Nouveau derby pour les niçois à huis clos... Retrouvez toutes les infos, remises à jour quotidiennement..   

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Les 10 dernières confrontations

 

03.02.21 AS Monaco - Nice 2 - 1 Ligue 1
 
08.11.20 Nice - AS Monaco 1 - 2 Ligue 1

07.03.20 Nice - AS Monaco 2 - 1 Ligue 1

24.09.19 AS Monaco - Nice 3 - 1 Ligue 1

24.05.19 Nice - AS Monaco 2 - 0 Ligue 1

16.01.19 AS Monaco - Nice 1 - 1 Ligue 1

16.01.18 AS Monaco - Nice 2 - 2 Ligue 1

09.01.18 Nice - AS Monaco 1 - 2 Coupe de la Ligue



 

 

Les news

 
 
 
 
 
 
18/09
 

Le groupe niçois : Benitez, Bulka - Dante, Daniliuc, H. Kamara, Atal, Lotomba, Bard, Todibo - Lemina, Rosario, K. Thuram, Schneiderlin, Boudaoui - Delort, Stengs, Kluivert, Guessand, Gouiri, Dolberg.

Le groupe monegasque : Majecki, Nübel - Aguilar, Badiashile, C. Henrique, Disasi, Maripan, Pavlovic, Sidibé - Diatta, Diop, Fofana, Gelson Martins, Golovine, Jean Lucas, Matazo, Tchouaméni - Ben Yedder, Boadu, Volland.

 
17/09
 
Morgan Schneiderlin fera son retour dans le groupe ce week-end
 
16/09

 

Monaco accueille les Autrichiens de Sturm Graz, Niko Kovac a procédé à beaucoup de changement avec les titularisation de Strahinja Pavlovic, Ismaïl Jakobs, Eliot Matazo et Wilson Isidor.

Thuram  pourrait prolonger selon Foot Mercato.

 
14/09
 
Francois Letexier arbitrera la rencontre, assisté par Cyril Mugnier et Mehdi Rahmouni.
 
La rencontre entre Nice et Marseille, arrêtée le 22 août dernier à la 75ème minute, sera rejouée mercredi 27 octobre à 21h à huis clos et sur un terrain neutre.
 
Match en hommage à Jean-Pierre Adams et Remy Mestrallet.
 
 
 

 
 
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Les interviews
 
 
 
 

Coach, l’OGC Nice est-il favori du derby ?

 

On a l’avantage du terrain. Monaco reste sur une saison extraordinaire, a pris de l’expérience en Coupe d’Eruope, dispose d’un effectif de grande qualité avec de grandes individualités. Cela va être un match difficile pour les deux équipe. Monaco réalise un début de saison un peu poussif mais ça s’explique. J’étais au match contre Graz, j’ai bien vu que Niko (Kovac), que j’apprécie, préparait les matchs suivants.

 

Vous avez une belle relation avec Niko Kovac…

 

Oui, je fais toujours en sorte de bien accueillir les entraîneurs étrangers. J’échange avec eux quand on s’affronte ou par messages parfois. Les coachs qui arrivent de l’extérieur ont toujours des choses à nous apporter, ils apportent une valeur ajoutée à notre championnat. Niko a beaucoup de classe, de qualités.

 

Est-ce le moment de faire débuter Gouiri, Dolberg et Delort ensemble ?

 

(Il sourit) Cela ne me paraît pas être la bonne option à l’heure où l’on se parle. Cela dépend du match, du calendrier. Je veux avoir une vraie qualité dans le secteur offensif sur toute la durée d’un match.

 

 

Êtes-vous agréablement surpris par le début de saison de votre équipe ?

 

C’est un bon début, pas parfait. Je repense à ce match très moyen contre Reims ou la première période à Nantes. J’y suis revenu cette semaine avec les joueurs. Cette fois, c’est passé, mais ça ne sera pas toujours le cas. On doit avoir une autre attitude, un investissement supérieur. J’ai des joueurs de qualité, qui travaillent bien et semblent prendre du plaisir ensemble. Le mérite leur revient. Mais des personnes ont également bien travaillé en amont durant le mercato. On aurait pu être plus haut que ça compte tenu des résultats obtenus.

 

Morgan Schneiderlin est-il disponible pour le match contre Monaco ?

 

Oui, il sera dans le groupe.

 

Comment l’intégrer dans une équipe qui tourne ?

 

Il peut jouer sans problème dans un milieu à deux. J’ai quatre joueurs pour deux places, comme dans mon ancien club. Je le sens revanchard aujourd’hui. Il a vu l’arrivée de garçons, compris la concurrence. Il a pu se poser des questions sur son avenir au club. J’ai échangé avec lui il y a quelques jours, on a eu une discussion franche. C’est quelqu’un d’intelligent, qui sait faire passer ses messages. Il sera utile.

 

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A quel moment votre choix s’est-il porté sur l’OGC Nice durant ce dernier mercato?

 

Je ne vais rien vous cacher. Quand j’ai pris la décision de quitter Montpellier, j’ai eu pas mal d’opportunités. Sur la fin, j’en avais moins et il y avait Nice, avec un très beau projet. On me l’a présenté, je l’ai compris. Ce club me plaît depuis pas mal d’années. Cet été, je suis venu en vacances en famille, avec ma femme et mes enfants. On avait vraiment kiffé ces deux, trois jours ici.

 

Vous saviez que le club vous voulait à l’époque?

Non, pas du tout. On était juste en transit à notre retour de Corse avant de partir à Dubaï.

 

Vous connaissiez la ville?

 

Oui, un peu. Je suis venu plein de fois jouer à Nice mais, là, on a vraiment pris le temps de découvrir. On était tranquille, il s’est passé quelque chose. Et puis, Nice, c’est un club du sud, je suis très attaché à ça. Je suis un pur sudiste. Ma femme a de la famille ici. Tout était réuni pour venir à Nice.

 

L’Olympique de Marseille vous a également convoité, votre club de cœur, paraît-il…

 

Je vais mettre les choses au clair et rectifier certaines choses. J’ai dit ça car mon père était fan de l’OM quand j’étais petit. Il suivait ce club dans les années 90 et m’a souvent amené avec lui au stade. Aujourd’hui, ça n’a plus rien à voir, je suis un joueur professionnel, je joue en Ligue 1 contre eux. Pour en finir avec ce débat, je suis très fier de porter le maillot du Gym, je suis bien là, ça veut tout dire.

 

La possibilité de rejoindre Christophe Galtier a-t-elle beaucoup compté?

 

Ça fait longtemps qu’on se tourne autour (sourires). J’avais failli jouer sous ses ordres à Saint-Etienne. C’est enfin le cas. Les planètes étaient alignées. Je me répète, ce coach, je l’aime beaucoup. Je le vois de près depuis quelques jours, il effectue un travail extraordinaire. Il a un charisme fou, il dégage un truc. C’était ma première causerie à Nantes, je n’ai pas été déçu.

 

C’est-à-dire?

 

Il n’y a pas que ça. J’ai adoré la semaine qui a précédé ce match à Nantes. Ça pue le foot tous les jours à l’entraînement. Tout ce que dit le coach a une importance, une utilité. Parfois, il m’est arrivé de parler de foot avec des coachs sans trop comprendre où ils voulaient en venir. Lui te montre par A+B que ça va se passer comme ça en match. Il n’y a pas de hasard dans la vie, tu as vu les résultats qu’il a eus?

 

Vous vous ressemblez un peu avec le coach au niveau du caractère?

 

Oui, je pense. C’est pour ça qu’on s’apprécie depuis un moment. On est le même style d’homme. A chaque fois que j’ai joué contre lui, j’essayais de faire de gros matchs pour le charmer. La saison dernière, je lui ai fait très mal à Lille, avec notamment mon ciseau retourné (rires). C’est une fierté d’être l’un de ses joueurs.

 

Sur votre premier ballon, à Nantes, vous pouvez tirer et, peut-être, marquer mais vous avez offert une passe décisive à Amine Gouiri. Cette action résume-t-elle votre façon d’être sur le terrain?

 

Si je peux donner le ballon à un partenaire mieux placé, je le fais. Ce qui m’importe et ce que j’aime avant tout, c’est de faire gagner mon équipe et être décisif. Je ne suis pas là à me dire que je dois marquer chaque week-end. Ce qui m’anime, c’est le collectif, notre bien-être. J’ai envie qu’on soit ravi chaque matin de se retrouver. C’est ce qui nous permettra d’aller haut au classement. A Nantes, c’est Amine qui a marqué mais pour moi, c’était comme un but. En très peu de temps, on a trouvé des automatismes. Tout le monde se posait des questions, mais la connexion existe déjà entre nous trois (avec Gouiri et Dolberg).

 

Avec Kasper Dolberg, c’est un peu le feu et la glace…

 

Je ne parle pas un mot d’anglais mais on se comprend sur le terrain. Chacun a son caractère, c’est la vie.

 

Comment trouvez-vous le joueur?

C’est beau. Franchement, les deux de devant (Gouiri et Dolberg) sont des putains de joueurs, très talentueux. Il y a moyen de faire très mal à quelques équipes (sourire en coin).

 

Le but de la poitrine, cela a dû plaire à l’attaquant que vous êtes?

 

C’est vraiment très bien joué, plus facile que de mettre le pied au dernier moment. Attention, il faut savoir maîtriser ce geste. C’est la classe, tout simplement.

Etes-vous complémentaires tous les trois?

 

(Direct) Bien sûr.

 

Pourquoi?

 

On aime le jeu, se régaler et régaler les autres. ça va le faire ensemble. On n’est pas des joueurs égoïstes. J’ai toujours fait les efforts pour les copains, déclenché le premier pressing et donné de la voix. Pour le bien de tous. Je vais apporter mon truc.

 

Amine Gouiri vous épate-t-il?

 

C’est un futur grand joueur. Il doit continuer sur cette lancée et ne pas se fixer de limites.

 

Cette abondance de biens en attaque peut-elle mettre en péril l’équilibre collectif?

 

On ne peut pas se tirer dans les pattes. De toute façon, avec le coach, ce n’est pas possible. Au contraire, il faut réfléchir autrement et se demander comment on peut faire une saison énorme tous les trois. Il n’est pas question de vouloir mettre plus de buts que l’un ou l’autre. Comme ça, ça ne fonctionnera pas et ça fera du mal à l’équipe. Nous sommes trois joueurs intelligents, qui aimons marquer et faire marquer.

 

Pourriez-vous être un bon remplaçant?

 

Tu connais un joueur de foot sur terre qui aime être sur le banc? Je vais essayer de gagner ma place le plus rapidement possible et poser des problèmes au coach (sourires).

 

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Vous pensez débuter le derby contre Monaco?

Franchement, je ne sais pas. J’espère juste être décisif et qu’on gagne ce derby.

 

Jouer un derby, c’est toujours un moment à part dans une saison…

 

Je connais ça. J’ai joué des Ajaccio-Bastia, des derbys au Mexique ou les Montpellier-Nîmes. J’adore ces ambiances, ces matchs chauds. Bon, malheureusement, ce sera à huis clos donc, ça ne servira à rien de chambrer (il avait mangé un bonbon en forme de crocodile après son but contre Nîmes la saison dernière).

 

Votre départ de Montpellier a suscité de vives réactions, voire même des insultes…

 

C’est allé trop loin dans la haine. Je peux comprendre la déception suite à certaines déclarations de ma part. Montpellier, c’est le club de chez moi, j’y ai passé trois années exceptionnelles. A un moment, en tant que joueur professionnel, j’ai aussi le droit de rêver et de viser plus haut. A 29 ans, c’était le moment. Je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité de rejoindre Nice.

 

Vous vous attendiez à autant de haine?

 

En trois ans, j’ai battu des records de buts, tout donné pour ce maillot et fait plein de choses autour. Je ne mérite pas ça, mais c’est leur problème....

 

Connaissez-vous la date du prochain Montpellier - Nice?

 

Le 13 mars. Je vois ça sur les réseaux sociaux. C’est amusant de voir des gens te menacer, alors que six mois avant plus tôt, ils réclamaient des maillots. Je suis très attendu. Cela tombe bien, j’adore les matchs comme ça. Plus il y a de l’amour, plus il y a de haine (sourires).

 

Avez-vous besoin de vous sentir aimé?

 

Bien sûr que j’ai besoin d’amour de la part de mes supporters. J’espère que les Niçois vont voir que je suis un joueur qui donne tout sur le terrain. Je suis un guerrier, je mouille le maillot.

Vous n’avez vraiment peur de rien?

 

De pas grand-chose.

 

Que signifie cette larme tatouée sous votre œil droit?

 

Je l’ai fait à 17 ans et demi. J’en ai ressenti le besoin par rapport à ma vie, à plein de choses. Elle fait partie de moi. Quand on parle d’Andy Delort, on va entendre: "c’est celui qui a la larme."

 

En 2017, vous évoquiez la possibilité de la faire enlever…

 

(Il nous coupe) Pour l’instant, je la garde. Quand je serai vieux, on verra.

 

Votre père ne serait pas contre…

 

Il voulait m’attraper à coups de cutter quand je suis rentré avec (rires). Maintenant, il aime bien, il me dit avec l’accent du sud (il imite son père): "En vrai, ça donne bien sûr les photos."

 

Enfant, à Sète, vous étiez un peu turbulent, n’est-ce pas?

 

Oui, j’étais hyperactif. Je bougeais sans cesse. Mais j’étais respectueux et apprécié par les gens. Bon, j’ai fait quelques conneries (sourires). J’aimais bien la bagarre. J’ai fait du MMA à Montpellier, j’ai dû arrêter car je me suis blessé avant un match.

 

A bientôt 30 ans, vous vous êtes assagi?

Oui, je suis un papa comblé d’un garçon et d’une fille. Le choix du roi. Ma femme Marina m’a dit l’autre fois que j’avais vieilli. Elle ne comprend pas que je puisse aimer tel ou tel habit (rires). C’est ça la maturité.

 

Dans le vestiaire niçois, vous faites partie des plus vieux…

 

Non, je ne pense pas.

 

Seuls Dante et Morgan Schneiderlin sont plus âgés que vous.

 

Arrête! ça craint. J’ai 29 ans, je suis bien. (Il marque une pause) Tu m’as dit ça, tu m’as mis un vrai coup de barre (rires).

 

Vous êtes toujours animé par une joie de vivre…

 

J’aime partager, me sentir bien dans un vestiaire. Il faut profiter des bons moments. On n’a qu’une vie. Je ne supporte pas d’être avec une personne qui fait la gueule toute la journée. Dans le vestiaire, pour l’instant, je suis plutôt calme. ça fait qu’une semaine que je suis là, on va se lâcher bientôt (rires).

 

En tant qu’adversaire, vous avez souvent réussi face à Nice…

 

C’est vrai, je ne sais pas combien de buts j’ai mis à Walter (il se marre).

 

Pensez-vous pouvoir encore progresser?

 

C’est sûr. Je peux être encore plus décisif dans une équipe où il y a beaucoup de talent. Il y a un groupe extraordinaire, de grande qualité. Lemina, Pablo (Rosario), c’est très costaud. Il faut viser le plus haut possible.

Donc, juste en dessous du Paris Saint-Germain?

 

On verra. Une saison, c’est long. On a bien démarré, mais il y a aura des moments plus délicats. Paris, c’est un autre monde. Nos adversaires, on les connaît. J’ai envie de jouer la Ligue des champions avec Nice, la Coupe du monde (avec l’Algérie).

 

Vous arrive-t-il de douter en tant qu’attaquant?

 

Bien sûr. Mais tout peut tourner très rapidement. Je ne vais pas dévoiler mon secret mais je gère mieux les périodes de disette. Il ne faut surtout pas forcer pour marquer à tout prix. Un attaquant ne sera jamais aussi fort que lorsqu’il est également apaisé dans sa vie d’homme. C’est mon cas aujourd’hui. Nice Matin.

 


 

 


 

 

Les déclarations d'avant-match 

 

 

Dante :

Je pense que tous les matchs seront importants. C'est une bonne chose de gagner des matchs compliqués comme aujourd'hui où nous n’avons pas été meilleurs que l’adversaire, on peut le dire. Toutes les victoires sont un peu différentes. Ce match va nous donner la confiance qu'on peut gagner malgré tout et nous apprendre à souffrir dans les matchs

 

 

Revue de presse

Jean-Pierre Rivère, un fleuve pas si tranquille à la présidence de Nice

L'Equipe

 

Le président de Nice, apprécié dans le milieu du foot depuis une décennie, a vu son image écornée après sa gestion des violences lors du match contre l'OM.

 

Après trois semaines à prendre la marée, Jean-Pierre Rivère file la métaphore maritime et compare assez justement sa soirée du 22 août dernier, quand les débordements de Nice-OM ont donné une image assez pitoyable du football français, à « un tsunami » qui l'a secoué comme jamais « depuis dix ans ». Un peu par sa faute, il le sait, il s'est retrouvé ensuite au coeur du rouleau. Pourtant, avec ses manières affables et sa courtoisie, le président azuréen (64 ans) nous avait plutôt habitués à des analyses au-dessus de la mêlée, dépassionnées, comme au début de la pandémie en mars 2020.

 

Mais, ce soir-là, dans les premières heures qui ont suivi les jets de bouteilles de ses supporters, il a semblé ne pas maîtriser la situation, sa communication du moins, troublé par un contexte particulier, personnel, sur lequel il n'a pas souhaité revenir. Christian Estrosi, maire de Nice, si : « J'étais à côté de lui et de son épouse en tribune présidentielle quand le président marseillais (Pablo Longoria) a eu une attitude déplacée. Un bref instant, Jean-Pierre n'était plus le président et tout homme normalement constitué aurait réagi. Ensuite, il est redevenu calme et lucide face à une situation complexe. »

 

Pas suffisamment pour aborder avec justesse une conférence de presse improvisée au cours de laquelle il se rate, pointant la responsabilité initiale des joueurs de l'OM, pas celle de ses supporters : « Je n'ai pas mesuré la gravité de la situation sur le moment, regrette-t-il aujourd'hui. Le lendemain, en voyant les images, je savais qu'on avait été défaillants. » Laurent Nicollin, son homologue de Montpellier, se met à sa place : « C'est facile de juger mais quand on prend plein fer des événements gravissimes, le président est tout seul. Il a géré comme il a pu, du mieux qu'il le pensait, une situation ingérable. »

 

Cet ancien joueur du Gym, jusqu'en juniors, jure ne pas avoir cédé à la tentation du président-supporter, ni « avoir voulu acheter la paix sociale » en se rendant en bas de la Tribune Populaire Sud, autoritaire selon lui : « Quand j'ai demandé le silence, la tribune n'a plus dit un mot. » Mais elle a accompagné sa sortie d'applaudissements déplacés : « Malheureusement pour moi ! On pense que je suis proche des supporters mais ce n'est pas vrai. » Julien Fournier, son directeur du football, vient à son secours : « Le lendemain, on a rencontré les supporters et la discussion n'était pas du tout politique, la direction n'a jamais fait de compromission. »

 

Le mal était fait, néanmoins, et la soirée entache, un peu, dix années de règne plutôt réussies entre la construction de l'Allianz Riviera et du centre d'entraînement, des résultats sportifs probants également. Éric Roy, qui fut son entraîneur et directeur sportif au tout début de l'aventure, et avec lequel les relations se sont rafraîchies, loue son bilan décennal : « Jean-Pierre avait failli rejoindre le premier pool d'actionnaires niçois (Stellardo, Governatori, Bessis, Bacchialoni) représenté par Maurice Cohen (en 2002). Quand ils ont souhaité prendre du recul, je n'ai pas hésité à l'appeler car je pensais qu'il était l'homme de la situation en tant que passionné de foot, du Gym, et parce qu'il était un entrepreneur qui réussissait. Je ne pense pas m'être trompé, c'était une bonne idée. »

 

Fournier ne dit pas autre chose, louant même la capacité de ce fils d'un employé EDF à ne pas se faire polluer par le milieu : « Franchement, en dix ans, il est resté le même. Il a gardé la même fraîcheur. Car il n'a pas investi dans le foot, il a investi dans le club de sa ville. C'était l'OGC Nice ou rien. »

 

Une première fois, donc, en juillet 2011 puis, après neuf mois loin des arcanes du club sous pavillon sino-américain (janvier-août 2019), une seconde fois dans la manche de l'actionnaire Ineos. Les patrons Jim et Bob Ratcliff auraient insisté pour qu'il endosse de nouveau le costume de président, séduits par son image et « son détachement, observe son ancien joueur, Maxime Le Marchand. Jean-Pierre arrive à relativiser, il a ce regard lointain qui fait du bien au club. » Car, dans le milieu où se concentrent quelques allumés, il détonne, Laurent Nicollin en convient : « C'est un homme qui cherche des solutions sans élever la voix. Il est assez consensuel. »

 

Trop, au point de ne vouloir froisser personne parce qu'il a en horreur les conflits ? Un ancien employé du club, parti contre son gré, le pense : « Quand il a appris mon départ, il m'a appelé pour me dire qu'il n'était pas d'accord avec la direction sportive. » Mais il n'a rien mis en oeuvre pour le garder. Un autre ex-dirigeant s'est abstenu, également, de témoigner : « Je ne souhaite pas parler de lui, désolé. » Éric Roy, oui, pour évoquer leur brouille entre les lignes : « Sur le fond, je respecte le fait que tu puisses te séparer d'un collaborateur proche quand tu es l'actionnaire. Mais au vu de notre amitié, sur la forme, il n'a pas été à la hauteur. C'est une personne réfléchie, intelligente, qui assimile vite, mais si nous n'avons pas continué la route ensemble, c'est que je me suis peut-être trompé sur l'homme. »

 

Estrosi défend, au contraire, « son extrême loyauté car ce n'est pas un président mercenaire. Même si je n'ai pas toujours été d'accord à 300 % avec certaines de ses initiatives, il a toujours pris soin de m'informer avant qu'elles ne soient rendues publiques. C'est assez rare dans ce monde. » Un monde particulier, il en a conscience, allergique qu'il est à l'exposition (il déteste se faire prendre en photo mais répond volontiers aux interviews) : « Heureusement, il est assez détaché, apprécie Fournier. Il ne fait pas partie de ces présidents qui se lèvent le matin pour lire ce qu'on raconte sur eux. Mais il a dû trouver les critiques injustes. »

 

Marqué par les pleurs de son jeune fils, effrayé par la foire d'empoigne dans la tribune présidentielle le soir du match, il a vécu « des jours très durs. Je me suis dit : "Je m'arrête, je ne suis pas venu dans le foot pour ça". Mais on ne peut pas partir quand l'immeuble s'effondre. » Sonné par « ces moments incompréhensibles », il n'a pas pris pour un désaveu le communiqué de presse sans concession d'Ineos sur les violences de Nice-OM.

 

Assumant de « parler avec (son) coeur », l'entrepreneur dans l'immobilier, qu'un ancien collaborateur juge ironiquement « bon acteur », n'a pas prévu sa date de sortie : « Quand je suis arrivé dans le foot, je voulais rester cinq ans maximum et je n'ai pas vu passer les dix dernières années. » Mais « les trente secondes, quand tout s'écroule après dix ans à bâtir », glisse-t-il un peu cabot, lui ont paru une éternité.