Lloris – Fanni – Abardonado – Kanté – Rool – Varrault – Yahia – Balmont – Ederson – Koné – Vahirua. Voilà un onze qui jouait il y a peu sous les couleurs de Nice. Certes, pas de quoi tutoyer les sommets de la Ligue 1, mais assez pour s’incruster confortablement dans le top 10 hexagonal. Aujourd’hui le Gym est 16ème, éliminé de la Coupe de la Ligue, et, depuis dimanche, sorti de la Coupe de France par Plabennec, relégable en National. Le tableau de marche des azuréens pue la défaite à plein nez. La faute à qui ?
« Je lui en veux. Il a commis une erreur. Je pense même que c’est pour cette raison, parce qu’il s’en est rendu compte, qu’il a quitté le club de son propre chef cet été. Nous, on ne l’a pas licencié ». La phrase est de Gilbert Stellardo, le big boss de Nice. Le coupable n’est pas désigné mais il est tout trouvé : Roger Ricort. Sa faute ? Avoir recruté trop « africain ». En effet, la CAN Angolaise prive le Gym de huit joueurs (Ben Saada, Faé, Mouloungui, Apam, Traoré, Bagayoko, Poté et Bamogo). Quasiment huit titulaires, forcément. On appelle ça une bourde. Au vrai, depuis le départ (faute d’ambition) d’Antonetti en mai dernier, le club navigue au pifomètre. En moins d’un an, le triumvirat coach-directeur sportif-président a changé. Antonetti parti, Roger Ricort, l’homme qui récolte le courroux de Stellardo, plie bagages, précédant de quelques mois la démission de Maurice Cohen, le président. Un triple pontage coronarien qui n’a eu aucun effet. Pis, Nice chute lentement dans les profondeurs du classement.
Actuellement, un seul nom stigmatise la colère des supporters : Ollé-Nicolle, le coach. L’ancien technicien de Clermont (meilleur entraineur de Ligue 2 en 2007) a débarqué cet été sans aucune garantie. En effet, Dédé n’avait jamais officié en Ligue 1. Pari risqué. Six mois plus tard, le constat est cruel : pour succéder à Antonetti, Ollé-Nicolle n’avait pas l’étoffe. Tout simplement. L’équipe ne produit aucun jeu, DON n’a pas équipe-type, le poste d’arrière gauche n’a aucun propriétaire, l’impact physique est proche du néant. Néanmoins, Ollé-Nicolle peut-il faire mieux compte tenu de l’effectif ?
Une équipe sans gouaille
Contre Vannes, le constat était terrible. Les Niçois n’ont pas joué. Nonchalants, « je m’en foutiste », Ollé-Nicolle fustigeait l’insuffisance des cadres. Mais quels cadres ? Rémy ? Le minot a à peine une saison pleine dans les jambes et sait que son avenir ne s’écrit pas au Stade du Ray. Sablé ? Cramé depuis son départ de Sainté. Paisley ? Sa réputation de chat noir (4 relégations) ne plaide pas pour lui… Le tour est vite fait. L’effectif est aussi épais qu’une feuille de PQ. Le recrutement a été bâclé. Les leaders techniques (Mounier, Rémy, Ospina) affichent à peine 100 matches de Ligue 1 à eux trois. Finalement, Nice est peut-être à sa place, celle d’un club bataillant pour sa survie dans l’élite. Pas de mental, pas de couilles, pas de gnac, les derniers matches du Gym reflètent une triste réalité. L’équipe ne ressemble à rien.
Incapables de battre Grenoble et Boulogne, les Azuréens sont bien loin de leur série de l’automne (victoires contre Lyon, Toulouse et Paris). Actuellement, le club cherche à se renforcer. Les arrivées conjuguées de Digard et Civelli sont révélatrices. L’équipe manque d’impact, de générosité et surtout de diversité. Surtout, les joueurs semblent avoir lâché le coach. Chacun se renvoyant la faute, le mal persiste. Nice a tout bonnement six mois de retard sur les autres. Incapables de prévoir la CAN cet été, les dirigeants s’activent maintenant pour sauver les meubles. Didier Ollé-Nicolle se demande s’il finira la saison à son poste. Finalement, Frédéric Antonetti l’avait bien senti : à Nice, l’ambition, ce n’est pas le truc de la maison.