Le site le temps interroge Claude Puel sur le championnat français. Voici les reponses concernant Nice...



Pourquoi la Ligue 1 manque-t-elle de buteurs?



– Parce qu’elle n’a pas les moyens de les acheter à l’étranger – ce sont les joueurs les plus demandés et les plus chers – ou parce qu’ils sont très jeunes et manquent encore de maturité. Dès qu’ils y parviennent, ils partent à l’étranger.



– Comment joue l’OGC Nice?



– Tout le monde nous prend pour une équipe batailleuse mais depuis deux saisons Nice est cinquième ou sixième en termes de possession de balle; cela veut dire que nous essayons d’imposer notre jeu. J’estime que nous avons des qualités adaptées au football moderne, où il convient de posséder à la fois la maîtrise offensive et une solidité défensive. En toute humilité, nous avons l’ambition de former des joueurs pour ce football complet. Cet été, nous avons fait monter Vincent Koziello, qui pèse 56 kilos. Notre effectif fait une place aux profils jeunes et techniques qui ne pourraient pas forcément s’exprimer ailleurs. D’où notre difficulté, parfois, à exister dans ce championnat très rugueux. Nice est depuis trois ans l’équipe la plus jeune de Ligue 1, et la plus jeune d’Europe après la Real Sociedad.



– Comment concilier les trois impératifs auxquels l’entraîneur français est soumis: valoriser des jeunes, réussir une compétition, proposer un spectacle?


– Déjà en essayant de faire passer le message que Nice fait avec ses moyens. Avec le quatorzième budget du championnat, nous avons terminé onzième mais, à la mi-saison, cela a engendré des tensions chez les supporters et des polémiques dans la presse. Après une première année exceptionnelle où nous avions fini quatrième, le public et les médias s’attendaient à ce que l’on joue à nouveau le haut du tableau. Mais avec 35-38 millions d’euros de budget – Paris en a 450 millions, Monaco 300 – finir onzième dans un championnat aussi difficile avec l’équipe pratiquement la plus jeune d’Europe, c’est assez exceptionnel. Nous espérons que nos joueurs auront appris de ces difficultés. Pour un jeune, le plus difficile est toujours de confirmer.

– Le public vous demande désormais de montrer des valeurs.

– Oui, mais c’est tout à fait normal. Là encore, il y a un décalage entre l’image de l’OGC Nice et la réalité. Partout, les arbitres nous félicitent pour la bonne tenue de nos joueurs. Nous avons la volonté d’avoir, en plus de bons joueurs, de bons garçons bien éduqués, avec des valeurs. Pour nous, c’est très important