En réflexion sur son avenir en début d’année, l’entraîneur azuréen a prévu d’être sur le banc du Gym la saison prochaine. Où il dessine déjà le profil de sa future équipe.
NICE – À l’intérieur du club, et son président Gauthier Ganaye le premier, ils prétendent ne jamais avoir douté que Patrick Vieira (42 ans), auquel il reste deux ans de contrat à Nice, soit toujours là la saison prochaine. Il n’empêche, lorsque Ganaye a succédé à Jean-Pierre Rivère à la tête du club, le 30 janvier, il n’en menait pas large sur le sujet.
« Il y a toujours un risque avec une personne qui a un poste-clé et qui a incarné le club plus que jamais, ces dernières semaines, en tenant la barre de manière remarquable, avait estimé le nouveau président du Gym, le 1er février. Bien sûr qu’il est hors de question de perdre Patrick Vieira et qu’on fera tout ce qu’il faut pour le rassurer. Et l’écouter aussi car il a des choses à proposer. C’est prioritaire, oui.»
Dans son contrat, l’entraîneur niçois disposait d’une clause lui permettant de quitter son poste dans les quinze jours suivant le départ du tandem Rivère-Fournier (directeur général de l’OGCN). Jusqu’au 15 février, Vieira aurait pu se libérer de son engagement.
Pourquoi l’aurait-il fait ? Pour rester suspendu à la proposition d’un club moyen de Premier League, de ceux qui changent de coach après quatre défaites d’affilée et où il risquait de gâcher en deux mois ses années de patience et de réflexion ? Vieira a pris son temps, Ganaye et lui ont appris à se connaître, et l’entraîneur niçois en a conclu qu’ils pouvaient collaborer en bonne intelligence.
Avec quels moyens financiers ? Le mystère reste entier, mais l’ancien entraîneur du New York City fait confiance et jugera sur pièces. Pour l’instant, et comme il l’avait envisagé et espéré sous la précédente gouvernance, il a vu arriver son ami Gilles Grimandi au poste de directeur technique, accompagné de Mathieu Louis-Jean, un recruteur venu de Manchester United. Ce ne sont pas eux qui vont soulever les foules mais le puzzle se met en place en attendant d’hypothétiques renforts.
Atal pour une saison de plus, Saint-Maximin va partir
Les priorités de l’été iront aux arrivées d’un arrière gauche, d’un ou deux attaquants et d’un milieu de terrain offensif et créatif. À part cela, l’effectif ne devrait pas beaucoup bouger : Allan Saint-Maximin est le plus bankable de la bande et devrait être vendu. Mais pas Youcef Atal, qui devrait faire encore au moins une saison à Nice. Comme Vieira donc. Et, l’un comme l’autre, pour parfaire leur apprentissage.
L’ancien capitaine d’Arsenal se sait un jeune entraîneur perfectible, il a l’autocritique facile et éprouve le besoin d’être confronté à la réalité d’une intersaison. Emprunter la passerelle qui va d’un effectif à l’autre, peaufiner l’assemblage d’un groupe ou trancher entre deux joueurs pour rester dans les clous du budget, ce sont autant d’obstacles que Vieira veut avoir face à lui. Ganaye et Grimandi répètent qu’il est à fond dedans. « Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il soit là la saison prochaine, assurait récemment Grimandi. Patrick est investi à un point que je ne soupçonnais pas, et je ne suis pas inquiet. »
Investi et particulièrement heureux dans sa vie de tous les jours sur la Côte d’Azur, où il a vite repris ses habitudes après vingt ans d’exil (*). La piste de l’Olympique Lyonnais, où son nom a circulé parmi ceux de Laurent Blanc et de Christophe Galtier, notamment ? Vieira affirme ne jamais avoir eu de contacts avec l’environnement lyonnais et se braque dès lors qu’on lui prête l’intention d’avoir pu lorgner le banc rhodanien alors qu’il est en poste à Nice. À moins d’une proposition démente qui viendrait tout remettre en question, Vieira sera donc toujours sur le banc du Gym, la saison prochaine. Et parce qu’il est aujourd’hui l’unique « star » d’un club qui en a beaucoup perdu (Balotelli, Ben Arfa, Sneijder), il ne serait pas surprenant que son club l’affiche bientôt comme la tête de gondole de son nouveau projet.
(*) Il est passé par Cannes de 1993 à 1995.