Face à l’urgence et à la gravité de la situation, les principaux groupes de supporters tiennent, d’une seule et même voix, à rétablir la vérité sur les incidents survenus après le match Monaco-Nice du 30 janvier.

En effet, le déferlement politico-médiatique appelle quelques commentaires.
L’absence quasi-totale d’investigation et la traditionnelle recherche de sensationnalisme a poussé de nombreux médias de presse écrite et télévisée à travestir honteusement, une fois de plus, la réalité.

Les faits sont les suivants:

ABSENCE TOTALE DE DISCERNEMENT DES FORCES DE L’ORDRE

A la fin du match les supporters niçois (situés en tribune H et G), comme l’usage le veut en déplacement, ont patienté plus de 10 minutes avant de pouvoir sortir du stade. Cette attente s’est déroulée dans le calme le plus total.
A 21 h 03, l’accès du secteur H a été libéré alors que celui du secteur G était toujours fermé par les forces de l’ordre…
De nombreuses personnes du secteur G souhaitant prendre le train annoncé pour 21 h 13 ont manifesté alors leur volonté de sortir.

Une bousculade a eu lieu devant une des sorties et les CRS qui n’étaient en rien menacés ont précipitamment fait usage d’une grande quantité de gaz lacrymogène sans tenir compte des risques encourus (d’écrasement, de malaises etc ) par 1500 personnes « enfermées » dans une tribune.

Nous dénonçons sans réserve ce mode opératoire qui a consisté à utiliser par facilité des gaz lacrymogènes avec autant de précipitation.

Il s’agit là d’un grave dysfonctionnement et d’une très mauvaise appréciation de la situation. Ce n’est hélas, pas la première fois et nous rappelons que les CRS sont coutumiers du fait contrairement aux gendarmes mobiles.
Le problème de la formation des fonctionnaires de police en charge de la sécurité dans et autour des stades se pose encore une fois. Il serait temps que les autorités s’en préoccupent enfin.

IL N’Y A PAS EU D’ENVAHISSEMENT DU TERRAIN

La seule solution pour échapper aux gaz était donc d’aller sur le terrain. Nous remercions ici les responsables monégasques qui devant la gravité de la situation ont su réagir rapidement et ouvrir les portes d’accès au terrain.
Nous remercions également les stadiers Niçois qui ont pris en charge et secourus les personnes victimes de malaises.

Il ne s’agit donc en aucun cas d’un envahissement comme nous avons pu le lire ou l’entendre à maintes reprises.
Il n’est évidemment pas non plus question de préméditation.

Profitant de la confusion, certains se sont alors livrés à des actes répréhensibles. Nous les condamnons fermement et sans réserve.
Nous rappelons toutefois que la très grande majorité des personnes présentes se sont contentés simplement de courir sur la pelouse et qu’une minorité seulement s’est livrée à des dégradations parfaitement inutiles et stupides.

SANCTIONS JUSTES ET ADAPTEES

Si des sanctions doivent être prononcées, nous demandons avec vigueur que celles-ci soient réellement adaptées à la réalité des faits.
L’expérience a hélas prouvé qu’en la matière la disproportion est souvent de rigueur pour satisfaire la vindicte populaire exacerbée par la relation travestie de la réalité.
L'appel de certains à des peines exemplaires alors que la justice est indépendante se veut populiste et conditionnée, manifestement, par les prochaines échéances électorales.

Seuls les « coupables » doivent être sanctionnés et à la juste mesure de leurs fautes.
En outre, nous ne pouvons envisager un seul instant que des comportements individuels entraînent des sanctions en direction des groupes de supporters non responsables. La responsabilité collective ne peut être invoquée.

En effet, le chiffon rouge de la dissolution étant agité par les autorités, il est utile d’insister sur les conséquences :
- plus d’interlocuteurs pour l'OGC Nice et les autorités
- plus de déplacements organisés et encadrés mais seulement des déplacements dits « en indépendants » avec tous les risques en termes de sécurité que cela entraîne.
- augmentation du sentiment d’injustice et de mise à l’index des supporters
- clandestinité et radicalisation de certains.

Dans ce contexte, les instances sportives devront également faire preuve d'un grand discernement, car l'on se demande en quoi la responsabilité du club est engagée, pour des faits qui n'ont aucunement perturbé la rencontre et alors que l'organisation de celle ci ne lui appartenait pas. Soulignons la grande implication des stadiers niçois pour tenter d'enrayer la confusion, tandis que les forces de l'ordre semblaient bien absentes.

Nous ne comprendrions donc pas que des sanctions importantes s’abattent sur notre Club.
Si tel était malheureusement le cas, il appartiendra, alors, aux dirigeants de saisir toutes les juridictions compétentes (tribunaux civils et administratifs) afin qu’une justice sportive à géométrie variable ne lui soit imposée.

Par ailleurs, nous demandons que le bon sens prime et que cessent les amalgames. Les supporters qu’ils soient ultras ou pas ne sont pas automatiquement des voyous ou des casseurs.
Il est utile de rappeler à certains qu’une tribune dite « populaire » peut être aussi composée de notaires, d’avocats, de médecins, d’élus municipaux, de chefs d’entreprises, de fonctionnaires de police …
Personne n’ignore, par exemple, que les 23000 supporters niçois présents lors de la finale de la Coupe de La Ligue le 22 avril 2006 ont eu un comportement exemplaire et ce malgré la défaite.

Nous rappelons également qu'il se passe des faits graves tous les dimanches dans les compétitions FFF de District qui ne sont nullement médiatisés et traités comme il se devrait.

REACTIONS DE M. STELLARDO

En ce qui concerne les dirigeants de l’OGC NICE, nous avons noté que Messieurs Governatori et Roy n’ont pas cédé à la pression des journalistes en s’abstenant de toute réaction à chaud. Nous les en remercions.

En revanche, Monsieur Stellardo, en sa qualité de Président, n’a pas eu la capacité de prendre le recul nécessaire et de s’informer comme il se doit en pareilles circonstances avant de s’exprimer.
Même si ses déclarations, obtenues par manipulation, restent scandaleuses et inadmissibles car elles sont choquantes et humiliantes pour les supporters niçois, elles semblent malheureusement être le reflet de ce que nous subodorons depuis longtemps quant à son appréciation des supporters niçois dans leur ensemble.
En conséquence nous attendons des excuses publiques.

Nous ne serons jamais un public « à l’Anglaise »
Nous sommes fiers de ce que nous sommes, de notre culture et de notre histoire.
Nous ne renions pas nos origines et notre identité et ne le ferons jamais.