Dans une longue interview accordée à Nice Matin, Julien Fournier réagit et va en suprendre plus d'un. Comme nous vous l'indiquions lors de la dernière émission "Issa Nissa", le directeur Foot est toujours aux affaires...

L'intégralité de l'interview est à lire sur le site de Nice Matin et/ou dans le quotidien demain. Extraits

 

Depuis la défaite face à Nantes, on a senti une réelle cassure avec Christophe Galtier…

 

Oui, parce que des gens se sont crus autorisés à parler. Ceux-là se reconnaîtront. Ce n’est pas responsable de délivrer autant de messages négatifs et c’est irrespectueux de l’institution.

 

On sent de la défiance vis-à-vis de votre entraîneur…

 

Je ne le vise pas, c’est juste une lecture très objective. La deuxième partie de saison ne peut pas se résumer à un soi-disant mercato raté parce qu’on a pris un "remplaçant d’Angers", selon certains. C’est une fausse excuse ou mettre un paravent sur une autre réalité. On n’est pas deuxième à la trêve par hasard. En fin de saison, on ne maîtrise plus nos matchs, on ne marque que sur des exploits individuels, ce qui veut donc dire que nos joueurs ont quelques qualités. Mais on ne sentait pas une force collective sur le plan offensif. Il n’y avait, peut-être, pas les intentions et le savoir-faire pour ça.

 

A vous entendre, on sent une pointe de regret sur le choix de votre coach de l’été dernier…

On est parfois jugé sur des décisions prises un an plus tôt en faisant fi du contexte de l’époque. Avec Christophe, on a évoqué, bien sûr, notre style de jeu, la construction de nos effectifs en 4-3-3, sa façon bien spécifique à lui d’évoluer en 4-4-2. Il y avait des interrogations sur tel ou tel joueur, on en avait, mais il a levé les doutes tellement il avait envie de venir. Cela m’a rassuré, même si je savais qu’on sortait un peu du chemin. C’était assumé parce qu’on manquait de caractère et Christophe incarne ça. On ne peut pas lui enlever cette envie de gagner, son organisation… Normalement, c’est un coach qui fédère un groupe et un club vers un objectif. Cette année, il a été moins performant sur ce point.

 

Prenons l’exemple de Calvin Stengs, un joueur qui ne s’est jamais intégré dans le 4-4-2…

 

Il a été l’objet d’un long débat. On était en discussion avec Calvin depuis plusieurs mois. C’est un joueur de 4-3-3, qui ne défend pas naturellement dans une ligne de quatre avec son latéral. J’ai averti Christophe sur ses manques sur l’agressivité. Il a insisté pour qu’on le fasse car il voulait un joueur capable de venir à l’intérieur. C’était un débat sain. Malheureusement, on avait raison…

 

Christophe Galtier sera-t-il encore le coach de l’OGC Nice la saison prochaine ?

 

Il a encore deux ans de contrat, donc, normalement, oui. Rien n’est irrémédiable. J’ai eu des moments difficiles avec Claude (Puel), c’était chaud parfois. Je ne suis jamais définitif sur ces sujets.

 

Or, cela fait trois semaines que le championnat est terminé et le flou s’est installé autour du club. Que se passe-t-il ?

 

Comment en est-on arrivé là ? Je suis annoncé partant depuis de longues semaines mais ce qu’on vous avait annoncé n’arrive pas.

 

Allez-vous quitter le club ?

On fera le point tranquillement, en septembre, après le mercato. On a convenu avec les actionnaires qu’on entrait dans un moment crucial. Ce sont des gens de haut-niveau, une chance pour les Niçois.

 

Vous allez donc mener les négociations avec les futures recrues ?

 

Oui, je suis là. Certains au club me comparent à Highlander mais je ne suis pas Highlander (rires). C’est l’actionnaire qui a la liberté totale de travailler ou pas avec certaines personnes. Mais ça fait bientôt douze ans que je suis là, je me rapproche de plus en plus de la sortie par définition. Je ne referai pas douze ans mais je prends toujours autant de plaisir à Nice.

 

Avez-vous été contacté par le PSG pour un éventuel transfert de votre entraîneur ?

 

J’ai lu que Paris serait intéressé mais, pour le moment, ce n’est pas le cas. Paris fait partie des clubs ultimes, comme le Real Madrid, le Barça… Même si on grandit, on reste Nice et on ne pourra pas lutter. Si Paris vient le chercher, c’est qu’on ne s’est pas trompé autant que ça. Mais plus les jours passent et plus ce sera compliqué pour le PSG car on a une saison à préparer. Il va falloir que ça évolue rapidement.

 

Vous avez toujours défendu Kasper Dolberg. Comment expliquez-vous cette lente déliquescence de son rendement ?

 
 

(Il marque une pause) Il faudrait poser la question à Christophe. Il a peut-être les réponses. J’ai un avis, non pas une analyse. On ne m’enlèvera pas de la tête que Kasper est un joueur rare dans la surface adverse. Il doit donc être dans cette zone-là et ne pas penser à trop défendre.

 

 

Non et ce n’est pas de l’entêtement. Remettons-nous dans le contexte. En janvier, on est deuxièmes de Ligue 1. A ce moment, on manque de verticalité, de jambes, de percussion. On identifie un profil de joueur et on va sur le marché. Avec 50 millions d’euros, l’histoire n’est pas la même. Billal avait le profil recherché. Après, soit on tente de tirer 100% d’un joueur, soit on considère, avant même de débuter l’aventure, qu’il n’aura pas sa chance. Pour la petite histoire, c’est lui qui offre le but de la victoire à Andy (Delort) à Reims. Chaque fois qu’il a joué, il a fait preuve de caractère dans un contexte délicat. Il n’a pas montré ses failles, mais il a été touché. Je ne pouvais pas imaginer qu’on en arrive là. C’est tellement contre-productif.

 

Le prix du transfert a également fait débat (autour de sept millions d’euros). Etait-ce pour soulager les finances angevines ?

 

(Surpris) Je ne comprends même pas qu’on puisse me poser la question. Je ne pense pas que ce soit surpayé. L’avenir nous le dira.

 

Que vous avez tendance à dépenser moins que l’enveloppe allouée
 

Je n’ai jamais dépensé l’argent qu’on n’avait pas, c’est un principe de base. D’autres de mes collègues peuvent le faire, moi, je ne sais pas. Par contre, on dépense 100 % de ce qui est possible mais il y a des règles, une DNCG, un fair-play financier. Contrairement à beaucoup de clubs, on n’a pas un stade plein, donc, moins de sponsors, moins de recettes. Pour rappel, on a dépensé 120 millions d’euros pour bâtir cette équipe. Elle est aujourd’hui valorisée au bas mot à 250 millions d’euros, avec la sixième masse salariale de Ligue 1. Ici, il n’y a pas de cadavres. Tout est fait proprement. Je partirai en paix de l’OGC Nice.

 

Qu’en est-il de votre relation avec Jean-Pierre Rivère ?

 

Il vient de m’appeler deux fois, là (rires). On est un vieux couple, j’en suis fier.

 

Le lien semble indéfectible entre vous…

 

Oui, il a été très important et exemplaire à certains moments compliqués de ma vie. Cela ne nous empêche pas de nous “attraper”. Il ne me convaincra jamais sur certains points et vice versa. Avec Jean-Pierre, le ton peut monter et alors ? J’ai beaucoup de considération pour lui, j’espère qu’il en a également pour moi.

 

Lors des dernières saisons, Jean-Pierre Rivère était plus à l’écart de certaines orientations sportives…

 

Le club a évolué, son rôle également. Mais j’ai besoin de lui. On est passé d’une relation à deux à un assemblage à trois avec un actionnaire. Les choses ont changé de manière passagère.

 

Un homme, Dave Brailsford, semble prendre de plus en plus d’importance au sein du club. Qu’en est-il réellement ?

 

Ineos veut que l’OGC Nice intègre totalement son groupe. Il n’avait pas eu le temps de mener cet audit, c’est une très bonne chose que ce soit en cours. Dave est directeur du sport, il découvre le club, les gens, notre fonctionnement. Cela ne peut être que bénéfique pour le club car c’est une personne brillante, intelligente et qui a déjà gagné. Il connaît parfaitement les problématiques du sport de haut-niveau. Sa limite, et il le sait, c’est sa méconnaissance du foot.