Un engagement physique limité, des passes pas toujours appuyées, aucune imagination, un ballon abandonné à l’adversaire et des bras trop souvent baissés. Ce qu’a vu Paul Le Guen, hier, lors de la première période de Nice-PSG, ne lui a pas plu du tout. À la mi-temps, le vestiaire parisien a résonné des mots virulents de son entraîneur, énervé comme rarement depuis le début de saison. « Je les ai secoués parce qu’on était mous », a reconnu ce dernier, la voix cassée et le moral affecté. Un discours mobilisateur qui a modifié le visage du PSG après la pause, mais pas assez pour lui permettre d’égaliser.
Au-delà de cette deuxième défaite de suite, après celle concédée au Parc, mercredi, contre Toulouse (0-1), Le Guen apparaît touché par l’état d’esprit de ses joueurs, inertes en première période. Le débutdematch laborieux lui reste en travers de la gorge et soulève des questions sur la capacité de son équipe à s’installer dans la première partie de tableau. « Je ne m’explique pas cette entame, reprend le technicien parisien. Je suis agacé. Les joueurs le savent. On a gagné à Marseille au prix de gros efforts et, là, je ne sens pas le désir d’aller chercher un résultat. Ce n’était pas un problème physique. Ça manquait juste d’engagement, de détermination dans les prises de balle. C’était dans les têtes. »
Le Guen sait que l’aspect psychologique reste un domaine fragile à Paris, surtout après deux saisons à s’être amusé à flirter avec la relégation. La victoire à Marseille (4-2), dimanche dernier, avait pourtant offert de nouvelles perspectives, un nouvel horizon. Six jours et deux matchesplus tard, voilà lePSG rattrapé par un destinmoins glorieux, plus austère. La régularité en question « Je n’ai pas peur, martèle le coach. Je suis simplement vigilant. Je l’ai toujours été. Mais il faut que le groupe se donne lesmoyens de ses ambitions. Je ne veux plus voir les joueurs aussimousen espérant vaguement que ça tourne bien. Ce qui m’énerve, c’est de ne pas sentir un esprit de révolte de tous les instants. Et ce qui m’inquiète, c’est le fait de me dire :"Mince, commentse peut-il qu’on soit incapablesdemesurer l’importance d’un match comme celui contre Nice et de l’aborder en conséquence ? " »
Énervé, inquiet, Paul Le Guen avait pourtant su replacer ses joueurs dans d’autres dispositions en seconde période. Plus conquérants, plus agressifs, moins passifs, mais toujours aussi maladroits. « Il fallait réagir, explique Stéphane Sessegnon. On sentait qu’on n’avait pas trop d’envie avant la mitemps. Mais ce n’est pas la crise pour autant.On va se remobiliser par rapport aux prochains rendez-vous parce qu’on est à unmoment clé duChampionnat. » Après douze journées, le PSG se trouve à la frontière entre les deux moitiés de tableau. Dixième, il peut poursuivre sa marche en arrière et plonger dans une seconde partie qu’il commence à connaître. Ou il peut s’appuyer sur quelques prestations qui invitent davantage à l’optimisme, comme celles contre Bordeaux (1-0), Caen (1-0) ou Marseille (4-2), et se relancer. La marge est infime. Pour éviter l’abîme, Paris devra « progresser en régularité », comme le confesse Mickaël Landreau. « On avait gagné le week-end dernier un match fantastique, qu’on n’a pas su faire fructifier, poursuit le gardien parisien. C’est vraiment dommage d’être passé à côté de cette première mitemps. » Son entraîneur ne pense pas autrement.