Depuis votre retour de la Can, on ne vous a plus revu dans l'effectif de l'Ogc Nice. Que se passe-t-il ?

C'est frustrant pour un footballeur de ne pas jouer et à qui on ne donne même pas la chance de s'exprimer pour des raisons que j'ignore. C'est vrai que je peux faire moi-même mon autocritique. Mais bien avant la Can, je ne jouais véritablement pas dans mon club. Au début du championnat, j'ai fais trois matches : deux rencontres de championnat et une de coupe. Lors du match de coupe, j'avais inscrit trois buts. Mais jusque-là, le coach ne m'a toujours pas fait confiance. J'étais arrivé dans une équipe où visiblement, le coach avait déjà ses choix. Sportivement, je ne peux l'expliquer.

Je suis arrivé à la Coupe d'Afrique des nations presque en méforme. Heureusement que j'ai pu convaincre l'encadrement technique des Lions pendant le stage de Ouagadougou. Il faut aussi tirer un coup de chapeau à cet encadrement technique qui, en deux semaines de stage à Ouagadougou, a fait un impressionnant travail qui a aboutit au résultat que les gens ont vu au Ghana. En ce qui me concerne, la suite a donné raison au coach [il était l'homme du match Cameroun-Zambie, ndlr] puisque j'ai contribué à ce que le Cameroun arrive en finale. A mon retour de la Can, j'ai été accueilli en fanfare par certains de mes co-équipiers. Mais au sein du club, j'ai retrouvé le train train quotidien, c'est-à-dire le banc de touche.

Comment expliquez-vous cela ?

C'est peut-être dans les conditions de mon arrivée à Nice qu'on pourrait trouver une explication. Je suis arrivé à une semaine de la fin du mercato car j'étais encore à Sedan. Peut-être au niveau de mon recrutement, il n'était pas très d'accord, je ne sais pas puisque je ne suis pas dans les coulisses des recruteurs de Nice. On m'a dit que Nice avait besoin d'un attaquant qui a mon profil. Mais, après avoir joué au haut niveau depuis maintenant une dizaine d'année, et avec le recul, je comprends que le coach n'était pas si d'accord que je sois recruté à Nice. C'est la explication logique que je peux donner. D'ailleurs, un ou deux mois après mon arrivée, il m'a appelé et m'a clairement dit que je n'entre pas dans son système de jeu et ce système, il ne compte pas le changer pour un seul joueur. Ce qui ne remets pas en cause mes qualités, (je reprends ses mots) "offensives et techniques". Mon coach ne m'a jamais donné ma chance.

Dans ce contexte, pourquoi n'aviez-vous pas changé de club au dernier Mercato ?

J'avais la Can qui était un défi pour moi. J'étais déjà sur une lancée où ce n'était pas facile de changer de club sans perturbation. J'ai cru qu'après la Can, ma situation allait changer. Mais rien ! Maintenant, je suis fatigué de voyager avec l'équipe tout en sachant pertinemment que je ne vais pas jouer. Au début de ma carrière, je pouvais accepter cela, mais maintenant après un statut d'international depuis une dizaine d'années, je ne peux l'accepter. C'est la raison pour laquelle j'ai discuté avec mon coach [Frédéric Antoinetti, ndlr] récemment. Je lui ai dit que ça ne sert à rien que je voyage avec le club à l'extérieur tout en sachant que je ne vais pas jouer. Je lui ai demandé de ne plus me convoquer et il a accepté sans problème. En fin de championnat, dans environ un mois, je vais automatiquement quitter Nice. J'ai déjà des contacts avec certains clubs, mais je refuse d'en parler. Pour le moment. Mais en attendant, je fais tous les entraînements avec l'Ogc Nice, avec le même acharnement que les autres joueurs, pour être en forme.

Avec cela, pensez-vous pouvoir faire partie de l'effectif des Lions indomptables pour la campagne des éliminatoires de la Can/Mondial 2010 qui commencent le 30 mai prochain?

La décision ne me revient pas. C'est à l'encadrement technique de décider. Je crois que j'ai ma place au sein des Lions indomptables. Chaque fois que les coaches m'ont donné ma chance lors de la dernière Can, je crois que j'ai toujours assuré. Un jour, un journaliste me demandait si au regard de non exploitation à fond dans les Lions depuis plus d'une décennie, je ne regrettais pas d'avoir choisi le Cameroun alors que les Français m'avaient déjà sollicité? Je lui ai dit que je ne regrette pas. Même avec le recul, car j'ai fais un choix de coeur, un choix patriotique. Pour les compétitions futures de l'équipe nationale, je dis que je peux toujours tirer les Lions vers le haut grâce à mon expérience.