En décidant de rester dans les derniers jours d’août, Super Mario a donné un autre visage au mercato niçois. Et soulagé Patrick Vieira.
NICE - Lorsqu’il est revenu à l’entraînement, le 17 juillet, deux semaines après ses partenaires, la fleur au fusil et la tête à l’OM, il n’a pas été accueilli avec des roses. « Il était là sans y être, il ne se sentait pas d’obligation et il se savait suspendu pour les trois premiers matches de Ligue 1, explique un salarié du club. Et puis, il n’était pas en grande forme. » Ce ne sont pas les 100 kilos qu’il a affichés, ce jour-là, sur la balance, qui risquaient de détendre les dirigeants niçois, excédés par sa légèreté. Et puis le temps a fait son œuvre. Au fur et à mesure qu’il s’éloignait de Marseille, Mario Balotelli (28 ans, 36 sélections) se rapprochait de Patrick Vieira, son ancien partenaire à l’Inter Milan, entre 2007 et 2010. « Pour lequel il a un immense respect », assure-t-on au club.
Vieira n’a pas beaucoup apprécié les premiers pas de « Super Mario » dans son équipe, et certains de ses proches adjoints, avec lesquels il travaille depuis six ans, l’ont même dissuadé de miser sur lui, d’une façon ou d’une autre. Trop gros, pas assez sérieux, dilettante, pas assez bosseur. Après la défaite contre Reims (1-0, 1re journée), interrogé sur la possibilité de voir Balotelli rester à Nice, Vieira avait répondu vouloir travailler « avec des joueurs qui ont envie d’être là », sous-entendu, pas avec lui. Ça ne sentait pas le rapprochement et, pourtant, il s’est opéré. Malgré ses réticences, Vieira n’avait jamais insulté l’avenir ni fermé la porte, elle est restée ouverte et, dix jours plus tard, à la surprise générale, l’Italien décidait de rester à Nice. Avec Vieira.
Cette décision de l’Italien a été un immense soulagement, à Nice. Le club cherchait un avant-centre, il lui en est tombé un du ciel, et pour quasiment rien, même si les contours financiers de cette opération semblent inextricables. Le recrutement avait jusque-là été cheap (Atal, Hérelle, Danilo), et la décision de Super Mario lui a donné de l’éclat. Surtout, à dix jours de la fermeture du marché des transferts, l’état-major du Gym n’avait toujours pas remplacé le duo Balotelli-Plea, auquel a finalement succédé la paire Balotelli-Maolida. Le nuage s’est dégagé et, comme par hasard, la présence de l’Italien, à Lyon, après avoir purgé ses trois matches de suspension, a coïncidé avec la première victoire du Gym cette saison (1-0). « Si Mario avait été là, on aurait sans doute rapidement mené au score d’un ou deux buts », avait regretté Wylan Cyprien après la défaite contre Dijon (0-4). Contre Reims (0-1) et Caen (1-1), aussi, elle a pesé lourd. À Lyon, Balotelli était encore à + 6 sur la balance, sa préparation physique a été tronquée par son retour tardif à l’entraînement et son surpoids, mais il s’en était bien sorti et avait fait un match correct. Il avait failli faire marquer Saint-Maximin et tenu soixante-seize minutes sur le terrain.
Surtout, avec lui, les expérimentations de l’été au poste d’avant-centre, et dans l’animation offensive au sens large, ont pris fin. Le duo qu’il forme avec Saint-Maximin est parti pour faire la saison, avec Cyprien, Atal ou Lees-Melou pour les servir. En deux ans, Balotelli, c’est quarante-trois buts sous le maillot niçois. Et une place de titulaire, retrouvée récemment, à la pointe de l’équipe italienne, imprévisible il y a encore quelques mois. Son match contre la Pologne (1-1) n’a pas été un triomphe et Roberto Mancini, le sélectionneur, n’a probablement pas eu l’idée du siècle, en essayant de le relancer si tôt dans la saison, dans cette méforme et avec ce poids-là. Mais il est tellement tentant de croire Balotelli capable de régler tous ses problèmes