Didier Ollé-Nicolle : « À Nice, il faut être magicien »

A 48 heures des 32es de finale de la Coupe de France face à Plabennec dans le Finistère, le coach des Aiglons dresse le bilan des matchs allers et fixe le cap pour 2010.

 

Quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ?

 

On a eu un parcours en dents de scie: une bonne entame avec un grand trou d’air puis une très bonne série et une fin en queue de poisson après l’échec de Marseille à domicile (1-3). Il est évident que le bilan est nettement insuffisant pour tout le monde.

 

Comment expliquez-vous ce faible rendement ?

 

Sur un total de vingt-cinq joueurs, on ne peut vraiment compter que sur treize ou quatorze compétiteurs, et dès qu’il nous manque deux ou trois éléments de ce noyau dur, tout devient alors très compliqué pour être régulier. L’équilibre est toujours fragile.

 

Etes-vous inquiet ?

 

Quand ça ne tourne pas, on est toujours inquiet. Mais je suis surtout déçu et passablement énervé du manque d’engagement et d’implication d’une partie des joueurs qui ont montré leurs limites dans la continuité. Je ne cesse de leur marteler qu’ils sont des privilégiés par rapport à la masse et qu’ils n’ont pas le droit de ne pas tout donner. Ceux-là mériteraient d’être sanctionnés, à moins qu’il ne s’agisse d’une erreur de casting au niveau professionnel… 

 

Avec la CAN (Coupe d’Afrique des nations), vous allez perdre la bagatelle de neuf joueurs. Un véritable casse-tête ?

 

Quand je lis dans la presse que certains entraîneurs français s’inquiètent de devoir se passer de deux ou trois joueurs, je me dis: « A Nice, il faut être magicien pour s’en sortir avec un effectif amputé de 50 % de ses forces. » En janvier, je n’aurai d’autre choix que d’aligner une équipe bis et très moyenne. Cela devient très compliqué ! 

 

Quelles sont les conséquences ?

 

Cette situation, des joueurs talentueux comme Mounier ou Rémy la vivent forcément mal sur le plan psychologique, car ils ont un besoin impérieux de s’appuyer sur un effectif solide et performant pour donner le maximum de leur potentiel. 

 

Dans ce contexte, le mercato arrive à point nommé pour recruter. A ce propos, Civelli et Digard sont-ils vos priorités ?

 

Ce sont des joueurs très intéressants que je suis depuis juin dernier. Ils veulent venir à Nice. Ils sont français, connaissent notre championnat et possèdent des qualités de guerrier. J’espère qu’ils vont signer. Faute de moyens, nous devons recruter malin. 

 

Peut-on s’attendre à d’autres mouvements lors de ce marché des transferts ?

 

Nous voulons garder nos joueurs cadres. Or, si certains ont besoin de temps de jeu comme Bamogo ou Quartey, nous étudierons toutes les possibilités pour les libérer dans les meilleures conditions. 

 

Que peut-on espérer pour les Aiglons en 2010 ?

 

La plupart des joueurs sont conscients qu’il faut se battre. A un moment donné, ils ont su enchaîner les bons résultats avec cet état d’esprit. Les cadres doivent encore élever leur niveau. On essaiera d’accrocher la meilleure place pour gagner la bataille du maintien.