Il avait eu un coup de foudre pour Didier Digard il y a six mois, pour sa jeunesse et sa capacitéà rassembler un vestiaire autour de son enthousiasme et de sa vision du jeu. Cette fois, Florent Ghisolfi, le directeur sportif de l’OGC Nice, serait tombé sous le charme de Francesco Farioli, avec lequel il a multiplié les entretiens au cours des derniers jours. Nice et Ghi- solfi veulent un entraîneur jeune, dynamique et enthousiaste pour mener à bien un projet de jeu attractif et offensif, et l’Italien a coché toutes les cases.

 

Une dizaine d’entraîneurs ont été reçus au Gym et, si Régis Le Bris (Lorient) a longtemps été le choix numéro 1, le profil de Farioli a fait forte impression. Âgé de seulement 34 ans, l’homme parle italien et anglais, il a été jugé brillantissime lors de ses face-à-face avec le directeur sportif du Gym, pour la clarté de ses explications, la mise en forme de ses idées, la présenta- tion de ses choix tactiques. Convaincant et doté d’une forte personnalité, sur la foi de ses auditions, Farioli reste un entraîneur inexpérimenté, dont le seul vécu sur un banc de touche professionnel comme numéro 1 date de son expérience à Alanyaspor de janvier 2022 à fin fé- vrier 2023.

 

Bilan de ses quatorze mois sur le banc turc ? Une moyenne de 1,55 point par match, et il en a dirigé 47. Avant cela, il avait en- traîné Karagümrük, toujours en Turquie, pour un bilan similaire : 1,52 point par match et 27 matches sur le banc. Entraîneur des gardiens pour démarrer sa carrière Et encore avant ? C’est en tant qu’adjoint que Farioli est entré dans la carrière, et plus précisément en Italie, comme entraî- neur des gardiens de Sassuolo et de Benevento, auprès de son compatriote Roberto De Zerbi, devenu depuis l’un des entraîneurs en vogue de Premier League, à Brighton.

 

Farioli est un ancien gardien qui a arrêté sa carrière chez les amateurs à 21 ans, pour se lan- cer dans l’entraînement des gardiens et franchir les paliers un à un. Son parcours est celui d’un combattant dévoué et tenace : cinquième division italienne, puis la troisième (Lucchese), puis la formation de jeunes gardiens au Qatar (Academy Aspire puis équipe nationale U17), jusqu’à la bascule dans le grand bain, en octobre 2017, lorsque De Zerbi, attiré par ses analyses tactiques de blogueur fou, lui propose d’intégrer le nouvel encadrement technique de Benevento, comme entraîneur des gardiens.

 

De Zerbi et Farioli travailleront trois ans ensemble (à Benevento et à Sassuolo), avant que ce grand fan de Marcelo Bielsa ne décide de tenter sa chance seul, en Turquie, comme adjoint d’abord, puis bientôt comme numéro 1, après que ses grands principes (récupération express du ballon avec un pressing agressif pour avoir la possession) et son audace eurent suscité la curiosité puis l’attirance.

 

Farioli au Gym, c’est un pari, celui de faire confiance à un « malade » de la tactique, un homme de conviction qui ne se renie jamais et que Ghisolfi estime capable de responsabiliser la jeunesse niçoise et de la faire progresser. C’est un pari osé, pour ne pas dire risqué.