Jean-Pierre Rivère, le président de Nice, s'attend à recevoir des sollicitations d'autres clubs pour certains de ses joueurs cet été, surtout si le Gym se qualifie pour la Ligue Europa.  Jean-Pierre Rivère, le président des Aiglons, aimerait convaincre son entraîneur Claude Puel de prolonger son contrat (qui court actuellement jusqu'en 2015). « C'est quelqu'un avec qui je suis en confiance, glisse le dirigeant. J'ai envie de me projeter plus loin. » Afin de « protéger son groupe », Claude Puel, l'entraîneur niçois, dont l'équipe est cinquième de L 1, a interdit toute communication à ses joueurs cette semaine. Seuls David Ospina et Timothée Kolodziejczak se sont exprimés lors d'un point presse. Après avoir passé les deux jours fériés auprès de sa famille, Jean-Pierre Rivère (55 ans), le président du Gym en poste depuis juillet 2011, nous a reçu vendredi matin pour évoquer cette fin de saison haletante.

 

« Quand vous voyez Nice cinquième de L 1 à trois journées de la fin du Championnat, êtes-vous surpris ?

 

- En début de saison, j'aurais signé pour être dans la première moitié de tableau. Alors, il y a un peu de surprise d'être là. Je ne réalise pas ce qui arrive. Je ne goûte pas ma satisfaction commeje le pourrais ou devrais. Je suis trop préoccupé par la suite.

 

- La suite, c'est quoi ?

 

- Continuer le travail. C'est ma première vraie saison en tant que président, après une année où j'ai découvert et subi (des décisions prises précédemment par les autres actionnaires). Les résultats sont là mais on a beaucoup de choses à faire pour structurer le club.

 

- Aujourd'hui, on a pourtant le sentiment que ne pas accrocher l'Europe serait une déception.

 

- Entrer dans le nouveau stade (la livraison est prévue l'été prochain) pour y jouer l'Europe, ce serait un sacré clin d'oeil. On est dans la course pour être européens depuis un moment et, si on n'y parvenait pas, ce serait une vraie frustration.

 

- Se qualifier serait aussi appréciable pour les finances du club.

 

- La Ligue Europa ne rapporte pas grand-chose et la Ligue des champions ne paye qu'à partir de la phase de groupes. On ne roule pas sur l'or (avec 29 M€, le Gym possède le 14e budget de L 1), mais on commence à équilibrer (nos comptes). En fin de saison, on ne sera pas obligés de vendre des joueurs pour s'en sortir.

 

- Mais, vu la saison réalisée par certains, vous allez être sollicité par d'autres clubs...

 

- Ça va être compliqué à gérer, mais je préfère cette position à celle qui consisterait à attendre les propositions. C'est plus valorisant. Et puis, en dehors de (David) Ospina et (Renato) Civelli (en fin de contrat le mois prochain et avec qui Nice discute, mais Rivère ne veut pas s'exprimer sur le sujet), tous les autres joueurs majeurs sont sous contrat.

 

- Mais un club russe (le Zénith Saint-Petersbourg) propose 300 000 € par mois à (Dario) Cvitanich, un ukrainien (Dynamo Kiev)offre un salaire quasi équivalent à (Éric)Bauthéac et (Didier)Digard est sollicité par des clubs espagnols, allemands et turcs, cela ne complique-t-il pas les choses ?

 

- On a nos envies et nos convictions. On préférerait que l'équipe soit déjà constituée pour l'an prochain. Ce n'est pas encore le cas. Mais il n'y aura pas de gros changements. On a entrepris quelque chose avec Claude Puel. Ce n'est pas pour tout modifier.

 

- Vous avez fait part de votre souhait de prolonger le contrat de votre entraîneur (qui court jusqu'en 2015). Lui a répondu que ce n'était pas la priorité...

 

- Claude Puel, mais aussi Julien Fournier, le directeur général, sont des gens de qualité avec lesquels je suis en confiance. J'ai envie de me projeter plus loin avec eux.

 

- N'avez-vous pas peur que les bons résultats obtenus par Puel ne lui vaillent des sollicitations ?

 

- C'est sûr qu'en répétant que c'est ma meilleure recrue, je ne me rends pas service !

 

- Le match face à l'Évian-TG, aujourd'hui, est-il le plus important de votre saison ?

 

- Pas plus que celui à Rennes le week-end dernier (3-0) ou celui contre Lyon la semaine prochaine, si on fait un bon résultat à Annecy. Il peut nous permettre de continuer à croire en la possibilité de faire un truc énorme que personne n'imaginait. La preuve ? En début de saison, certains joueurs sont venus me trouver pour me dire qu'ils étaient inquiets : "Là, président, avec ce que vous faites, on va directement en L 2." »