SAALFELDEN (AUT) –Arrivé à Nice en 2018 et auteur d’une brillante première saison, couronnée par un triomphe à la CAN avec l’Algérie, Youcef Atal (24 ans) a ensuite continué d’être la meilleure raison de regarder un match du Gym. Le latéral droit palliait les problèmes offensifs en jouant ailier et il s’est blessé au genou droit le 7 décembre dernier contre Metz (4-1). On ne l’a plus revu depuis en compétition, et Nice, qualifié pour la phase de groupes de la Ligue Europa, vient d’acheter 6 M€ un arrière droit aux Young Boys Berne, Jordan Lotomba. Mais le Suisse (21 ans) incarne plutôt le futur et c’est bien Atal qui a les clés du couloir, au sein d’un effectif musclé.


« Vous deviez retrouver l’entraînement en mars, mais le coronavirus a prolongé le tunnel. Comment l’avez-vous vécu ?


C’était difficile car je n’avais qu’une envie : jouer. Je m’étais bien mis dans la tête que ma blessure allait durer quatre-cinq mois, et c’était déjà beaucoup. Le confinement a quand même été bien pour mon genou, car ça m’a donné le temps de tout renforcer. Je mets tout ça derrière moi et on avance.


Quel était votre quotidien pendant le confinement ?


Un kiné venait chez moi à Nice. J’habite avec Hicham (Boudaoui, le milieu algérien arrivé en 2019 et formé comme lui au Paradou, club près d’Alger). On se motivait pour continuer à travailler, et je pense qu’on a bien géré. C’est mon petit frère.


Vous pouvez aussi parler avec Morgan Schneiderlin qui a subi la même blessure que vous avec Everton, en février…


On s’interroge tous les jours sur nos sensations. Comme j’ai été blessé avant lui, j’ai pu lui dire qu’il allait sentir à un moment quelque chose au-dessus de son genou, et c’est ce qui s’est passé, mais c’est normal ! La peur de se faire encore mal peut exister, mais quand tu joues, tu n’y penses plus. Je commence à bien sentir les choses comme avant.


Était-ce difficile de découvrir les problèmes après des débuts parfaits ?


Après ma belle saison, j’avais envie de faire encore mieux, j’ai bien commencé, mais cette blessure m’a retardé. C’est dommage, mais c’est le destin. Je bosse pour refaire une saison comme la première.


Votre blessure n’a pas fait taire les rumeurs de transfert…


Quand tu les entends, ça fait plaisir car c’est la récompense de ton travail. Si les grands clubs te regardent, ça veut dire que tu es là. Tu existes. Mais j’étais concentré sur ma blessure et je ne pensais qu’à faire une belle saison ici.
“Je suis bien ici. Le jour où je devrai partir de Nice, ce sera pour un très grand club


Pourquoi restez-vous à Nice ?


Déjà, je n’ai pas fait une seconde saison pleine et il faut que j’en fasse une avec la Ligue Europa, ma première Coupe d’Europe. Je suis bien ici. Le jour où je devrai partir de Nice, ce sera pour un très grand club. Le niveau monte avec la concurrence et ça nous fait déjà du bien.

 


Appréciez-vous de redevenir latéral droit après avoir dépanné plus haut ?


Je préfère car j’ai mes repères. C’est le poste où je fais ce que j’aime, je pars de plus loin et c’est le meilleur moyen d’utiliser ma vitesse.


Pourquoi ne préférez-vous pas jouer ailier ?


Quand un latéral monte beaucoup comme moi, les gens ne voient pas qu’il défend aussi. Mais si je n’attaque pas, tu vas voir que je défends (sourire). C’est la priorité et je prends vraiment du plaisir. Quand je commence un match, je me dis que personne ne va passer de mon côté. Tacler, se bagarrer, c’est aussi du plaisir.


Avez-vous changé après deux ans en France ?


Au début, j’avais envie de tout donner pour que les gens me connaissent, pour prendre ma place, car, d’où je viens, ce n’était pas facile. Beaucoup de choses m’ont fait grandir, j’ai compris le foot en Europe. Je voulais toucher tout le temps le ballon alors qu’il faut savoir gérer ses efforts. Il y a des actions où il faut y aller tout seul, d’autres non. Ce sont ces détails qui font la différence. »