A la mort de son père, il lui promet de devenir footballeur professionnel. Anthony Mounier a alors six ans. Cinq ans plus tard, lorsqu’il endosse les couleurs lyonnaises, il promet à sa mère de réussir son Baccalauréat. Il décrochera le Bac S réservé aux scientifiques. Aujourd’hui, d’autres chiffres trottent dans sa tête.

 

 

Avec neuf passes décisives, il occupe ainsi la deuxième place au classement des passeurs à deux longueurs du Sochalien Martin et la stat montre toute son importance. « Ce n’est plus l’enfant que l’on a connu, témoigne Frédéric Guerra, son agent. Anthony a progressé aussi bien en tant qu’homme qu’en tant que joueur, et avec lui, tout est plus facile car c’est un garçon intelligent. »

 

A l’époque, il n’avait pas la brillance de Karim Benzema et de Hatem Ben Arfa. Pourtant, il fera partie de cette génération 87 made in Lyon et que le club lyonnais valorisera, comme l’on dit aujourd’hui, à un peu plus de 60 millions d’euros.

 

Le 31 août 2009, alors que Loïc Rémy aura longtemps été un sujet de discorde entre l’OL et Nice, Anthony Mounier rejoint la Côte d’Azur pour 2,5 millions d’euros avec un but bien précis. « Quand on est jeune, reprend Frédéric Guerra, le bon choix, c’est d’aller jouer. » Et l’ancien Lyonnais n’a pas arrêté de jouer. Eric Roy l’a titularisé lors de tous les matches de championnat et sauf blessure, on ne voit pas pourquoi il en serait différemment dimanche au moment de la venue de l’OL. Et puis, le coach niçois, lui aussi ancien Lyonnais, doit se dire que son joueur est fort capable de refaire le vieux coup de l’ex qui marque ou qui se distingue. D’ailleurs, lors du navrant seizième de finale de coupe de France en janvier dernier, navrant pour les hommes de Puel, Mounier avait été à l’origine du but décisif de... François Clerc.

 

Après une première année délicate, sa valeur a sensiblemement monté au point où selon Frédéric Guerra, Mounier, qui ne regrette pas son départ, intéresse désormais les plus grands clubs français. «Il a signé un contrat de quatre ans sur lequel l’OL a un droit de regard. Au bout des deux premières années, nous avons un accord verbal avec l’OGC Nice pour un départ. Et j’espère que les dirigeants niçois vont tenir leur engagement.»

 

En attendant, Anthony Mounier ne va pas déroger à ses règles et à son objectif. « On fera le point en fin de saison, mais la priorité est de sauver le club. Depuis trois ou quatres rencontres, on a retrouvé certaines valeurs. On a tous mis notre égo de coté. Mais il ne faut surtout pas s’enflammer et continuer à travailler. On sait qu’on peut vite replonger et toutes les équipes actuellement derrière nous s’accrochent. On l’a encore vu lors de la dernière journée. En début de saison, j’avais fait de l’OL le candidat au titre et en raison de son expérience, il n’a pas encore dit son dernier mot. Mais, le maintien passe par de bonnes performances à domicile.»

 

Les Lyonnais ont sans doute pris bonne note...