Que retenir de la première saison pleine de Romain Perraud chez les professionnels? Ce tir au but manqué face àLens en play-offs,qui a mis fin au rêve (fou) du PFC d’accéder à la Ligue 1? L’image du numéro18 parisien, à terre,inconsolable sur la pelouse de Charléty, a marqué les esprits, forcément.Pas autant, cependant,que ses débordements incessants, ses frappes du gauche surpuissantes ou ses retours fracassants.À vingt-deux ans,le joueur prêté par Nice en fin de mercato estival n’a pas laissé passer l’occasion de se faire un nom en Ligue 2. Et de cultiver l’image d’un jouueur irréprochable, travailleur et à l’écoute. «C’est une très belle rencontre, confie son (ancien) entraîneur, Mécha Bazdarevic. Un garçon sincère,honnête,qui est dans la vie comme sur le terrain: il fait tout à fond! Quand on s’est quitté, c’était difficile parce qu’il est tellement attachant…On a eu du mal à se dire qu’on ne pourra plus travailler avec lui.C’était assez émouvant. »Le technicien bosnien, conquis, n’a pas peur d’oser la comparaison.Pour lui, Perraud présente «un profil à la Bixente Lizarazu». Le natif de Toulouse possède effectivement quelques points communs avec le champion du monde 1998,à commencer par une taille modeste (1,73m), compensée par un goût de l’efforttrès prononcé. Et comme son glorieux aîné,il a dû passer du poste d’ailier à celui de latéral pour se frayer un chemin. 

 

 

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«TOUT CE QU’IL FAIT, C’EST CONCRET»


Une évolution initiée il y a un peu plus de deux ans par son formateur à Nice,Laurent Bonadei, appuyée par son sélectionneur en équipe de France U20 de l’époque,Ludovic Batelli. «J’étais persuadé qu’il avait plus de prédispositions pour évoluer à ce poste, explique ce dernier.Il manquait de vitesse d’exécution et de technicité dans les petits espaces,alors que quand il a part de plus loin,il peut être redoutable parce qu’il sait se placer et se déplacer dans les espaces libres. Il possède le profil type du latéral moderne, capable de bien défendre et de très bien contre-attaquer. Un tel changement n’est pas toujours simple à accepter pourun jeune joueur,mais lui l’a très bien compris et a vite séduittoutle monde. » Ou presque. En août 2018, Romain Perraud s’est retrouvé face à une réalité: malgré sa présence dans le groupe pour l’ouverture de la saison de Ligue 1, l’entraîneur du Gym Patrick Vieira ne comptait pas vraiment sur lui. Va donc pour un prêt chez un Paris FC aux ambitions modestes à l’étage inférieur.Pour une quatrième place finale, cinq buts marqués, mais surtout un rôle déterminant au sein de la meilleure défense de L2 (22 buts encaissés,23 clean sheets en 38 journées). « Il a fallu le canaliserun peu parce qu’il est parfois trop généreux, détaille Bazdarevic.Il doit encore apprendre à temporiser, gérer les temps faibles,mais tout ce qu’il fait, c’est concret: quand il monte, ça se termine par quelque chose de très dangereux pour l’adversaire. » Malgré son âge et sa découverte encore fraîche du haut niveau, l’ancien de l’US Colomiers est déjà «un joueur fiable, régulier », selon Batelli. « Il mérite d’être là et dans peu de temps,on va en entendre parler à l’échelon supérieur »,appuie celui-ci. Bazdarevic ne dit pas l’inverse: «Pour moi,il a le niveau Ligue 1, ce n’est pas la peine d’attendre. » Ça tombe bien,Romain Perraud n’est pas franchement du genre à tirer le frein à main.