C’est un couac qui a eu l’effet d’un tord-boyaux. « Normalement, c’est 3-0 », a maugréé Frédéric Antonetti après Nice-Auxerre, samedi dernier. Et pourtant, son équipe a été culbutée par une AJA sournoise, qui a chapardé 3 points en trois minutes (1-2). « Moi aussi, un jour, j’aimerais savoir ce que ça fait de gagner après avoir été autant dominé, a-t-il devisé. Ça ne m’est jamais arrivé. »

 

Nice débarque donc à Saint-Étienne avec cette bosse à la tête. « On traverse une période plus difficile (3 points pris sur 15 possibles) mais, vu le contenu de nos matches, on reste confiants, assure Echouafni, le capitaine. On a des occasions, une culture de la solidité défensive, donc les moyens de rebondir. On va répondre présent. Ce serait navrant d’avoir fait tout ce chemin pour rien. » L’ennui, c’est « l’efficacité offensive » (Antonetti). Depuis trois mois, Nice n’a pas marqué plus de un but par match. Et la chance est plus volatile en ce moment (poteau sortant de Modeste à Lens). Nice allume du jeu mais a tendance à s’évanouir en fumée dans les 20 derniers  mètres. Quelques petits plus d’hier se sont perdus en chemin. Depuis un mois, des garçons comme Lloris, Hellebuyck et Ederson sont moins décisifs.

Deux « attentats » qui ont laissé des traces

Le milieu offensif brésilien, qui est le joueur de L 1 à avoir disputé le plus de duels à ce jour (359, dont 51,5 % gagnés), avait notamment rapporté 4 points à Nice en janvier en deux buts (1-0 à Strasbourg, 1-1 à Toulouse). Àla fin du mois, Lyon l’acquérait pour 14 millions d’euros, soit le plus gros transfert français du mercato d’hiver, tout en le laissant à la disposition de Nice jusqu’à fin mai. Ensuite, Nice est reparti d’Angers éliminé de la Coupe de France (1-3, 16es de finale) avec Ederson clopin-clopant. « J’ai l’impression qu’il y avait comme un contrat sur lui », commenta après coup Antonetti. Ederson se plaindra, lui, d’avoir été victime de deux « attentats » signés Kouassi, qui l’avaient contraint à quitter le terrain avant la pause. Ses reins et sa cheville droite s’en souviennent encore. Depuis, « il a été amoindri, il n’a pas joué à cent pour cent », relève Antonetti. « Ça nécessitait des soins, je n’ai pas toujours pu m’entraîner normalement, c’est un petit détail qui a pu peser au moment desmatches, concède Ederson, qui gaspilla une nette occasion d’ouvrir le score contre l’OM (0-2). Mais j’ai fait tout ce qu’il fallait pour être bien à Saint-Étienne. » Même si le Brésilien est diminué, Antonetti peut difficilement se passer de son volume de jeu et de sa qualité technique, bref, de son importance dans son système. Imaginer qu’il pourrait avoir légèrement la tête ailleurs, à Lyon par exemple, le fait sourire un peu amèrement. Car, même s’il a fallu « qu’il digère ça »(Antonetti), la probité est certainement l’une des qualités du Brésilien. « Je reste concentré sur Nice, je ne veux même pas parler de ça », souffle-t-il. Ni même livrer un pronostic sur lematch retour de Lyon à Manchester : « Moi, je joue avec Nice à Saint-Étienne. »