Patrick Governatori, ex-directeur général de Nice et toujours actionnaire, porte un regard sévère sur le recrutement et la situation du club (19e)

 

Nice est vraiement dans le pétrin. Tombé à la 19e place après sa soirée apocalyptique finie à huit contre onze face à Saint-Étienne, samedi (0-2), le Gym reste bloqué à onze points en quatorze journées, son plus maigre capital depuis son retour en L 1 en 2002. Pour un club qui espérait prendre de l’épaisseur avec le changement de direction, cet été (Rivère président à la place de Stellardo), c’est fâcheux. « C’est plus qu’inquiétant, on est dans le trou, considère Patrick Governatori, directeur général du club entre septembre 2009 et juin 2011, actionnaire (à 22 %) et membre du conseil de surveillance. Jean-Pierre Rivère (qui est aussi actionnaire majoritaire) a quand même investi 12 millions d’euros dans le club, ce n’est pas rien. C’était l’occasion de passer un palier, et pourtant on a l’impression que l’équipe est moins forte que l’an passé, qu’au lieu d’avancer on a reculé, c’est ça qui m’attriste. Mais c’était prévisible. »

 

« Courbis serait la solution»

 

Il pointe du doigt le recrutement. « Éric Roy a sa part de responsabilité, dit-il. On paie un recrutement de m... On a pris des pastèques. Abriel n’a pas fait un match acceptable, et tu l’as pour trois ans. On l’a attiré alors qu’on avait déjà pris Meriem, et qu’on pouvait garder Ben Saada (parti à Lens). Quant à Dja Djédjé, Guié Guié et Pentecôte, c’est un but à eux trois en L 1 cette saison, tu ne t’es pas renforcé. On voit qu’on n’a pas forcément d’avenir avec eux. Il y a eu plein d’erreurs. » Dont celle, selon lui, de conserver le staff technique (Roy, Marsiglia, Gioria) l’été dernier après une saison pénible sur la fin (17e). « On ne pouvait pas repartir dans les mêmes conditions, il fallait changer les coaches dès le départ. Ils ont fait du très bon travail en passant derrière Ollé-Nicolle au printemps 2010, mais après, on a galéré. Et le remaniement récent (Marsiglia entraîneur à la place de Roy, redevenu directeur sportif), c’est prendre les gens pour des c... C’est mettre une jambe de bois à la place d’une jambe de plâtre, ça ne change rien. Pour moi, si rien n’est fait, on va en L 2. Il faut un entraîneur confirmé et pour moi, (Rolland) Courbis, un bon entraîneur bien confirmé, serait la solution. » Invité à réagir, le président Rivère s’est contenté de dire ceci : « Mon rôle est de protéger l’équipe, de l’aider à travailler dans la sérénité et non de polémiquer. Le moment venu, je ne manquerai pas de répondre à M. Governatori sur ses propos. L’équipe a besoin de solidarité, nous sommes à ses côtés dans ces moments difficiles, et je remercie les supporters de leur précieux soutien et de leur patience. »

 

Reste qu’en ce moment, Nice marche sur des braises.