Les interviews avant Nice - St-Etienne (+ Revue de presse)

« Comment avez-vous vécu ces trois jours qui ont suivi votre défaite en finale de la Coupe de France ?


Je suis resté chez moi. Je me suis mangé le cerveau, comme la plupart des joueurs, à me demander ce qui s'était passé et comment on avait fait pour ne pas gagner ce match. Il y a forcément eu une grosse frustration et une grosse, grosse déception. Les mots ne sont pas assez forts pour décrire ce qu'on a ressenti en termes de douleur et de peine. Mais on se doit de rester concentrés sur notre fin de saison, parce qu'il reste trois matches importants et trois victoires à aller chercher. On jouait sur deux tableaux. Ce n'est pas parce qu'on a flanché sur un tableau qu'il faut tout jeter à la poubelle. Le plus frustrant, ce serait de gâcher ce qu'on a fait depuis le début de la saison. Ce serait rajouter une autre frustration. Ce serait manquer de respect aux supporters, au staff et à son travail, et à nous-mêmes. Il faut se remobiliser.

Est-ce une épreuve mentale particulière dans une carrière de devoir rebondir pour trois matches décisifs, juste après cette désillusion ?


Cette défaite en finale était déjà un moment à part dans la carrière de chacun de nous. Il va falloir être costaud dans la tête. Ça fait partie des aléas des sportifs de haut niveau. On a vu que City, après son élimination face au Real Madrid en Ligue des Champions, avait dû relever la tête pour le championnat. Nous, c'est la même chose.

 

En avez-vous parlé entre vous, les joueurs ?


Par rapport à quoi ? Sur les visages, on voit tous comment on est. On reparle de la finale, mais à quoi ça sert d'en reparler ? On ne pourra pas rejouer le match. Il faut aller de l'avant. C'est à nous de nous remobiliser.

 

Les informations sorties autour de l'avenir de votre entraîneur, Christophe Galtier, perturbent-elles le groupe ?


Je n'en ai pas entendu parler. Ce qui se passe en haut se passe en haut. Nous, on est concentrés sur nos objectifs, et le coach aussi est très focus sur la fin de saison. »

 

 

 

 

Coach, il s’est dit beaucoup de choses sur votre avenir ces derniers jours. Pourriez-vous quitter le club en fin de saison?

 

Avant toute chose, on n’en est pas à l’heure du bilan. Il y a une grande déception chez les joueurs, le staff, la direction, les médias et, bien sûr, les supporters. On attendait ce moment depuis 25 ans. La déception est à la hauteur de l’immense attente. Après une finale, et peu importe le scénario, on ouvre toujours le débat sur la saison d’après. Mais ce n’est pas le moment, il nous reste trois matchs de championnat. Mon équipe en a gagné 18, a réalisé un magnifique parcours en Coupe. Hélas, on a raté la dernière marche. Je sais très bien ce qu'il se dit. Est-ce que je serai l’entraîneur de Nice la saison prochaine? La question n’a pas lieu d’être. Pourquoi je ne le serai pas? Il peut y avoir des désaccords, des accrochages, on n’est pas dans le monde des Bisounours. C’est comme dans un couple mais on ne divorce pas après chaque dispute, fort heureusement. Cela arrive dans tous les clubs. J’ai ma façon de voir les choses, de penser, Julien a la sienne, des comptes à rendre à la direction d’Ineos, à Jim, un cahier des charges.

 

Votre équipe ne vous a pas rassemblé contre Nantes. Avez-vous une explication?

 

J’ai ma part de responsabilité, tout le monde en a une. Mon plus grand regret, c’est notre manque de mordant. Nantes, lui, en a eu. Mais il reste encore trois matchs de L1 et une place en Coupe d’Europe à aller chercher. Ce match contre Saint-Etienne est très important, il peut nous relancer. J’ai été déçu avant tout pour mes joueurs. Ils avaient réalisé un magnifique parcours. On n’a pas réussi à refaire les mêmes performances que contre Paris et Marseille en Coupe. Au bout de quinze minutes, on s’est éteint. Je n’ai pas d’explications. Je me réfugie derrière aucune excuse. On est tous responsables de cet échec.

Regrettez-vous certains de vos choix?

 

Je pensais qu’on allait être plus dangereux avec cette composition d’équipe. Mais on a rarement mis Nantes en danger pour créer le doute chez l’adversaire.

 

 

 

Avez-vous été déçu par le mercato d'hiver ?


C'est une question qui devra être posée à l'heure du bilan. Il se passe quoi si on est 4e à la fin de la saison ? On dira que Nice a raté sa saison en terminant 4e et en ayant été en finale de la Coupe de France ? On peut finir 4e, comme on peut finir 3e, ou 6e ou 7e. Je répondrai à ce moment-là. Évidemment qu'entre ce que j'aurais aimé recevoir et ce que le club a pu faire... Il y a aussi beaucoup de fantasmes entre ce que l'entraîneur veut - tel profil avec plus d'expérience - et ce qui est réalisable. On fera le bilan à la fin de la saison.


 
 

Quel message avez-vous transmis à vos joueurs pour les remobiliser en vue de ces trois derniers matches de championnat ?


Qu'à partir du moment où on joue une finale, on sait qu'il y aura un perdant. Il faut intégrer cela, mais aussi que notre parcours en championnat nous donne la possibilité d'avoir une fin de saison très excitante et de se qualifier pour une Coupe d'Europe. On a 60 points aujourd'hui, il y a ce match en retard, et heureusement qu'il se présente rapidement. On aura eu quatre jours pour digérer. On a un match hyper important mercredi, qui peut nous replacer à la 5e place. On recevra le LOSC trois jours après pour se battre pour les places européennes jusqu'à la fin de la saison. »

 

En bref

 

Le groupe niçois : Benitez, Bulka, Boulhendi - Amavi, Bard, Dante, Daniliuc, Lotomba, Todibo - Boudaoui, Danilo, Lemina, Rosario, Schneiderlin - Brahimi, Delort, Dolberg, Gouiri, Guessand, Kluivert, Stengs

Le groupe stephanois : Stefan BAJIC; 40. Etienne GREEN;  Nabil OUENNAS - 4. Saïdou SOW; 5. Timothée KOLODZIEJCZAK; 11. Gabriel SILVA; 13. Miguel TRAUCO; 27. Yvann MAÇON; 33. Mickaël NADÉ - 6. Lucas GOURNA; 7. Ryad BOUDEBOUZ; 8. Mahdi CAMARA; 17. Adil AOUCHICHE; 19. Yvan NEYOU; 28. Zaydou YOUSSOUF; 29. Aïmen MOUEFFEK -  10. Wahbi KHAZRI; 14. Jean-Philippe KRASSO; 18. Arnaud NORDIN; 20. Denis BOUANGA; Yanis LHÉRY.

Ruddy Buquet arbitrera la rencontre, assisté d’Erwan Finjean et Julien Aube.

 

Revue de presse