Le bonnet noir qui cache une partie de son visage ne suffit pas à dissimuler sa satisfaction. Au coup de sifflet final, Frédéric Antonetti affiche un large sourire qui contraste avec les sifflets du public strasbourgeois. On se demande aujourd’hui ce qui pourrait bien stopper sa formation, qui débute l’année 2008 aussi bien qu’elle a conclu la précédente...

En s’imposant logiquement en Alsace grâce à un joli but d’Ederson, les Niçois atteignent en effet leur dixième match de Ligue 1 sans défaite. La dernière fois qu’ils ont enchaîné une telle série, c’était à cheval sur deux saisons (six matches en fin d’exercice 1975-1976 puis six autres à l’entame de la saison 1976-1977). Les Azuréens, qui ne se sont plus inclinés en Championnat depuis trois mois (le 6 octobre 2007, 0-2 au Mans), réalisent une belle opération puisqu’ils dépassent Le Mans et Caen au classement pour se retrouver cinquièmes.

 

Autant les Strasbourgeois pouvaient en toute légitimité se montrer frustrés quant au résultat du match aller (0-1), où ils avaient craqué à quatre minutes de la fin après avoir dominé Nice en infériorité numérique, autant le succès des Aiglons hier soir en terre alsacienne, le premier depuis vingt-huit ans (*), ne souffre d’aucune contestation. Sans les sauvetages de Cassard et le manque de conviction dans le geste final d’Ederson, Strasbourg aurait pu se voir mené dès le premier quart d’heure. Mais le portier et sa main ferme comblèrent les lacunes d’une défense hors sujet dans son entame de match. Fébriles en phase défensive, brouillons dans leurs transmissions ou trop prévisibles dans leurs options offensives, les Alsaciens ne parvinrent jamais à s’approcher du but de Lloris. Seule une frappe non cadrée de Johansen, servi en retrait par Alvaro Santos, fut portée à leur crédit pendant la première période. Sûr de son football et de ses individualités, Nice se posa moins de questions. Sur un service de Laslandes, très utile dans son jeu dos au but, Ederson prit de vitesse Lacour puis Bellaïd, avant de décocher une frappe qui ne laissa cette fois-ci aucune chance à Cassard (53e). Il s’agit simplement du deuxièmebut duBrésilien cette saison, mais ce n’est pas le moins important. Car Strasbourg perd toujours après avoir encaissé le premier but à domicile. Ce fut déjà le cas pour la venue du Mans (9e journée, 0-1) puis du Paris- Saint-Germain (13e journée, 1-2). Malgré un siège du but de Lloris durant le dernier quart d’heure, les Strasbourgeois ne semblèrent jamais en mesure de retourner cette fâcheuse tendance. Avec trois buts lors des huit derniers matches, Strasbourg n’a toujours pas résolu ses problèmes offensifs et poursuit inexorablement sa lente dégringolade. S’ils conservent leur quatorzième place, les Alsaciens stagnent à quatre points de Lens. Mais ces derniers comptent désormais deux matches en retard sur les promus.
 (*) Le dernier succès de l’OGC Nice à la Meinau date du 1er décembre 1979, 3-2.


Les joueurs 
 
L’homme clé : EDERSON (Nice), 7,5
Le Brésilien a étalé toute sa technique, toute sa science du jeu. Avec plus d’efficacité, il aurait fait la différence dès le premier quart d’heure, quand il échoua trois fois sur un super Cassard. Mais son deuxième but cette saison en Championnat, modèle de frappe millimétrée après avoir effacé deux défenseurs, a logiquement clôturé un match haut de gamme.
 

Strasbourg

CASSARD (7) : il a brillé sur deux duels contre Ederson et une frappe du Brésilien, mais n’a rien pu sur le but.
LACOUR (5) : à peine correct, et passé en revue par Ederson qui marque ensuite.
BELLAÏD (4,5) : un début très compliqué face à Ederson, avant de revenir dans la partie. Dépassé sur le but.
PAISLEY (5) : un peu mieux que Bellaïd, mais globalement décevant.
DOS SANTOS (5,5) : l’un des meilleurs Strasbourgeois. Il a bloqué son côté et a tenté d’apporter le surnombre.
RODRIGO (5) : il a souffert, a commis des fautes de relance inhabituelles.
COHADE (5) : un rendement assez neutre. Trop de déchet.
ABDESSADKI(4,5) : ila navigué entre côté droit et attaque, sans être dangereux.
JOHANSEN (5) : quelques intentions intéressantes, mais peu de soutien et plusieurs pertes de balle.
FANCHONE (3,5) : beaucoup trop de mauvais choix.
ALVARO SANTOS (3,5) : bien pris, il n’a jamais mis Lloris en péril.

Nice

LLORIS (6) : peu sollicité, il a montré une belle autorité dans ses sorties.
JEUNECHAMP (6) : quelques relances approximatives au départ. Beaucoup de tonus.
Al. YAHIA (5,5) : des interventions fermes, avant de se blesser (50e).
GACE (5) : parfois fébrile pour son 2e match en L 1. Mais pas de grosses fautes.
ROOL (6,5) : il a pris la mesure de tous les Strasbourgeois passés par son secteur.
ÉCHOUAFNI (6,5) : très précieux, par son placement et son jeu aérien dans l’entrejeu d’abord, puis en défense.
BALMONT (6) : une activité avant tout défensive.
HELLEBUYCK (5,5) : discret, ce qui ne l’a pas empêché d’être utile.
EDERSON (7.5) : voir ci-dessus.
LASLANDES (7) : il a distribué des caviars à la louche. De mieux en mieux en attaquant décroché.
BAMOGO(5,5) : beaucoup de tentatives, mais il a toujours du mal à aller au bout.