Longtemps freiné dans sa progression par les blessures, le défenseur niçois a rejoué pour la première fois depuis plus d'un an en match officiel, dimanche.


Jean-Pierre Rivère, de retour à la présidence de Nice, avait le sourire à Rennes (2-1), dimanche, après-midi. Avec Gautier Lloris, « c’est presque une recrue » qu’a dégotée le Gym au Roazhon Park. Le défenseur (24 ans, 1,91 m) n’était pas programmé pour débuter, mais les blessures de Dante (cheville), Christophe Hérelle (genou) et Malang Sarr (lombalgie) ont convaincu Patrick Vieira de lui donner sa chance. Et il faut croire que Lloris l'a saisie, même si son but contre son camp (0-1, 25e) a handicapé son équipe. « Il a montré son intelligence, il a toujours été très bien placé, il ne s’est jamais retrouvé en danger, affirmait son entraîneur. Je suis vraiment content pour lui, parce qu’il vient de passer deux années très compliquées, le corps médical a énormément travaillé pour le ramener sur le terrain. Aujourd’hui, il arrive à exprimer son talent. »

 

Il a souffert d’une excroissance osseuse du tibia


C’est que Lloris revient de loin. Lancé en Ligue 1 par Claude Puel en janvier 2016, dix ans après les débuts d’un frère – Hugo – auquel il a longtemps souffert d’être comparé, le défenseur n’avait plus porté le maillot rouge et noir depuis près de trois ans et demi. Entre-temps, il y a eu ce prêt au GFC Ajaccio (L2, 2017-2018).

 

Treize matches, le dernier en avril 2018. Et puis plus rien jusqu’à dimanche, la faute à une fracture de fatigue aux vertèbres qui allait de nouveau freiner sa progression. « J’ai eu une blessure peu commune, expliquait-il à Actufoot à son arrivée en Corse. Il n’y avait que quatre cas recensés dans les fichiers, c’est mon extosose (excroissance osseuse) au tibia. J’étais à l’arrêt total. Il n’y avait pas de solution pour soigner ça. Ç’a pété de partout au niveau des muscles. Après, c’est la malchance. L’essentiel, c’est que je sois toujours là. »

 

On comprend que l’ex-international des moins de 19 ans (3 sélections en 2013) se soit senti « stressé » au moment d’entrer sur la pelouse. « J’étais un peu dans l’inconnu, ça faisait plus d’un an que je n’avais pas joué un match officiel, avouait-il. Mais on a gagné et je suis très content. » Son but contre son camp ? « Je pense que même si je ne mets pas ma jambe, ça va dedans. Les cadres de l’équipe m’ont encouragé. » Les choix de Vieira étaient limités à Rennes, et Lloris (sous contrat jusqu'à la fin de la saison) n’a pas encore l’étoffe d’un titulaire. Mais chaque minute sur un terrain est une victoire pour lui. « C’est vrai qu’avec les blessures de Dante et Hérelle, on s’est posé la question de recruter un défenseur, admettait Vieira. Mais quand on voit la performance de Gautier, s’il arrive à rester bien physiquement, c’est quelqu’un qui peut nous rendre service. »