Yoan Cardinale a tout connu à l'OGC Nice. Le natif de Marseille a gravi tous les échelons au sein de l'équipe azuréenne, avant de connaître des moments plus compliqués. Mais il a toujours su s'appuyer sur sa force mentale hors du commun pour surmonter les obstacles qui se sont dressés face à lui. Aujourd'hui, le portier de vingt-sept ans est à la recherche d'un nouveau défi. Entretien.

Tu es né le 27 mars 1994 à la Ciotat près de Marseille. Comment s’est déroulée ton enfance ?

J’ai grandi dans une famille tranquille, même si c’est vrai que j’ai eu une enfance un peu difficile parce que mon frère a eu une malformation de l’estomac dès la naissance. Il est passé par tous les hôpitaux de Marseille, une vraie galère. Personne ne voulait prendre le risque de l’opérer parce que c’était trop risqué. Il était condamné à mourir. Aujourd’hui, je me dis que c’est un miraculé. Donc c’était très difficile au départ. Après, il y a eu ce départ à Marseille et tout ce qu’il s’en est suivi.

 

Entre 1999 et 2003, tu commences le football à Saint-Cyr. Là, tu rejoins l’Olympique de Marseille où tu restes jusqu’en 2007. Pourquoi as-tu quitté l’OM à ce moment-là ?

 

L’OM, c’était un pur kif ! Malheureusement, je me suis fait une ostéochondrite au genou. Mon genou a mis six mois pour se reconsolider. Pendant ce temps-là, ils avaient pris un autre gardien, Julien Fabri. Quand je suis revenu, ils m’ont dit que Julien allait jouer deux matchs, ensuite que j’allais en jouer un et qu’on allait alterner comme ça. J’étais parti pour jouer un match sur trois en équipe une. J’ai dit à mon père que je voulais avant tout prendre du plaisir donc on a pris la décision d’aller à Air Bel, un club de Marseille qui me faisait un peu les yeux doux.

 

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Air Bel, c’est un club très axé sur la formation. En quoi ça a été un tremplin pour toi ?

 

Air Bel, c’est l’un des meilleurs choix de ma carrière. Quitter l’OM quand on est jeune c’est difficile parce qu’on ne pense qu’à ce club quand on est Marseillais. J’ai fait ça pour jouer et pour retrouver du plaisir. Je savais qu’Air Bel était un club très regardé par les recruteurs. J’ai eu plusieurs propositions grâce au bon travail du club. C’est en ce sens que oui, ça a été un énorme tremplin pour moi.

 

Tu rejoins donc le centre de formation de l’OGC Nice en 2009. Pour la première fois, tu t’éloignais de chez toi. Comment s’est déroulée ton adaptation chez les Aiglons ?

 

Au début, c’était très difficile. Avec Christophe Hernández, mon partenaire de chambre, on a beaucoup pleuré pendant les premières semaines. Se retrouver loin de sa famille du jour au lendemain, c’est difficile quand on a quinze ans. C’est avec le temps que tu t’y habitues. Même si ça fait un petit pincement quand on passe le week-end à la maison et qu’ensuite on doit retourner à Nice (rires).


Tu as toujours dit que ta plus grande force, c’était ton mental. En 2013, tu signes pro dans des circonstances folles. En quoi c’est ta détermination qui t’as permis d’aller décrocher ce contrat ?

 

J’étais dans la dernière année de mon contrat stagiaire. Je reprenais avec la réserve. Le premier jour de ma dernière année de contrat, Lionel Letizi (ancien international français désormais entraîneur des gardiens à Nice, ndlr) me convoque dans son bureau. C’était un 13 juillet. Il m’a dit qu’il avait parlé avec Claude Puel (l’entraîneur de Nice à l’époque, ndlr) et qu’ils ne comptaient pas sur moi. Ça a été un coup de massue. J’avais deux solutions : je lâchais tout ou je mettais les bouchées doubles. Je me suis donné à fond aux entraînements mais je me suis blessé au tibia. Je suis revenu au bout d’un mois et demi alors que quatre mois d’arrêt étaient prévus. Je me suis ensuite entraîné pendant six mois avec les pros. Claude Puel, il aime l’homme, le caractère. Il a vu que j’étais prêt à tout donc il a décidé de me faire signer professionnel pour un an. Et à la fin de l’année, le club m’a prolongé de deux ans.

 

Qu’est-ce que tu peux dire sur Claude Puel ?

 

Il m’a donné sa confiance, et j’espère lui avoir bien rendue. Puel, c’est un super coach car il sait bonifier n’importe quel joueur. Peu importe l’âge, il sait comment tirer le meilleur de chaque joueur. C’est en ce sens qu’il est fort. Il aime que ses joueurs aillent au combat. Pour lui, je pourrais aller à la guerre !

 

Lionel Letizi est un ancien gardien de but qui a connu le haut niveau. En quoi a-t-il pu t’aider quand tu as pu traverser des moments un peu plus difficiles ?

 

Il a tout vécu, il a une carrière immense. Il m’a donné énormément de conseils. Il était passé avant moi par toutes les étapes que doit connaître un gardien pour arriver au haut niveau. Il savait ce que je vivais, ce que je ressentais. C’est là qu’on voit qu’il est très fort. C’est très utile de travailler avec des personnes qui ont de l’expérience.

 

Tu commences à faire tes premiers bancs. Tu as eu la chance de côtoyer David Ospina, qui garde actuellement les buts de la Colombie et du Napoli. Qu’est-ce que tu penses de lui ?

C’est un monstre ! L’homme est extraordinaire, le gardien l’est tout autant. Il est vraiment très fort. Aujourd’hui, si le Napoli est premier et invaincu en Serie A, il n’y est pas pour rien (l'interview a été réalisée avant la défaite de Naples contre l'Inter Milan, ndlr).


Tu parviens à te faire une place dans l’équipe suite aux blessures de Simon Pouplin et de Mouez Hassen. Tu disputes ton premier match de Ligue 1 à Rennes le 18 octobre 2015. Vous gagnez quatre buts à un. Comment s’est déroulée ta première dans l’élite ?

 

C’était l’affiche de la journée ! C’était un dimanche soir à 21 heures sur Canal+. Toutes les caméras étaient braquées sur nous car Hatem Ben Arfa était en feu. Avant le match, mon père m’a dit qu’il ne voulait pas me mettre la pression mais que le train ne passait qu’une fois dans une vie. Ça m’a mis la pression (rires). Je ne devais pas me rater, surtout qu’il était venu de Marseille en voiture pour voir le match au stade. Mais ce soir-là, le contexte était parfait. Rennes, c’est une superbe ambiance, dans la joie et la bonne humeur. La pelouse était exceptionnelle. Au bout d’un quart d’heure, j’ai la chance de faire un premier arrêt qui m’a mis en confiance. Après, sur le terrain tu oublies tout et tu joues comme tu t’entraînes depuis vingt ans.

 

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Tu parles de Ben Arfa, qui était vraiment extraordinaire cette année-là. En quoi était-il si spécial ?

 

Quand un joueur peut faire la différence à n’importe quel moment, marquer sur chaque occasion et attirer trois défenseurs à lui seul sur chaque action, c’est qu’il est exceptionnel. Il était dans l’année de sa vie, il devait se relancer. Tout lui réussissait. Quand l’un de ses crochets était contré, le ballon lui revenait quand même dans la course. En termes de qualité et de vision du jeu, c’est un phénomène ! Il n’a pas eu la carrière qu’il aurait dû avoir. En fait, je ne pense pas qu’il soit conscient du footballeur qu’il est.

 

En fin de saison, Lucien Favre remplace Claude Puel. Avec le technicien suisse, vous finissez troisième après une année incroyable. En quoi était-il l’homme clé de cette fantastique saison pour le club ?

 

On venait de se qualifier en Ligue Europa. Pourtant, on perd Hatem Ben Arfa et Valère Germain. Sur le moment, on se dit qu’on fonce dans le mur parce qu’on va jouer la Coupe d’Europe avec une équipe limitée. Et là, Lucien Favre arrive. Tactiquement, c’est une machine. Il analyse parfaitement le jeu de l’équipe adversaire et sait comment la mettre en danger. Les renforts de dernière minute de Dante, Mario Balotelli et Younès Belhanda ont tout changé. C’est vrai que notre saison était exceptionnelle. C’était un régal de jouer pour cette équipe.


Dans quelle mesure l’arrivée d’un joueur aussi expérimenté que Dante est-elle importante pour un effectif aussi jeune que le vôtre à l’époque ?

 

J’ai envie de dire qu’il a apporté le professionnalisme dans le vestiaire. Il a montré au groupe ce qu’était un vrai pro. Quand on termine quatrième avec Puel, notre équipe est très jeune. On jouait, on gagnait, c’était génial. Dante venait du très haut niveau, et c’est lui qui a montré la marche à suivre pour que l’équipe puisse continuer de performer.

 

Tu étais très proche de Balotelli. Comment est-il au quotidien ?

 

C’est un mec génial ! Dans la vie de tous les jours, c’est un régal. J’avais un super bon feeling avec lui. On a pu faire les quatre cent coups, c’est vrai (rires) ! Avec lui, ça peut partir très vite en connerie. Il peut déclencher à tout moment (rires). Putain, c’était vraiment génial. Et comme Ben Arfa, il n’a pas eu la carrière qu’il aurait dû avoir. Il regrette un peu l’image que les gens ont de lui. Le Balotelli qui est dépeint dans les médias n’est pas celui que je connais, celui avec qui j’ai vécu au quotidien. Il a peut-être fait des conneries, mais comme tout le monde. Je pense qu’il a malheureusement été tué par l’image qu’il a dans les médias.

 

Cette année-là, c’est aussi celle de l’arrivée de Walter Benítez. Il vient pour être ta doublure. Sur le moment, comment perçois-tu son arrivée ?

 

Je le vois comme un concurrent bien évidemment. Quand un joueur quitte son pays natal ce n’est pas pour rester dans les tribunes ou sur le banc. Je connaissais ses intentions, qui étaient légitimes. Il avait de vraies qualités, mais surtout, c’était un travailleur. Le niveau qu’il a aujourd’hui, il ne le doit qu’à son mérite. Il est allé chercher sa place.

 

Vous êtes premiers à la mi-saison. Est-ce qu’au sein du vestiaire, vous aviez envie d’aller chercher ce titre de champion de France ?

 

Tout se passait bien. Le club était champion d’automne et n’avait perdu qu’un seul match. On avait six points d’avance sur Monaco. On se disait qu’il y avait un coup à jouer tout en sachant qu’avec notre effectif ça allait être assez dur. Peut-être qu’un ou deux renforts étaient nécessaires à ce moment-là. Mais avec le recul, notre parcours a quand même été exceptionnel.

Vous terminez donc à la troisième place en Ligue 1, ce qui vous donne le droit de participer aux tours préliminaires de la Ligue des Champions. Vous éliminez l’Ajax Amsterdam avant de perdre lors des barrages face au Napoli. Qu’est-ce qui a pu manquer à Nice pour pouvoir goûter à la C1 ?


Je pense que l’équipe manquait d’expérience. Éliminer l’Ajax, c’était déjà exceptionnel car ils sortaient d’une finale de Ligue Europa perdue contre Manchester United (1-2, ndlr) avec des pépites que l’on peut voir aujourd’hui dans les plus grands clubs. Déjà contre l’Ajax, c’est passé de justesse. Le niveau de l’Ajax était très élevé. Hakim Ziyech m’a beaucoup marqué. Justin Kluivert aussi, il avait fait un match retour extraordinaire. Mais Naples, c’était encore plus fort. C’était une très grosse marche au-dessus de nous. Lorenzo Insigne, c’est un monstre !

 

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Wesley Sneijder arrive à Nice cet été-là. Qu’est-ce que peut apporter un grand joueur comme lui à une équipe jeune et inexpérimentée ?

 

Wesley, c’est quelqu’un dans le monde du foot (rires). Il a tout gagné et aurait pu obtenir le Ballon d’Or en 2010. Quand il rentre dans le vestiaire, tu sens son aura, tu vois que c’est quelqu’un (rires). C’est un super mec. Même si c’est un immense joueur qui a tout gagné, il ne se prend pas la tête et rigole avec tout le monde. Ça fait plaisir de voir que des grands champions comme ça jouent le jeu.

 

Tu as donc joué avec Ben Arfa, Balotelli, Sneijder mais aussi avec Allan Saint-Maximim. En quoi est-il un joueur rare, spécial ?

 

Allan, il a vision de la vie très à lui. Il ne voit pas les choses comme tout le monde. Tu peux lui dire ce que tu veux, il ne changera pas. Mais sur le terrain, il voit plus rapidement, dribble comme personne et va plus vite que tout le monde. C’est un monstre. J’espère que la situation de Newcastle va s’arranger car il mérite de jouer pour une équipe qui vise plus haut. Je pense qu’il gardera sa place dans l’équipe même si de très grands joueurs arrivent dans les mois à venir.

 

En octobre 2017, vous vous déplacez à Paris. Tu te blesses à l’échauffement, et Walter Benítez s’impose dans les buts. Comment as-tu vécu cette période ?

 

Très mal. En fait, je me suis blessé la veille du match. Je n’ai rien dit à personne mais sur un appui j’ai ressenti une douleur derrière la cuisse. Je voulais absolument jouer au Parc. Mais dès la fin de l’échauffement, je ne pouvais même plus tirer dans le ballon. Je rentre au vestiaire en pleurs. Là, Letizi vient me consoler et me promet qu’à mon retour rien ne changera. Ça m’a soulagé. Malheureusement, quand je suis revenu dix jours plus tard il m’a dit que je ne serai plus titulaire.

De quelle manière as-tu réagi ?

 

Pour être honnête, j’ai été un petit peu surpris car on a lourdement perdu (0-3, ndlr) à Paris. Dans la foulée on perd à Rome contre la Lazio (0-1, ndlr) et on gagne de très peu contre Dijon (1-0, ndlr). Je pensais vraiment revenir pour jouer mais ça ne s’est pas passé comme on me l’avait promis. C’est toujours blessant de se retrouver remplaçant du jour au lendemain.

 

Patrick Vieira arrive pendant l’intersaison 2018 sur le banc de Nice. Dans quelle mesure son arrivée a-t-elle été importante pour l’équipe ?

 

Sur les derniers mois avec Lucien Favre, on jouait un peu moins bien au football. Patrick Vieira a voulu apporter sa vision, avec sa grande expérience. Il voulait absolument qu’on pratique du jeu. Il ne voulait pas qu’on bâcle la qualité de jeu. Il a beaucoup misé sur ça. Mais l’équipe avait un petit peu de mal. C’était assez difficile pour lui au départ.

 

Tu pars titulaire dans l’esprit de Patrick Vieira. Mais les choses changent très vite…

 

Patrick Vieira m’a remis titulaire, un peu à la surprise générale. Deux heures avant le coup d’envoi du premier match de la saison, je ne savais pas que j’allais être titulaire. Lors de la troisième journée, j’en prends quatre contre Dijon (0-4, ndlr) et je me blesse. Walter me remplace et fait un match exceptionnel à Lyon (1-0, ndlr). Ce match-là, on le gagne miraculeusement. Si on se met à la place du coach, impossible de changer.

 

Ça commence à devenir difficile pour toi. Tu ne joues pas et tu recules dans la hiérarchie. Tu as confié dans une interview au Canal Football Club que tu étais en dépression à ce moment-là. Comment t’es-tu sorti de cette longue traversée du désert ?

 

Une dépression, c’est très dur à vivre. Heureusement qu’il y avait ma femme, mes parents et mon frère à mes côtés. J’avais pris beaucoup de poids, j’en ai perdu grâce à eux. Ils m’ont donné de l’espoir. J’ai pu faire des entraînements avec un préparateur physique qui a su me redonner confiance et me remettre sur les bons rails. Ça a été long, mais aujourd’hui c’est derrière moi.

Ton dernier match avec Nice remonte au 10 décembre dernier. C’était en Ligue Europa contre l’Hapoël Beer-Sheva. Pourquoi tu ne joues plus par la suite ?

Franchement, je n’en sais rien. Je ne pensais pas du tout que ça allait être mon dernier match avec Nice. Sur le moment, ce match m’a redonné confiance. Ça m’a vraiment fait plaisir car ça faisait presque deux ans que je n’avais pas joué la moindre partie. Ce match m’a fait du bien. Un mois après, j’ai eu une discussion avec la direction du club. Les dirigeants souhaitaient me prolonger.

 

Tu as souvent dit que tu souhaitais effectuer toute ta carrière à Nice. Mais tu n’as finalement pas été prolongé, pourquoi ?

 

J’ai envie de dire que j’ai grandi dans l’ancien football. Je n’aime pas le football d’aujourd’hui. L’argent et le business prennent trop de place. J’ai grandi en regardant Steven Gerrard, Francesco Totti ou encore Paolo Maldini : des joueurs prêts à mourir pour leur club. Mon souhait, c’était de faire quinze ou vingt ans à l’OGC Nice. Je m’attendais à être prolongé, les dirigeants m’avaient dit que ça allait se faire en fin de saison. Mais ça n’a pas été le cas, et je leur en veux un petit peu.

 

Est-ce que parfois tu n’as pas peur d’être catégorisé comme étant le joueur d’un seul club ?

 

Non, car je me donne à fond en toutes circonstances pour mon employeur. Là c’était Nice mais si demain c’est Nantes, Bordeaux, Auxerre ou Dijon je vais donner autant que ce que j’ai donné avec Nice. Que ce soit sur le terrain ou dans le vestiaire. Quand je dis à Canal+ que si un coéquipier a besoin de moi à trois heures du matin je suis là, c’est la vérité. Quand Jeff Reine-Adélaïde s’est fait les croisés, il m’a envoyé un message à minuit et demi en me disant de passer le voir. J’y suis allé et on a parlé pendant des heures et des heures. . Je suis comme ça. C’est mon éducation qui veut ça.

 

Tu as dit que tu n’aimais pas le football-business. Qu’est-ce que tu penses d’une équipe comme le PSG, avec qui tu as lutté pour le titre en 2016-2017 ?

 

Ça donne beaucoup de visibilité au championnat, mais pour moi ce n’est pas une bonne chose. Notre championnat est joué d’avance. Si tout se passe bien pour eux, les joueurs du PSG sont champions dès la vingt-neuvième ou dès la trentième journée de Ligue 1. Il n’y aucun suspens. Pour moi, ce n’est pas ça le football. Après, chacun a sa vision des choses. Je respecte la vision de tout le monde.

Tu es désormais libre de tout contrat. Quelles sont tes ambitions à court terme ?

 

Je veux retrouver un club au plus vite. J’ai besoin de sentir de la confiance. J’ai envie de montrer ce que je sais faire. Je suis prêt à donner le maximum, que ce soit en Ligue 1, en Ligue 2 ou à l’étranger. Je veux reprendre du plaisir. C’est sur le terrain que je suis le plus heureux.

 

Pour un gardien de but, tu n’es pas très grand (1,81 mètres, ndlr). Est-ce que ça a parfois été problématique pour toi ?

 

Franchement, non ! C’est vrai qu’au départ Nice était un peu réticent. Mais quand tu es dans la cage, que tu fasses cinq ou dix centimètres de plus ou de moins, ça ne change rien. La différence est minime. Un mec qui mesure 1 mètre 90 n’a pas forcément mes qualités et moi je n’ai pas forcément les siennes. Chaque profil est différent. Keylor Navas n’est pas le plus grand, pourtant ça ne gêne pas Paris de l’aligner (rires).

 

As-tu des inspirations ou des exemples dont tu t’inspires au poste de gardien de but ?

 

Quand j’étais plus jeune, Steve Mandanda bien évidemment car je suis de Marseille. Quand il est arrivé à l’OM, il a tout de suite été phénoménal. J’ai beaucoup mangé de vidéos de Mandanda. D’ailleurs, c’est le meilleur gardien que j’ai pu affronter dans ma carrière. Il dégage quelque chose. Et à l’échelle internationale, c’est Gianluigi Buffon qui m’a marqué. J’ai grandi avec lui. Quand j’étais petit, le Milan AC et la Juventus dominaient l’Europe. Voir Buffon chaque week-end avec ce maillot de la Juve et avec celui de la Squadra Azzurra, ça me donnait des frissons. J’avais envie d’être à sa place. Je pense qu’il a donné l’amour du poste de gardien de but à beaucoup de personnes.

 

Quel est ton onze de légende ?

 

Je me mets dans les buts forcément (rires). Je suis obligé. En défense centrale, je vais mettre une charnière Ramos-Dante. Ricardo Pereira à droite, Roberto Carlos à gauche. Au milieu, Mathieu Bodmer avec Patrick Vieira. Je vais mettre Zidane en numéro dix, avec Ben Arfa à sa gauche et Messi à sa droite. Et en pointe, R9 ou Balotelli ! Tout dépend de la forme de Mario (rires).

 

Si demain tu as l’opportunité de signer dans le club de tes rêves, lequel ça serait ?

 

Nice, direct (rires) !