Même si Bologne marque le pas depuis quelques semaines en Serie A, la cote de Thiago Motta n’en souffre pas. Depuis le mois de septembre 2022, quand il est venu succéder à Sinisa Mihajlo- vic sur le banc, l’entraîneur italo-brésilien (40 ans) a porté le club d’Émilie-Romagne dans la pre- mière partie de classement avec quelques victoires probantes, notamment contre l’Inter Milan (1-0, le 26 février) ou à Bergame face à l’Atalanta (2-0, le 8 avril). L’écho de ces résultats a tra- versé les Alpes, où le parcours de l’ancien milieu de terrain du PSG comme coach est toujours suivi avec acuité. Au point que des clubs de Ligue 1 pourraient se manifester au cours de ce printemps pour essayer de le recruter.

 

Certains, en tout cas, ont déjà posé son nom sur les listes d’entraîneurs susceptibles de les intéresser la saison prochaine. C’est le cas de Nice et du PSG, même si, pour le moment, rien ne transpire sur la position hiérarchique de Motta sur ces listes. Sur la Côte d’Azur, Jean-Claude Blanc, le nouveau directeur exécutif d’Ineos Sport, serait très tenté par l’idée de collaborer avec le technicien de Bologne, si la forte tendance d’une non-reconduction de Didier Digard se confirmait. Il l’a connu à Paris, lorsqu’il était directeur général délégué, il apprécie sa personnalité et sa façon de travailler. Il sait, aussi, que Motta connaît bien la L1 et la mentalité des jeunes joueurs français puisqu’il a en- traîné les moins de 19 ans du PSG. Blanc n’a pas encore pris contact avec lui, ni avec son agent, parce qu’il espère que les autres composantes de l’OGC Nice en général, et Florent Ghisolfi, le directeur sportif, en particulier, soient sur la même ligne.

 

L’idée de rejoindre un club aussi ambitieux et structuré que Nice ne serait pas pour déplaire à Motta. Il la considérerait, forcément. Mais, au fond de lui, c’est du PSG qu’il rêve. Il se sent prêt. L’été dernier, il avait figuré parmi les candidats possibles à la succession de Mauricio Pochettino. Il était surtout celui de Nasser al- Khelaïfi, moins celui de Luis Campos, qui lui a tout de même passé un coup de fil. Un an plus tard, alors que l’avenir de Christophe Galtier dans la capitale semble compromis, le nom de l’ancienne sentinelle parisienne n’a pas été effacé dans l’esprit de son président. Les deux hommes ont gardé des contacts, bien qu’ils se soient distendus avec le temps, mais l’estime, privée et professionnelle, que porte Al-Khelaïfi à Motta est intacte.

 

Il reste à savoir qui va décider de l’identité du prochain coach du PSG : le président, le conseiller sportif ou bien l’Émir en personne, depuis Doha. Parce que la personnalité de Motta pourrait ne pas être tout à fait compatible avec l’interventionnisme de Campos. Et parce qu’au Qatar, certains poussent pour arracher un nom encore plus prestigieux. Mais le parcours de Motta, depuis qu’il a quitté son poste d’entraî- neur des – 19 ans du PSG, en 2019 après une saison, ne laisse pas insensible. Il a maintenu La Spezia et son petit effectif en Serie A la saison dernière et effectue une année plutôt réussie avec Bologne, dixième actuellement, et où il est sous contrat jusqu’en juin 2024.

 

C’est justement un point qui pourrait constituer un obstacle. Interrogé récemment par La Gazzetta dello sport sur les marques d’intérêt dont fait l’objet son en- traîneur, Marco Di Vaio, le direc- teur sportif de Bologne, a répondu : « Motta a encore un an de contrat avec nous. Nous voulons construire avec lui. Je crois, comme lui et le club, que l’idée ac- tuelle est d’attendre de voir com- ment va se terminer la saison. Nous avons de grands défis. » Coïncident-ils avec ceux de son entraîneur ?