Les trois mousquetaires

Depuis le début de saison, Nice s'est imposé comme l'une des équipes les plus spectaculaires du championnat. Dans l'ombre d'Hatem Ben Arfa, l'OGN peut compter sur ses trois jeunes milieux de terrain : Koziello, Mendy et Seri.



Le 19 septembre dernier, Nampalys Mendy inscrit son premier but sous les couleurs de l'OGC Nice. Souvent raillé par ses partenaires pour sa finition hasardeuse, le milieu franco-sénégalais vient d'égaliser contre Bastia d'une frappasse à l'entrée de la surface. Le Gym finit par remporter le match 3-1. Une semaine plus tard, le 27 septembre, c'est au tour de ses deux compères de l'entrejeu niçois de débloquer leurs compteurs personnels. D'abord, c'est Vincent Koziello qui ouvre le score contre Saint-Étienne dès la cinquième minute d'un plat du pied parfait. Le début d'un festival offensif conclu par Jean-Michaël Seri, ultra-rapide en contre-attaque. En une semaine, l'OGC Nice vient d'exposer ses trois joyaux du milieu de terrain. Aucun ne fait plus d'1m68, aucun n'est emmerdé avec le ballon. Ils courent partout, ils ratissent, ils se sacrifient, ils relancent, ils dribblent, ils passent dans les petits espaces, ils combinent. Mais surtout, ils font tout ensemble. Mobiles et très à l'aise techniquement, Mendy, Seri et Koziello sont d'une complémentarité et d'une polyvalence impressionnante. À tel point qu'ils semblent interchangeables. Pourtant, leurs profils sont bel et bien différents.



Nampalys Mendy, 23 ans, la sentinelle


« Dès que je l’ai découvert en vidéo, je me suis dit : c’est notre Makelele » , se réjouissait Claudio Ranieri en mai 2013. La comparaison est élogieuse et prend encore plus de sens presque trois ans après. Malheureusement pour l'ancien coach de l'AS Monaco, Mendy, en quête de temps de jeu, préférera quitter le Rocher lors de la remontée en Ligue 1. Direction l'OGC Nice de Claude Puel. Depuis, il s'est imposé comme un titulaire inamovible. Agressif sur le porteur du ballon, doté d'un volume de jeu énorme, Mendy n'a cessé de progresser. Et même s'il reste en soutien de Seri et Koziello, plus bas sur le terrain, il est tout aussi indispensable. Un travailleur de l'ombre qui parvient à se mettre en lumière. « Il est omniprésent à la récupération et dispose d'une relance très intéressante. Dans un poste au travail obscur, Nampalys est tellement généreux qu'on le remarque assez facilement. » Claude Puel est bien conscient qu'il tient là l'un des meilleurs numéros 6 du championnat. À seulement 23 ans, le vainqueur de la Coupe Gambardella de 2011 est déjà surnommé « Papy » dans le vestiaire niçois, en raison de sa grande maturité tactique. Arsenal serait sur les tablettes. Un bon signe quand on sait que les Gunners attachent une grande importance à se doter de milieux défensifs techniquement impeccables.


Vincent Koziello, 20 ans, le gamin atypique


Une dégaine et une gueule d'adolescent, un tout petit corps (1m68, 60 kilos) et une tête bien remplie avec sa mention très bien au bac scientifique. Son profil bien particulier, tout le monde commence à le connaître. Mais Vincent Koziello est avant tout un très bon joueur de foot, pour qui tout s'accélère. En galère avec les U19 de Cannes à cause de son frêle gabarit il y a deux ans, le gamin a terminé sa formation à Nice. Le natif de Grasse dans les Alpes-Maritimes a depuis réussi à convaincre Claude Puel et a décroché son premier contrat pro l'été dernier. Parfaitement en adéquation avec le système de jeu prôné dans toutes les catégories d'âge depuis 2008, Koziello peut donner la pleine mesure de son talent. « Si on ne jouait qu’en attaque rapide ou sur les duels, c’est un joueur qui ne pourrait pas exister dans notre système de jeu. Mais dans la façon dont on joue aujourd’hui, il s’agit d’un joueur qui peut vraiment apporter quelque chose et on le voit depuis le début de saison » , expliquait il y a peu Claude Puel. L'international Espoirs serait également dans le viseur d'Arsenal. Même s'il doit encore s'aguerrir, sa capacité à ne jamais perdre le ballon et à toujours prendre la bonne décision en fait un relayeur redoutable. Tant qu'il reste prêt de ses partenaires.


Jean-Michael Seri, 24 ans, l'homme à tout faire


Jean-Michael Seri, c'est LA recrue estivale qui a permis au milieu de terrain niçois de passer un cap. Moins souvent cité que ses deux partenaires, c'est pourtant lui qui est le véritable homme clé de l'entrejeu. Récupérateur comme Mendy, capable de se projeter comme Koziello, il est le Niçois qui touche le plus de ballons et qui délivre le plus de passes dé (presque deux par match). Infatigable et insaisissable, Seri est le plus complet. Depuis son plus jeune âge, il fait les choses simplement, dans l'ordre, sans se précipiter. Pourtant, il avait les atouts naturels pour griller les étapes. « Déjà tout petit, il avait une longueur d'avance sur les autres, facilitée par sa capacité à orienter comme il fallait ses premiers contrôles. Techniquement, il est très fort » , expliquait Cyril Domoraud, son premier formateur, lors de son arrivée à Nice. En Côte d'Ivoire, il se fait rapidement un nom en éclatant dans deux des plus grands clubs du pays (Africa Sports et ASEC Mimosas) et en faisant toutes les catégories de jeunes de la sélection ivoirienne. Puis vient l'heure de partir pour le Vieux Continent, un départ pour lequel il s'est longtemps préparé. Il explose au Portugal, à Paços de Ferreira. Élu joueur de l'année du club, il est alors courtisé par l'Olympiakos, l'Udinese, Stuttgart, le Sporting Lisbonne, mais aussi l'Atalanta Bergame et l'ASSE. Il rejoint finalement le Gym, sur les conseils d'un certain Carlos Eduardo. Pour 700 000 euros. Approché par Southampton et l'OL, il a récemment prolongé son contrat jusqu'en 2019. De quoi s'attacher ses services pour un petit moment, ou alors une indemnité de transfert plus que correcte.