Loïc Rémy, l’homme aux deux prénoms, s’est fait un nom. Maintenant c’est bon, tout le monde le connaît, même si tous n’ont pas encore pris la pleine mesure de son talent. Il suffit d’attendre.
Première journée de championnat de Ligue 1 Orange, cuvée 2009-2010, Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne contre Nice. Loic Rémy mystifie la défense des Verts : prise de balle soyeuse, accélération, crochet, crochet, feinte de frappe puis tir décisif dans le même mouvement, le tout dansé avec une facilité déconcertante. Un but en forme de respiration, petite perle au milieu des résumés d’un championnat qui s’avère fatiguant dès sa journée inaugurale. Heureusement, il reste quelques beaux joueurs. A peine la saison entamée que l’aiglon en chef annonce la couleur. Le mec le plus smooth de Ligue 1, c’est lui.
Smooth criminal
Loic Rémy. Son histoire, on la connaît. Jeune et maigre milieu droit d’un OL qui truste alors l’Hexagone, Loïc semble un peu juste pour franchir le cap. Pendant que Karim Benzema et Hatem Ben Arfa flambent, Loïc est prêté à Lens. Où il joue quelques matchs, marque son premier but en Ligue Un, est replacé en pointe par Daniel Leclerc, puis se blesse. Retour à Lyon. La Benz devant, Sid Govou à droite, Loïc est barré. Et comme en plus, Lyon en rajoute en conservant cet abruti de Kader Keita, Loïc est vendu à Nice, pour 8 millions d’euros, un bon prix pour Lyon, le plus gros transfert de l’histoire du club pour l’OGC Nice.
Aujourd’hui, sur la côte d’Azur comme partout ailleurs, il ne viendrait à personne l’idée de dénigrer ce transfert. A Nice, Loïc Rémy a conforté tous les espoirs placés en lui par le club ; à Lyon, on a cherché cet été à le récupérer, quitte à passer pour des cons et faire une PSG-Anelka, toutes proportions gardées. Loïc, lui, n’avait pas l’air contre un retour chez lui. Sans doute satisfait et moqueur, il a constaté l’intérêt de Lyon, mais surtout la volonté niçoise de le conserver en demandant la Lune pour pousser Lyon à lâcher l’affaire. Loïc aurait pu geindre, gémir et gesticuler voire mettre la pression, mais Loïc a préféré ne pas en faire toute une salade, de ne pas menacer de boycotter quoique ce soit, de ne pas évoquer un quelconque esclavage post-moderne, de ne pas exiger de transfert à Sunderland, de ne pas menacer de s’immoler à la Bétadine, de ne pas rayer la carrosserie de la voiture de son président. Non, Loïc a préféré sécher un entrainement pour la forme, histoire de, avant de reprendre les choses là où il les avait laissées.
All in the box
Fluidité avec ces longs segments qui évoquent, comme le veut le cliché consacré, les débuts du Thierry Henry, intelligence de jeu (si vous en avez l’occasion, regardez bien ses déplacements, ça vous changera de Djibril Cissé). Ca fait un peu cliché, mais bon, avec sa gamberge plutôt saine et sereine, le fait est que Loïc a oublié d’être con. Il a peur de l’avion, pas au point de la Denise Bergkamp, mais un peu quand même. Vitesse, technique et sang froid devant le but, Loïc possède déjà tout le package qui ouvre les portes des Bleus - une des rares bonnes idées de Ray Domenech. Lui manque plus qu’à se trouver une vraie coupe de cheveux.