Quelques extraits de l'interview de Jean-Pierre Rivère

Jean-Pierre Rivère a accordé une interview à Nice Matin (à lire en intégralité aujourd'hui dans le quotidien). Quelques extraits:

 

Le meilleur souvenir

L'Ajax, le match retour. Sur le plan de l'émotion, c’est le plus beau souvenir. J’avais la conviction qu'on allait égaliser dans les dix dernières minutes, ça m'arrive rarement. Peut-être de la méthode Coué, je ne sais pas. Ramener la petite musique à l'Allianz, c’était une très belle joie collective. On était tous sur la pelouse à la fin du match, le coach, les joueurs, le staff, pour partager ce bon moment. J'aurais aimé en vivre d'autres comme ça. Ils sont à venir, j'espère (sourire).

 

Le pire souvenir

Le Lyon-Nice de la 1re année (3-4, 2011-12). On risquait la descente, la souffrance était dans le résultat. Mais surtout à la fin du match. J'avais beaucoup d'affection pour René, si on parlait avec le coeur, je le gardais comme coach. Mais pour le projet, on était allé chercher Puel. A la fin du match, tout le monde est joyeux parce qu’on est sauvé, mais moi je sais que je dois arrêter René. Le rôle d'un dirigeant, c’est de devoir prendre des décisions très douloureuses de temps en temps.

 

L'objectif ?

Etre top 4-top 5 de manière récurrente, c’est aussi difficile qu’accrocher le maintien. Un titre, ce serait beaucoup de plaisir. Mais ce n’est pas ce qui m'obnubile. Le jour où je partirai, j’ai un seul souhait, c’est que le club soit en très bon ordre de marche. C'est ça qui me motive. Mon plus grand souhait, c'est que les salariés, les supporters, la ville respirent du plaisir grâce au club. On n’a pas souvent l'occasion de donner du plaisir aux gens. On a un devoir sportif, mais sociétal aussi. Si on arrive à donner des émotions, c'est fantastique.

 Mario Balotelli

C’est là où je me suis le plus amusé. Il y avait des obstacles négatifs à chaque rencontre, je n’ai jamais lâché l’idée de le faire venir jusqu'à la dernière demi-journée. Ça fait partie des choses intuitives, c'est ce qui me plaît. Tous les vents étaient contraires. Quand je prends le club aussi, c'est une folie aux yeux de beaucoup de gens. Mais plus on me dit de ne pas le faire, plus ça devient un challenge à relever. Mino (Raiola) m'a expliqué pendant une 4 heure pourquoi il ne fallait pas prendre Mario. J’ai passé ensuite heures avec le joueur, un gentil garçon. J’avais la conviction qu’il fallait le faire. C’est l'intuition qui a souvent guidé ma vie, certains appellent ça des coups d’avance. Mais vouloir faire Mario, c’est une chose. Avoir les gens autour de vous capables de le réaliser, c’est bien plus important. On a amené une autre façon de travailler, d'être entrepreneur. Seul on ne fait rien.

 

2016-2017

La saison la plus marquante. Elle restera unique pour le drame de l'attentat, j'espère qu'on ne revivra plus jamais ça. Chaque fois que Nice gagnait, on retrouvait une fierté, un merci, un peu de bonheur ponctuel dans la ville. On était champion d'automne, on a redonné le sourire aux gens. S'il y a un regret, c'est sur le mercato h'hiver. On est premier et on sait que l'effectif est trop court pour être dans la compétition jusqu'au bout ( le Gym finira 3e derrière Monacoet le PSG). On voulait le renforcer avec Julien, on avait l'argent et rien à demander à nos actionnaires ne veulent pas suivre. Là, je comprends, 6 mois après leur arrivée, qu'il ne peuvent pas nous accompagner sur le futur. Je ne dis pas qu'on aurait terminé premier, mais on voulait se donner les moyens de le rester le plus longtemps possible.