Vous avez subi une défaite inattendue à domicile face à Auxerre lors  de la dernière journée de championnat (1-2). Il semble que vous ayez eu  du mal à digérer et échec. Vous avez dit être dégoûté après ce revers ?

On avait la maîtrise du match, on menait 1-0. On se créait des occasions. Auxerre s'apprêtait à faire trois changements parce qu'il était déjà dans l'optique de sa demi-finale de coupe de la Ligue contre Paris. 

 

 

Et puis, par un excès d'énervement, on a fait des trucs bêtes, on a reculé, on s'est énervé après l'arbitre qui n'était certes pas le meilleur du monde. Mais il faut accepter parfois qu'il se trompe. Il s'est d'ailleurs trompé des deux côtés. Cela a eu le don de nous faire sortir de la partie et ça m'a «foutu« un peu les boules. Parce que c'était un match que l'on dominait de la tête et des épaules

Vous avez ensuite parlé d'un retour à plus  de discipline. Qu'entendiez-vous par là ?

Je veux que les joueurs, au lieu de s'en prendre à l'arbitre, se concentrent sur le jeu.

Considérez-vous que ce match a été un tournant. Si vous l'aviez emporté, vous seriez aujourd'hui 3e du classement ?

Je ne crois pas aux tournants, sauf peut-être lors du dernier match, si vous jouez une qualification ou le maintien, comme ce fut notre cas la saison dernière. C'est la régularité qui fait la différence, qui permet de rester classé en haut. Il faut donc être régulier, rester concentré sur son sujet, ne pas se disperser. Faire attention aussi à l'environnement parce que dès qu'il y a un peu plus de succès, l'équipe est plus médiatisée. Et les joueurs y perdent parfois un peu de leur concentration et de leur football. 

Ceci dit, votre équipe réalise un excellent parcours. Vous y attendiez-vous ?

La saison dernière, nous avons en vérité connu deux mois difficiles en début de saison que nous avons ensuite traînés. On avait quatre points au bout de huit matches. Après, nous avons galéré. Mais si nous avions fait un classement à partir de la deuxième partie de championnat, nous aurions terminé huitièmes. Nous sommes donc dans la continuité. Cela dit, pour parler de belle saison, il faut attendre la trente-huitième journée. On fera le bilan à ce moment-là. Il reste un tiers du championnat, c'est énorme. 

Qu'est-ce qui vous satisfait le plus dans le comportement de votre équipe ?

Le plus grand motif de satisfaction par rapport au budget dont on dispose est de présenter une équipe très compétitive avec des moyens limités. Avec le président et Roger Ricort, on sort des jeunes, on relance des joueurs qui étaient en difficulté, on fait en sorte que les anciens soient encore présents. Je n'ai jamais eu beaucoup de marge de manoeuvre dans ma carrière. On est aussi en train de changer un peu le regard que les gens posaient sur Nice, considérée comme une équipe rugueuse. C'est une bonne chose.

L'idée de décrocher un ticket européen est t-elle à l'ordre du jour ?

Je pense seulement au prochain match. Je ne fais jamais de football fiction. Une équipe comme la nôtre ne peut pas avoir d'objectif trop grand par rapport à nos moyens. Il ne faut pas se prendre la tête, simplement jouer notre meilleur football afin de ne pas avoir de regrets. C'est comme cela que l'on avance au quotidien. On essaie de progresser, en recrutant malin. Voilà notre politique.

Le match contre Saint-Étienne arrive.  Vous a t-il occupé l'esprit plus rapidement qu'un autre?

J'étais très déçu de l'issue de notre match contre Auxerre. J'ai voulu le revoir aussitôt . Pendant 48 heures, je n'ai pensé qu'à cela. Après, c'est vrai que lorsqu'on a entraîné Saint-Étienne et que l'on revient à Geoffroy-Guichard, c'est toujours particulier. Je ne peux pas dire que c'est un match comme un autre. Mais (il soupire) avec le temps, ça redevient un match, tout simplement. Au-delà de la confrontation et de l'enjeu, ça me fait plaisir de revenir à Geoffroy-Guichard parce que j'y ai vécu de bons moments. C'est cela qui est important. À un moment donné, on est passé à un endroit et on y retourne avec plaisir. J'espère que les gens me reverront avec plaisir. 

Quel regard portez-vous sur l'équipe stéphanoise ?

C'est très difficile d'en parler. En début de saison, il y avait une politique sportive cohérente. Après, il n'y a pas eu assez de patience peut-être.  J'ai ma propre idée mais elle n'a pas beaucoup d'importance. On ne peut pas définir une politique de trois ans et se tirer dans les pattes au bout de trois mois. Avant de partir, en 2004, j'avais dit avoir fait une mauvaise rencontre (NDLR : Bernard Caiazzo). Mais que c'était surtout l'ASSE qui l'avait faite. Je ne renie pas ce que j'ai dit. L'ASSE peut nous battre 5-0, ça ne changera rien à ma façon de voir les choses. Pour avoir un bon club, il faut à la tête des gens, ou plutôt une personne qui tienne la route. Ce qui me chagrine un peu, c'est que ce club mérite d'être parmi les cinq meilleurs clubs français. Pour résumer ce qui s'est passé depuis quatre ans, il suffit de faire un florilège des déclarations des uns et des autres. Il y a de quoi faire un livre. Les plus grands humoristes français auraient de quoi faire. Voilà mon sentiment. On peut penser que je suis amer. Mais je suis bien à Nice. »

Votre avis sur l'équipe en tant que telle ?

C'est une bonne équipe, avec beaucoup d'individualités, de bons joueurs. Je connais bien Perrin et Gomis. Il y a aussi Feindouno, Payet, Matuidi, Landrin, Tavlaridis, Sall, Janot. Je le répète, la politique sportive me semblait cohérente. Ensuite, qu'est-ce qui ne l'a pas été ? Vous êtes mieux placé que moi pour répondre à cette question. 

A l'aller, vous n'aviez fait qu'une bouchée des Verts. 

Nous avions eu de la réussite, été très réalistes. Le match avait été plié rapidement. 

À quel genre de débat vous attendez-vous ce week-end ?

Saint-Étienne est en pleine forme en ce moment, à l'image du duo Feindouno-Gomis ou de Dernis.  Les Verts sont performants à domicile où ils n'ont perdu qu'un match. On sait tout cela. On s'attend donc à affronter une bonne équipe, dans un stade qui est toujours prêt à sublimer son équipe. On sait à quoi s'attendre.