L’Olympique de Marseille n’a jamais été aussi proche de tenir son "grand attaquant", ce buteur capable d’inverser le cours d’une rencontre à n’importe quel moment, ce striker hors-catégorie susceptible de faire basculer un match -et notamment un gros - en faveur de son équipe. Ce "numéro 9" s’appellerait donc Mario Balotelli. Après deux saisons à Nice, où il s’est relancé dans un environnement propice à la reconstruction humaine et sportive, le revoilà prêt à revenir sur le devant de la scène, dans un club qui semble taillé sur mesure pour lui.

 

 

Les aficionados du Vel’ raffolent des joueurs de ce type, au talent indéniable et au tempérament de feu. Le mariage promet. Depuis plusieurs jours, les supporters olympiens ont déjà des étincelles plein les yeux (bien entendu, on ne parle pas de celles du feu d’artifice que l’Italien a lui-même allumé dans sa propre salle de bains, provoquant un incendie dans sa maison en 2011 à Manchester). "Il était bien fada quand même, hein !", a rappelé Éric Di Meco, sourire aux lèvres, le 19 mai, à l’occasion des retrouvailles entre les champions d’Europe 1993 organisées lors de la 38e journée de Ligue 1.

 

Un monstre d’efficacité cette saison avec Nice


À l’époque, "Balo" était déjà ciblé par les dirigeants de la maison bleue et blanche. L’information était d’ailleurs sortie dans la presse, de l’autre côté des Alpes, quelques jours plus tôt.

 

Il faut dire que le bonhomme a des atouts à faire valoir : il a ainsi coutume de scorer dans les grands rendez-vous, comme il l’a fait ces derniers mois en inscrivant quatre buts face à Monaco (un doublé à l’aller, un autre au retour) et deux contre l’OM (à l’aller et au retour également). Une habitude déjà prise en 2016-17 (Pelé est allé chercher à trois reprises le ballon dans sa cage, par deux fois le 11 septembre 2016, puis le 7 mai 2017, alors qu’il avait aussi marqué contre l’ASM et le PSG).

 

L’état-major olympien a compris que le Transalpin avait enfin atteint le stade de la maturité. Monstrueux d’efficacité en 2017-18, il vient de réaliser la meilleure année de sa carrière en faisant trembler les filets à 27 reprises toutes compétitions confondues (18 réalisations en championnat, 7 en Ligue Europa, 1 en coupe de la Ligue et 1 avec la Squadra Azzurra, qu’il vient de retrouver). De quoi prouver que ses frasques passées sont bel et bien derrière lui.

 

"Il tirait à coup de carabine à plombs sur les jeunes du centre de formation à City, poursuivait Di Meco le mois dernier. Mais on va dire qu’il n’était pas encore mûr. J’ai l’impression, de par son comportement, qu’il ne défraie plus la chronique. À Nice, il n’a pas eu de souci. Il paraît qu’il est extraordinaire, que les gamins rêvent tous les matins de le voir à l’entraînement, il fait le job sur le terrain, il paraît qu’il est plutôt sympa. S’il met des buts comme il l’a fait cette saison, ça va le faire parce qu’on a toujours aimé ce genre de joueurs, ça c’est sûr."

 

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Sur la Côte d’Azur, loin des projecteurs braqués sur lui, l’international (35 sélections) n’a pas eu de souci. Très bien géré par Lucien Favre (désormais en poste au Borussia Dortmund), il a fait parler de lui sur le rectangle vert, là où tout le monde l’attend. Et puis, les Marseillais le savent mieux que quiconque : il y a parfois un sérieux décalage entre ce qu’on raconte sur quelqu’un, ou quelque chose, et la réalité. C’est toute l’histoire de la mauvaise réputation, celle qui colle (injustement) à la peau de la cité phocéenne, comme celle que le natif de Palerme a longtemps traînée comme un boulet. "Quand on ne le côtoie pas, on a une image de Mario très fermé, mais ce n’est pas du tout le cas !", insistait le Ciotaden Yoan Cardinale dans nos colonnes il y a un an. Le gardien de l’OGCN était proche du buteur. "Il aime beaucoup taquiner, moi aussi, c’est pour cela qu’on s’entend bien, nous expliquait-il. Ce n’est vraiment pas la personne présentée dans la presse. Comme Hatem (Ben Arfa), ce sont des joueurs qui sont mal aimés des médias, mais quand vous les connaissez personnellement, vous vous rendez compte qu’ils ne sont pas comme on les décrit !"

 

Reste à savoir comment il s’adaptera dans son nouveau club, où l’attente sera nettement supérieure. Rami, Thauvin, Mandanda : tous ont déjà clamé leur désir d’évoluer à ses côtés. De bon augure pour la suite, donc.

 

"Ma-ri-o Ba-lo-tel-li, oh oh oh, oh oh oh..." Sur l’air de l’hymne italien, comme Fabrizio Ravanelli en son temps (1997-99) : on a déjà le chant en tête !