Emerse Fae a profité de la première semaine de trêve internationale pour couper et souffler. Après le point cueilli à la 89e minute de jeu à Caen (1-1, le 1er octobre), le milieu franco-ivoirien avait ressenti une douleur à une cuisse. «Peut-être à cause de la fatigue accumulée», dit-il. En quinze jours, Fae avait enchaîné quatre matches, et il est redevenu indispensable à un milieu niçois quelque peu ronronnant auparavant. Il a notamment été impliqué dans les actions des buts azuréens à Paris (1-2, le 21 septembre) et à Caen. «Je ne pensais pas retrouver de bonnes sensations si rapidement», ajoute-t-il.

 

«Sans vouloir paraître prétentieux, je ne suis pas persuadé que les milieux de Lille ou de Marseille me soient supérieurs.»

 

En mars dernier, Fae avait dû s'effacer à cause d'une phlébite dans la cuisse droite. Comme au printemps 2007 avec Nantes (mollet), comme au printemps 2009 avec Nice, déjà (mollet). «Trois fois de suite, tu te poses des questions», soupire-t-il. La phlébite survient quand un caillot sanguin se forme dans une veine superficielle ou profonde. «J'ai d'abord suivi un traitement avec des piqûres, un comprimé au quotidien et puis des contrôles sanguins réguliers, explique Fae. Comme la douleur s'estompe vite, ça devient ensuite très frustrant, car tu n'as pas l'impression d'être inapte, mais tu ne peux pas jouer. J'ai suivi la préparation physique avec le groupe en juillet, et puis quand la compétition a repris, j'ai dû continuer de mon côté, et là c'était ardu.»

 

«Je reviens de loin»

 

Fae a donc pu amorcer mi-septembre sa quatrième saison à Nice, «la neuvième depuis (ses) débuts à Nantes à 19 ans». Il en a 27 et rêve d'un futur plus grisant, «d'Europe, de haut du tableau». Il a le droit d'y penser, car lorsqu'il se démène sans se disperser, c'est un ressort complet, capable de répondre au défi physique, d'accélérer et de sentir le jeu. En somme, il lui tarde de décoller, comme Nice. «Nice a envie de devenir comme Rennes, observe-t-il, mais il faut y parvenir, et ce n'est pas encore Rennes ou Lille. Pour ma part, sans vouloir paraître prétentieux, je ne suis pas persuadé que les milieux de Lille ou de Marseille me soient supérieurs, je n'ai rien à envier aux joueurs de ces clubs-là. Après, j'ai joué de malchance avec cette phlébite, parce que de mars à septembre, j'étais out, pas sur le marché.» Si le Gym ne lui propose pas de prolonger, l'international ivoirien sera libre l'année prochaine : «Je ne me projette pas encore jusque-là. J'en suis à retrouver les terrains, à essayer de revenir au top. Je reviens de loin.»