Vieira comme un phare


En ce début de saison compliqué en coulisses chez les Aiglons, l’entraîneur apparaît comme un socle inébranlable face aux vents contraires. En attendant un nouveau chapitre qui s’annonce excitant...Six points dans la musette. Si Lyon a tapé du poing sur la table en ce début de saison et impressionne les observateurs, Nice mène tranquillement sa barque malgré les remous en interne. Dans l’attente de l’aval du rachat du club par le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, les Aiglons sont sportivement bloqués. Patrick Vieira en est la première victime. L’ancien Gunner, qui n’avait déjà reçu aucun renfort en janvier, doit faire avec les moyens du bord. Privé de plusieurs éléments essentiels pour cause de blessures (Atal, Maolida, Benitez, Sarr, Walter, Danilo, Le Bihan…), le champion du monde 1998 a déjà poussé quelques gueulantes sur la langueur du mercato azuréen et s’agace du processus interminable. En attendant de nouvelles recrues, il apparaît comme un socle dans le nouveau projet prometteur de l’OGC Nice. Avec le départ d’Allan Saint-Maximin à Newcastle, le principal atout offensif du Gym l’an passé, Vieira a dû encaisser le coup et jouer de toute son aura pour mobiliser un groupe en manque de solutions offensives. Bingo ! Si sur le papier le onze des Aiglons est une juxtaposition de bricolages, comme Arnaud Lusamba, milieu de formation titularisé à la pointe de l’attaque à Nîmes (2-1), le groupe dégage un sentiment de sérénité malgré les vagues. « Après l’expulsion de Racine Coly, il a fallu montrer du caractère et de la solidarité dans ce match. On repart de Nîmes avec les trois points et c’est très bien, s’est enthousiasmé coach Vieira. On a été récompensés de notre travail. Mon groupe a été, ce soir, exceptionnel. Sa force, c’est cette attitude de solidarité. Elle m’a plu. »

 

Un supplément d'âme

 

Au vu de ses matches de présaison, Nice a une belle gueule de survivant et son entraîneur celle du docteur qui maintient en vie un patient bien amoché. Rousté par Wolfsburg (1-8) et Burnley (1-6), l’OGCN s’est remobilisé à l’ouverture du Championnat. Vieira a su insuffier un véritable allant à cet effectif réduit quantitativement et qualitativement, avec ce supplément d’âme qui peut parfois faire la différence en Ligue 1. En atteste ce but rageur de Dante à la 95e minute face à Amiens, qui a offert les trois premiers points. Les principes n’ont pas changé malgré les turbulences. Un bloc équipe qui se tient en quelques dizaines de mètres, un pressing collectif et surtout cette envie de guider le tempo du match avec la possession du ballon souvent à son avantage. Avec deux victoires en ouverture de la Ligue 1, le bricolage sera bientôt terminé. Place à deux semaines qui s’annoncent très chaudes sur le front du mercato. Vieira ne s’en est jamais caché. « On est limités quantitativement dans l’aspect offensif. On a besoin d’un peu plus de créativité et moi, j’ai besoin d’avoir un peu plus de choix. La liste des joueurs que j’aimerais avoir a été communiquée et on va voir ce qui va se passer », claironnait-il en conférence de presse après avoir battu les Picards. Dolberg ? Ounas ? Claude-Maurice ? Peñaranda ? Hunou ? La liste des ciblés est longue mais elle fleure bon la nouvelle aventure excitante. Avec toutes les cartes en main et la patte qu’il a su poser sur son effectif, Patrick Vieira offre une belle promesse à tout le peuple nissart.