Un peu parti dans la nature, désabusé et écoeuré par tout ce qui a frappé la Brigade et les ultras niçois (et d’ailleurs) depuis janvier 2010 (IDS sans motifs valables, LOPPSI 2, climat d’état d’urgence autour du stade, à quand le couvre feu ?) qui est la négation même de l’esprit un peu « chaud » des nissarts, j’ai renoncé plusieurs fois à monter au Ray.
J’ai déjà raté 7 matchs, c’est-à-dire quasiment autant qu’en 25 saisons de Brigade.
Désertion aussi de nombreux amis, tout aussi défaits par ce qui est désormais vécu comme un dispositif de lois et de képis démesurés, comme une injustice constante : non nous n’appartenons pas au grand banditisme ou même à la petite délinquance quotidienne.
Non nous ne méritons pas d’être sacrifiés à une opinion publique intoxiquée par la pensée unique !
Et puis maintenant, encore le couperet au-dessus du Gym : encore un maintien à assurer.
Décidément devrons-nous nous contenter une vie entière à n’être que les obscurs du championnat de Division 1 (c’est comme ça qu’on disait dans le temps) ?
Devrons-nous toujours accepter d’être souillés de la boue dans laquelle on traîne fréquemment le Gym et depuis longtemps, avec lui, ses supporters Ultras ?
Et puis, la Coupe ! Reims 2, Nice 3.
Cette coupe de France qui redore un peu les vitrines poussiéreuses du palmarès du Gym. Elle date de 97, la dernière… Nous l’avions conquise lors du dernier match au Parc des Princes où elle s’est disputée (avant qu’elle ne migre pour le stade de France).
Nous, ultras niçois, qui aurions fêté sur la place Massena cette qualif en demi comme un moment historique et rare, finalement, saoulés de coups, nous restons debout titillés entre la joie et le silence d’une nuit froide de fin d’hiver qui étreint la ville.
Que faire ?
Se mobiliser pour que la ville se réveille ? Appeler les niçois à se lever pour qu’ils se rappellent qu’une opportunité pareille de communier doit se saisir ?
Ou, rester groggy et voir les jours défilés jusqu’en avril prochain et vivre « l’événement » comme un triste match, un match comme un autre ?
Et puis, le tirage ! Ce sera le LOSC, un signe ?
Ah le LOSC, ce club d’une contrée opposée avec lequel nous partageons tant (une ville chargée d’histoire, avec une forte identité ; un club avec des fulgurances et des disparitions sportives et puis les lillois ont Lens, quand nous avons l’OM…).
Tant de points communs, que nous nous sommes rejoints avec les dogues, leurs supporters pour partager des moments d’amitié et de fraternité.
C’est alors que surgissent les souvenirs.
Je me rappelle du ¼ de finale joué contre Lille en 1988, où avec un ami, son frère, un autre ami et P’Titol, nous avions découpé des grandes plaques de polystyrène pour dire « Allez Nice ». Victoire 3/0. Un certain LAMA était resté prostré sur un bloc de béton derrière les Présidentielles. Nous l’avions, sans aucune ironie, félicitée, car il avait été héroïque ce soir-là, évitant à Lille une correction.
Là haut avait donné lieu à l’un des déplacements les plus mythiques de la BSN qui vivait sa 3ème année. 15 h de bus plus loin : 1/0 pour le Gym et une demi-finale contre… Sochaux.
Et encore des plaques de polystyrène, toujours découpées dans le jardin (enneigé de fait), avec les mêmes amis. Transportées sur le toit de la 4L, les lettres blanches avaient été hissées en populaires pour une belle déclaration « ON VOUS AIME ». Un beau match, amplement dominé et couronné par… une erreur de Monsieur WURTZ qui plongeait le stade dans la désillusion (2/1) !
Au retour, une histoire de primes plus loin, la sortie. Nous n’avions pu y aller… bac oblige.
Il faudra attendre mai 1997, après une qualification obtenue à LAVAL devant une BSN déchaînée, pour la victoire finale, devant 7000 niçois unis, agitant autant de drapeaux pour la première chorégraphie de taille de la BSN (ah… qui pourra oublier le wagon des « albanais » qui voyait s’agiter autant de mains que de hampes de drapeaux et bouts de tissu à rassembler, le temps d’une montée vers la « capitale »).
Voilà c’est ça la coupe, qui vous fait passer par tous les états.
Le BSN en a tiré parfois beaucoup d’espoirs, parfois des joies inespérées et toujours une énergie énorme !
Alors aujourd’hui, un de ces espoirs !
Mettre tout le monde autour d’une table et unir tous les supporters dans un projet commun et réfléchir, ici, à Nice, sur ce qui est aujourd’hui et ce qui peut-être fait demain pour que rien ne meurt de cette belle aventure qu’est la MENTALITA NISSARDA !
Rencontrer les élus, ceux (niçois de naissance en plus…) qui n’ont pas été les derniers à tirer sur la Brigade, inventant des lois liberticides pour frapper les ultras, la BSN et bientôt les supporters dans leur ensemble (lire les articles parus dans la presse dénonçant ce carcan législatif et les avis du sociologue HOURCADE et sur un plan général : http://www.liberation.fr/societe/01012309415-loppsi-2-une-loi-extremement-dangereuse-et-regressive).
Voir avec ces mêmes élus et les dirigeants si le sort de l’ambiance au Ray les intéresse ou s’ils n’auront pour seul étendard que celui de transformer les supporters en spectateurs dociles, décérébrés bons à s’empiffrer de pop corn, sans passion.
Dans les jours qui viennent, on y verra plus clair : les niçois sauront-ils inventer quelque chose ou suivrons nous la pensée unique (parisienne) ? Nous soumettrons-nous à la vision actuelle unilatérale et absurde du supportérisme : PAGA é BASTA ?
Le 19 avril… 2011 doit être le début d’une nouvelle histoire pour les Ultras niçois et les supporters du Gym.
Nous fêterons à 3 jours près les 5 ans du triste anniversaire de la défaite en finale de la coupe de la ligue contre Nancy : nous étions un 22 avril et des milliers de supporters du Gym avaient pleuré.
Que ces larmes soient oubliées et que notre « ciel pur » resplendisse !
ISSA NISSA… REBELLA