LE 2 000e BUT de l’histoire du FC Sochaux à domicile se fait désirer. Mais il y a fort à parier que le 1 999e, inscrit par Romain Pitau, à quelques instants du terme de la rencontre d’hier après-midi, restera davantage dans les mémoires. Et pas seulement parce qu’il fut somptueux, l’oeuvre d’un joueur peu habitué à ce genre d’exploit technique et qui a des chances de se voir surnommer « Pitao » par ses coéquipiers, ce matin, lors du décrassage.

 

Non, cette réalisation tardive offre surtout trois points peut-être salvateurs à des Doubiens qui viennent d’enchaîner sept matches sans défaite en L 1 (quatre victoires, trois nuls) et donc de franchir une marche supplémentaire vers le maintien, encore bien utopique il ya seulement un mois et demi. Mais, à sept journées de la fin du Championnat, ont ils accompli le plus difficile ? « C’est un pas décisif, car il ne reste plus que cinq points à prendre », estime Mevlut Erding, remplaçant en raison d’une douleur à un mollet. L’entrée en jeu du nouvel international turc, en compagnie de Sébastien Grax (65e), fut d’ailleurs un moment important de cette rencontre longtemps fermée, en raison notamment du faux rythme imposé par des Niçois très bien organisés. C’est, en effet, dans la dernière demi-heure que les Sochaliens, se livrant davantage, parvinrent à créer quelques brèches.

Malheureux Koné

Le gardien azuréen dut ainsi s’envoler sur une frappe de Dalmat (74e), puis sur une pichenette d’Erding (87e), justifiant alors sa récente convocation en équipe de France A’. Il fut, en revanche, impuissant dans la minute suivante… Comme le fut une heure plus tôt, mais d’une bien autre et triste manière, Baky Koné, trop souvent touché. L’Ivoirien, principal accélérateur du jeu de l’OGCN, finit par céder sous les coups, certes en partie involontaires, des Sochaliens. Le dernier porté par Afolabi laissa le petit attaquant à terre, après avoir lourdement chu. Ce revers concédé sur le fil expliquet- il qu’aucun Niçois, entraîneur comme joueurs, n’ait souhaité se présenter devant la presse ? On connaît le caractère parfois impulsif de Frédéric Antonetti, mais le commentaire qu’il n’aurait certainement pas manqué d’exprimer aurait vraisemblablement été recevable sur le fond. Et on aurait aussi aimé qu’il analyse cette première défaite à l’extérieur en L 1 depuis le 6 octobre 2007, auMans(0-2), soit une invincibilité de dix rencontres. Le technicien niçois avait conservé son 4-3-3, parfaitement huilé, mais qui pâtit d’un déficit de percussion offensive. Seuls Koné, parfaitement lancé par Laslandes (20e), et Ederson, étrangement absent (84e), eurent l’opportunité de marquer. Le premier fut victime de Richert, le second de son manque de spontanéité après qu’Échouafni fut accroché dans la surface…

Les Sochaliens n’eurent guère plus d’opportunités, justifiant leur statut de plus mauvaise attaque à domicile. Mais, avec 38 points, soit 22 engrangés sur la phase retour, et forts enfin d’une deuxième victoire d’affilée, ils se rapprochent sûrement du maintien, en attendant la mise à jour du calendrier dans les prochains jours. « Ce n’est toujours que l’objectif et le reste est prématuré, rappelle Pitau. Le chemin est encore long mais, si on continue avec cet état d’esprit, on va s’en sortir. »

 

Les joueurs par l'Equipe

  

L’HOMME CLÉ : PITAU (Sochaux), 7

Déjà buteur sur le tard face àAuxerre (1-1, 14e journée), le milieu défensif, toujours aussi travailleur, a récidivé. Seulement, cette fois, sa réalisation rapporte trois points et résulte d’un enchaînement de toute beauté. « Je récupère le ballon devant Hellebuyck, je tente le lob (sur Échouafni et Kanté), et j’ai la chance que ça se termine dans le petit filet », explique Romain « Zorro » Pitau.

 

SOCHAUX

RICHERT (6) : un duel gagné face à Koné (20e) au cours d’une soirée assez tranquille.

PICHOT (5,5) : peu inquiété, il s’est contenté du minimum, mais de l’essentiel.

PERQUIS (5,5) : solide sur Laslandes, il fut plus embêté quand ce dernier a décroché.

AFOLABI (5) : sobre, mais coupable d’une intervention sur Koné, qui ne s’en remettra pas.

JOKIC (4,5) : le plus souvent dépassé par Koné avant la pause. Mieux par la suite.

PITAU (7) : voir ci-dessus.

N’DAW(5,5) : il parcourt enfin du ter rain, mais finit encore mal ses actions.

ISABEY (4) : des erreurs technique et peu d’influence sur le jeu. Remplacé par ERDING (65e), qui a aussitôt mis du rythme.

S. DALMAT (6) : électron libre, il fut parfois insolent de facilité. A baissé à gauche après la pause.

PANCRATE (5) : sur un côté ou dans l’axe, il est apparu un peu emprunté. Remplacé par MAURICE-BELAY (80e).

K. TRAORÉ (4) : seule pointe, il n’a pas assez pesé, ni fait la différence. Remplacé par GRAX (65e), qui s’est démené.

 

NICE

LLORIS (6,5) : a sorti les tentatives de Dalmat (74e) et d’Erding (87e). Impuissant sur le but.

D. DIAKITÉ (6) : préféré à JEUNECHAMP, qui finit par le remplacer (86e), il ne laissa quasiment rien passer.

APAM (5,5) : a remporté la majorité de ses duels… avant de dévier la frappe de Pitau.

KANTÉ (5,5) : bien placé, il a coupé nombre de trajectoires, mais fut pris sur le but.

ROOL (5) : peu mis en difficulté, il a correctement fermé son couloir.

BALMONT (5) : s’il a oeuvré pour la collectivité, son rendement offensif fut insuffisant.

ÉCHOUAFNI (5) : en vigie devant sa défense, il n’a pas hésité à monter, sans être récompensé.

HELLEBUYCK (5) : quelques prises de risques, mais sans réussite sur ses frappes.

B.KONÉ (6) : secoué d’entrée et à plusieurs reprises, le diablotin ivoirien a fini par abdiquer. Remplacé à la 46e minute par BAMOGO (4,5), dont les courses n’ont pas abouti.

LASLANDES (5,5) : un rôle de pivot qui lui a permis de fuir le marquage et de jouer en déviation. Remplacé par MODESTE (80e).

EDERSON (4) : discret, il n’a pas semblé concerné.