlo qui a été nommé cette semaine.

 

Souvent placé, jamais nommé, Farioli pouvait difficilement espérer mieux que ce poste à l’OGC Nice comme premier gros poste. Et il le sait. « C’est une immense fierté, je connais et je suis l’évolution du club depuis des années, les structures sont là, les personnes en place sont compétentes et déterminées, toutes les conditions sont réunies pour faire de belles choses. » Ses débuts vont s’annoncer brûlants : Lille, Lyon, Paris et Monaco sont au planning du Gym lors des six premières journées.