« Dimanche, après sa victoire aux municipales, Christian Estrosi m’a glissé : “ Te fais pas de souci. Tu vas l’avoir, ton stade. ” » Maurice Cohen, le président de Nice, qui a milité pour l’élection de l’ex-secrétaire d’État à la mairie de Nice, est sûr de son fait : « Dans deux ans et demi, on aura un stade de 40 000 places, car on veut accueillir l’Euro 2016 si la France l’obtient. Nous, on est prêts. Le temps que les décisions administratives soient prises, les travaux pourraient commencer début 2009 pour une livraison fin 2010. »

 

La perspective d’un grand stade à Nice, maintes fois annoncé mais aussi souvent reporté, semble cette fois se concrétiser. Elle correspond à la montée en puissance du Gym, remonté dans l’élite en 2002 et qui s’est installé en L 1 dans la continuité (deux entraîneurs seulement, Gernot Rohr puis Frédéric Antonetti). On n’entend plus, à son propos, parler de DNCG et il a acquis une vraie crédibilité. « Au début, quand on voulait recruter, on  nous demandait systématiquement des garanties bancaires, dit Roger Ricort, le directeur sportif. Aujourd’hui, on nous fait confiance. »

Malgré les soubresauts désagréables de la saison dernière (escarmouches entre actionnaires, plainte de l’un d’eux contre les dirigeants, problèmes avec l’association), Nice est en train de basculer dans un autre monde. Comme son équipe, installée depuis un moment dans le premier tiers du classement. Aujourd’hui, le Gym est 5e, soit nettement en avance sur les prévisions, et c’est tout bénéfice. « On avait budgétéune 17e place et unedotation de1,7M de la Ligue, poursuit Cohen. Si on finit 8e, on aura 6M et si on est 5e, ce sera 9M. Ça nous coûtera en primes aux joueurs, mais ça permettra d’être plus à l’aise. »

D’autant que tout sera à l’avenant : les retombées télé, car Nice joue de plus en plus souvent devant les caméras de Canal +, et les sponsors, dans une moindre mesure. Il est déjà acquis que le budget sera porté de 27 à 32 M cette saison, avant de croître encore l’an prochain. Et qui dit budget plus élevé dit, évidemment, moyens supérieurs. De quoi garder les joueurs. « À part Ederson, déjà transféré à Lyon, on veut garder tout le monde, dit Ricort. Même Lloris, même Koné qui sont très demandés. Même Laslandes et Echouafni (en fin de contrat tous les deux). Et onrecrutera. Aujourd’hui, Nice attire. Les joueurs savent qu’avec le coach ils progresseront, ils connaissent l’ambiance qui règne dans le groupe et il y a pire que la vie sur la Côte. »

Surtout si Nice réussit à se qualifier pour la Coupe de l’UEFA, un sujet de moins en moins tabou. « L’Europe, on y pense, lâche Cohen. On veut même aller le plus haut possible. Si on y arrive, le coach estime à cinq le nombre de renforts nécessaires. Des joueurs de niveau équivalent à celui des titulaires actuels que, financièrement, on pourra prendre. Mais pour ça, il faut commencer par battre Lorient. »