L’ancien latéral de Nice revient sur la fin agitée de son bail azuréen et l'échec des négociations avec ses dirigeants.
Il avait été, en 2016-2017, l’une des révélations de Nice. Arnaud Souquet (26 ans), après un parcours sinueux, ponctué de périodes sombres (chômage), avait émergé comme l’un des meilleurs latéraux droits. Sur fond de renégociations contractuelles intenses, sa trajectoire a basculé. L’ex-Dijonnais a été poussé vers la sortie cet été. Et a choisi de rejoindre La Gantoise. Il revient sur ces mois agités.
« Comment vit-on le fait d'être blacklisté en club ?
Il y a eu de la surprise et de la déception. Beaucoup de choses ont été dites ces derniers mois, mais je ne voulais pas réagir publiquement. Voilà ce qui s’est passé la fin de la première année (été 2017). Je sors d’une bonne année, où finalement je joue beaucoup (31 matches).Avec mes agents, on sollicite un rendez-vous. Dans le cadre d’une renégociation qui me paraissait logique. Les dirigeants me disent à ce moment-là qu'ils reviendront vers moi en début d’année suivante. Ils ne sont pas revenus, on les a relancés. Et là, à cette période, j’entends tout. Une semaine on dit que j’ai demandé que mon salaire soit multiplié par quatre. À la radio, la semaine suivante, j’entends cinq. On n’a jamais demandé ça ! Moi, je leur avais dit que je voulais rester à Nice.
Avez-vous eu des explications de vos dirigeants ?
Ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas répondre à mes demandes et qu’ils cherchaient donc un nouveau latéral. Au-delà du fait que je n’ai jamais demandé des sommes folles, humainement ç'a été dur.
Quelle image cela renvoyait-il de vous ?
L’image d’un joueur qui ne pense qu’à l’argent. L’image d’un mercenaire en fait. Quand on connaît mon parcours, ce n’est pas possible que les gens pensent ça de moi. Sincèrement, je suis tout sauf ça. J’ai connu les petites divisions, Pôle emploi, ça n’a pas été toujours facile pour moi,et à cause de leurs déclarations (*) j’étais perçu comme un mercenaire.
Vous en voulez à Jean-Pierre Rivère (le président) et Julien Fournier (le directeur général) ?
Il n’y avait pas besoin d’étaler ça publiquement. J’avais du respect pour eux. Je n’avais pas envie de rentrer dans la polémique. Je ne sais pas pourquoi ils l’ont fait. J’avais changé de statut. Une réévaluation était normale.
Quel bilan tirez-vous de ces années niçoises ?
Je n’ai pas le sentiment que cela se soit mal fini. Le rapport avec les supporters a été bon jusqu’au bout. Je supporterai toujours l’OGC Nice. Ça m’a fait franchir une étape. J’ai grandi.
Le choix de La Gantoise a étonné. Comprenez-vous qu’on puisse être surpris ?
Oui. Le Championnat est méconnu. Mais on ne se rend pas compte de son vrai niveau. Il y a trois ans, il y avait cent mille personnes pour fêter le titre.
Vous avez donc réellement le sentiment de passer un palier en signant là-bas ?
Ça va m’amener d’autres choses. Il y a un combat physique qui se rapproche de la Premier League. Je me régale. Je veux gagner des titres, aller en Coupe d’Europe. Je ne suis pas parti en me disant que j'étais en préretraite. Non, pas du tout.
Vous aviez été présélectionné chez les Bleus à l’automne 2017. Cet horizon vous paraît-il très loin aujourd’hui ?
Toute ma carrière, ce sera un objectif. Après, ce serait très culotté de vous dire aujourd’hui “oui, je vais y aller”. Mon but c’est de continuer à progresser. Et ici, je vais le faire. »
(*) Jean-Pierre Rivère, sur le site du club, avait indiqué : « Souquet est un très bon joueur, il a un très bon état d'esprit, mais son agent est venu nous voir en nous expliquant qu'il faudrait lui mettre un salaire très conséquent sinon il partirait. On n’était pas à même de répondre aux conditions demandées par son agent. »