Le recrutement d’un vrai buteur, qui pourrait être l'international italien de Nice, sera l'un des chantiers estivaux de l'OM. Avec la situation contractuelle de Rudi Garcia et la venue d’un ou de deux défenseurs centraux.


L’OM s’était démené pour enfin trouver un défenseur central (Aymen Abdennour) et un buteur (Kostas Mitroglou) dans les dernières heures du dernier mercato estival. Deux arrivées très tardives et ficelées, surtout, dans l’urgence. Moins d’un an plus tard, les priorités sont les mêmes, ce qui situe la réussite de ces dossiers... Face à l’Atlético de Madrid (0-3), mercredi, les Marseillais ont étalé les lacunes qui les séparent d’un récent double finaliste de la Ligue des champions (2014 et 2016) : le manque d’un avant-centre réaliste et de solutions défensives crédibles, aussi, pour pallier les soucis récurrents de Rolando et le manque de crédit accordé à Abdennour. Rudi Garcia connaît les limites de cet effectif, qu’il a choisi en grande partie depuis son arrivée en octobre 2016.

 

Mais, avant de plancher plus concrètement sur les contours de celui de la saison prochaine, il faudra que l’entraîneur rencontre sa direction pour clarifier sa situation. Il arrive très bientôt à un an du terme de son contrat et si les dirigeants affirment être comblés du travail effectué, il faudra alors le prolonger. C’est leur souhait, visiblement, mais la réussite de Garcia n’est pas passé inaperçu en Italie notamment, où sa cote reste élevée après son passage à l’AS Rome (2013-2016).

 

Les dirigeants marseillais ont-ils les moyens de réaliser cette opération ?

 

Si la collaboration avec le directeur sportif, Andoni Zubizarreta, lui aussi en fin de contrat en juin 2019, est officiellement parfaite, il faudra également bien clarifier les rôles de chacun et trouver une forme de consensus, ce qui n’a pas toujours été le cas, notamment dans le dossier de l’attaquant, l’été dernier.

 

À cette époque-là, déjà, Garcia a évoqué... Mario Balotelli, un attaquant qui lui plaît énormément. L’international italien (27 ans, 33 sélections), qui devrait être rappelé en sélection, va quitter Nice, même si sa situation contractuelle reste floue – lié jusqu’en 2019 pour les dirigeants niçois, libre pour son agent, Mino Raiola, à la fin de la saison. Un peu sur le modèle du recrutement de Luiz Gustavo (une indemnité de 8-10 M€ et un salaire important, au moins 500 000 €), l’OM peut toutefois réaliser un joli coup. Et la collaboration avec Puma, futur équipementier du club, qui est aussi celui de Balotelli, peut être un atout.

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Mais les dirigeants marseillais ont-ils les moyens de réaliser cette opération ? Sur l’enveloppe de 200 M€

 

d’investissements promis sur quatre ans, ils en ont dépensé 120 jusque-là. Ils ne pourront pas se positionner sur des joueurs à 40 M€ et n’auront pas des finances extensibles non plus, à moins de vendre certains éléments (Thauvin, Anguissa...). Mais cette transaction ne semble pas impossible, à condition que Balotelli opte pour l’OM. D’autres joueurs sont suivis en attaque et des discussions se sont tenues pour Karl Toko Ekambi (25 ans), sous contrat avec Angers jusqu’en juin 2020. Même s’il réalise une saison aboutie (17 buts en L1), il ne colle pas vraiment au portrait-robot du serial buteur et l’intérêt de l’OM, qui a déjà filtré, semble surtout servir à faire monter les enchères avec Villarreal, qui a effectué une première proposition à 16 M€.

 

Enfin, il faudra trouver un ou deux défenseurs centraux pour épauler Rami, insuffler davantage de concurrence dans ce secteur et éviter, surtout, de faire reculer Luiz Gustavo comme ces dernières semaines.Rolando (32 ans) est en fin de contrat, Garcia aimerait le conserver, mais aucune discussion n’a eu lieu pour le moment et ses soucis physiques à répétition pourraient signer la fin de l’aventure. Quant à Abdennour, prêté pour deux ans par le Valence CF, le message est clair depuis des mois : l’OM ne compte plus sur lui. Les travaux sont annoncés. 

 

L’OM sous la menace de l'UEFA


À la suite des divers incidents qui ont émaillé la finale de la Ligue Europa à Lyon, mercredi, l’UEFA a sans surprise ouvert un cas disciplinaire contre l’OM, visé pour « perturbations dans le public », « actes de vandalisme », « allumage de fumigènes », « jets d’objets » et « coup d’envoi retardé ». L’Atlético de Madrid est, de son côté, poursuivi pour « comportement raciste (banderole) » et « allumage de fumigènes ». Les deux finalistes connaîtront leurs sanctions le 31 mai. Pour le club phocéen, au vu de l’importance des troubles constatés, il faut s’attendre à des décisions sévères de la commission de discipline de l’UEFA.

 

D’autant que ce ne sont pas les premières incartades observées cette saison. L’UEFA avait déjà reproché la « mise en place et le lancement de feux d’artifice et des troubles dans le stade » lors du déplacement à Bilbao (2-1, le 15 mars) et condamné l’OM à 30 000 euros d’amende et à l’interdiction de vendre des billets à ses supporters pour ses deux prochains matches à l’extérieur (le second avec un sursis de deux ans). Une interdiction de déplacement a donc été purgée à Leipzig, le 5 avril, en quarts de finale aller (0-1). Mais le prochain match européen à l’extérieur, en début de saison prochaine, se fera sans supporters. E. M.