Le Gym a multiplié ses actifs par cinq depuis 2012. Mais, d’après son président, Jean-Pierre Rivère, l’exposition de joueurs comme Hatem Ben Arfa ou Mario Balotelli n’a pas eu beaucoup d’incidence sur sa valorisation.


NICE – En juillet 2011, Jean-Pierre Rivère avait investi 12 M€ dans l’OGC Nice pour s’offrir 51 % des parts du club, ce qui valorisait à l’époque le Gym à hauteur de 24 M€. Aujourd’hui, d’après notre étude, le club azuréen en vaudrait 130, un chiffre qui semble proche de la réalité aux yeux des dirigeants en place. En sept ans, l’OGCN a donc multiplié ses actifs par cinq. « C’est le résultat de notre travail, disait hier Jean-Pierre Rivère, toujours président, mais plus actionnaire majoritaire d’un club passé dans les mains d’un groupe d’investisseurs sino-américains, en 2016. La première année, on a mangé les 12 M€ que j’avais mis, et la deuxième année on est repartis avec une trésorerie à zéro. En 2012, notre actif joueurs était estimé entre 7 et 8 M€, aujourd’hui deux sociétés nous l’ont estimé autour de 160 M€ », poursuit-il. Un chiffre à prendre avec des pincettes, lui aussi.

 

 


Avec son actif joueurs, son centre d’entraînement flambant neuf, sa boutique place Masséna, son bassin de population, son histoire et son nouveau stade (l’Allianz Riviera, qui ne lui appartient pas, mais valorise l’ensemble), le Gym a tout du club attractif. Sa touche personnelle, c’est cette façon d’attirer des noms, depuis 2012 : Claude Puel, Lucien Favre et Patrick Vieira sur le banc de touche ; Hatem Ben Arfa, Mario Balotelli ou Wesley Sneijder, sur le terrain. Cet afflux de noms a-t-il contribué à valoriser le club, au moins un peu ? « On n’a jamais pris aucun des gens que vous avez cités parce qu’ils étaient des noms. Puel était l’homme pour mener notre projet à bien, Favre son meilleur successeur et Vieira est dans la lignée. On a toujours visé le plus haut possible chez nos entraîneurs, et il se trouve qu’ils ont un nom. Mais c’est le sportif qui nous a guidés, le côté marketing est venu loin derrière. »

 


Malgré tout, la saison 2015-2016 de Ben Arfa (18 buts, 7 passes décisives) a exposé le Gym comme jamais. Et Balotelli est une marque. « Balotelli donne une image internationale au club assez nouvelle, acquiesce Rivère. Il nous ouvre même des portes aux États-Unis. Mais on ne l’a jamais pris pour ça. Quand on prend Ben Arfa ou Balotelli, c’est parce qu’on pense qu’on va les remettre en route, grâce à nos entraîneurs et notre environnement. On ne pense pas marketing. » Le Gym reste le seul club de niveau intermédiaire à s’offrir ainsi des stars. « On a un peu ouvert une voie, c’est vrai », ajoute le président niçois. Et cela a-t-il profité à la valorisation du club ? « Quand un acheteur s’intéresse à un club, il regarde toutes ses composantes et les stars sous contrat font partie de l’ensemble. Mais ça n’a jamais été une motivation pour que le club prenne plus de valeur. Et puis, si cela a un impact, il est relatif. »