Considérée comme imminente à plusieurs reprises depuis le début du mois de juin, l’arrivée à l’OM de l’attaquant italien de l’OGC Nice tarde pourtant à se concrétiser. Explications
La fumée bleue et blanche, c’est pour quand ? À plusieurs reprises, déjà, le "Habemus PapOM" a failli être lancé du côté de La Commanderie. Mario Balotelli à l’Olympique de Marseille, c’était quasiment fait. Une fois, deux fois, trois fois... À force, on a arrêté de compter. Il a même été question d’une officialisation de l’arrivée de l’Italien de l’OGC Nice dès les premières heures du mercato, le 9 juin. Tout était prêt. Ou presque. En interne, beaucoup y croyaient. Et puis, les jours ont passé. DNCG, fair-play financier, cérémonie grandiloquente orchestrée par Puma, le nouvel équipementier du club : chaque fois, les supporters ont cru que l’ultime étape était franchie. C’était oublier que le plus dur, c’est de conclure, c’est bien connu.
Rassurez-vous : la signature du fantasque Transalpin ne se fera pas sur l’un de ces malentendus que pourrait préconiser le mythique Jean-Claude Dusse. Chaque détail de l’opération est calculé, au centime d’euro près. Où se situe donc le blocage ? Telle est la question.
Agent de "Super Mario", Mino Raiola est au centre du jeu
Dans ce dossier "original" selon les termes employés vendredi par Andoni Zubizarreta, les versions divergent parfois. Côté olympien, on estime avoir fait tous les efforts nécessaires (ils sont d’ailleurs financièrement colossaux en termes d’émoluments mensuels). "C’est plus compliqué que pour un dossier ordinaire. Nous essayons de trouver un accord, différentes possibilités, Nice, Balotelli et nous, expliquait le directeur sportif basque de l’OM lors de la conférence de presse de présentation du Croate Duje Caleta-Car. Nous avons mis tout ce que nous pensons pouvoir apporter dans le dossier, après si ça marche, ça marche, sinon, il faudra penser à un autre élément qui pourra nous permettre de rendre l’équipe plus compétitive. Certaines décisions ne dépendent pas de nous." La balle ne serait donc plus dans le camp phocéen. Mais dans les pieds de qui se trouve-t-elle, alors ?
C’est là qu’entre en scène un certain Mino Raiola, l’agent italo-néerlandais de "Super Mario" (il gère aussi, entre autres, les carrières de Paul Pogba ou Zlatan Ibrahimovic). S’il est l’un des conseillers les plus influents - et les plus riches - de la planète foot, il est aussi l’un des plus insaisissables et insondables. Sur le cas "Balo", quelque chose clocherait apparemment à son niveau. Après être tombé d’accord avec le joueur, l’OM attend-il que celui-ci (et donc son impresario) règle lui-même sa situation chez les Aiglons, où il est encore sous contrat jusqu’en juin 2019 ?
Le nœud du problème semble aujourd’hui se situer là. Et ça n’avance pas. Un vrai schmilblick, puisqu’il faut se souvenir, aussi, que dans l’esprit de Raiola, l’ex-Citizen était libre en fin de saison 2017-18. Ce qu’il n’était pas puisqu’il a repris l’entraînement la semaine passée sur la Côte d’Azur. La durée de son futur bail à l’OM (un an plus un autre en option, ou 2+1) a aussi posé problème ces dernières semaines, sans qu’on ne sache si cette question a désormais été tranchée.
Dans le camp niçois, on attend surtout que l’indemnité du transfert soit payée. Il est acquis que les dirigeants de l’écurie rouge et noire ne s’opposeront pas au départ de leur star. Mais encore faut-il régler l’addition. Et il n’est pas question de laisser filer un finisseur aussi redoutable pour des cacahuètes. Même si, bien sûr, l’OGCN n’attend pas 24M¤, comme il est désormais valorisé par le site Transfermarkt. Le gentlemen agreement tournerait davantage autour des 10M¤, voire même un peu moins.
L’OM a proposé Cabella, Khaoui, Hubocan et Doria
Alors, à quand le dénouement ? À l’OM, on demeure optimiste, même si l’impatience commence à se faire sentir. Logique. Le marché d’été dure 83 jours. 45 se sont déjà écoulés. Plus de la moitié. Pour débloquer le verrou, le club présidé par Jacques-Henri Eyraud aurait en tout cas proposé plusieurs de ses éléments de retour de prêt dans la balance : Rémy Cabella (Saint-Étienne), Saïf Khaoui (Troyes), Tomas Hubocan (Trabzonspor) et Doria (Matalyaspor). Pas tous ensemble, évidemment. L’intérêt des Aiglons pour le premier est réel. Mais encore faut-il pouvoir lui assurer un salaire correspondant peu ou prou à celui qu’il perçoit à Marseille. Et là, ça se corse. Pour les trois autres, ce sera encore plus compliqué, même si les bonnes prestations du Tunisien à l’Estac durant la première partie de saison 2017-18 n’ont pas échappé aux dirigeants niçois.
En ce mardi 24 juillet, le stand-by est donc toujours en cours. Pour une histoire financière. Comme souvent dans le monde merveilleux du ballon rond. Vivement que ça se termine. "Ça peut se décanter d’ici le milieu de semaine. Si ça ne se fait pas à ce moment-là, ça risque de ne plus se faire du tout", confie une source proche du dossier. Un dossier qui commence à épuiser tous ses acteurs. Et on ne parle même pas des amoureux de l’OM...