Séduisants sur le terrain, les Aiglons ont pourtant du mal à remplir leur Allianz Riviera tout neuf. Situation passagère ou problème bien plus profond ? FF a tenté de comprendre auprès des fans niçois. Une quatrième place au classement, deux joueurs dans le top 10 des meilleurs buteurs de Ligue 1 (Ben Arfa, 10 et Germain, 7), l’une des équipes qui proposent le plus de spectacle derrière le Paris Saint-Germain, et, malgré tout, 49% de sièges vides en moyenne à chaque rencontre à domicile. Telle est la situation de l’OGC Nice cette saison et de son Allianz Riviera qui, selon le site officiel du club, peut accueillir 36 178 personnes, alors que la moyenne est de 17 751 à en croire la LFP.
13 600 personnes face à Angers, deuxième.
Alors bien sûr, le club du président Rivère est loin d’être le seul dans ce cas. On pense aux tribunes vides de Bordeaux, Monaco ou Montpellier pour ne citer qu’eux. Mais l’exemple niçois est le plus marquant tant on pouvait s’attendre à mieux au regard des résultats. «C’est là où on se dit qu’il y a un problème, explique Alain, inconditionnel de ce club depuis plus de quarante ans et membre du club des supporters. On joue bien au foot, on a des résultats corrects et pourtant le stade ne se remplit pas. Quand on voit que face à Angers, deuxième au classement, on est à peine 13000 (NDLR : 13600 exactement), c’est désespérant.»
Pourtant, à en croire ce fan des Aiglons, question décibels, Nice s’en sort très bien. «On a un avantage, celui d’avoir une tribune Populaire Sud qui met énormément d’ambiance et qui couvre, du coup, le manque de personne. Pour être allé voir le Barça face à Séville en décembre dernier, je trouve qu’il y a plus d’ambiance chez nous alors qu’on est sept fois moins.»
«On a plus de spectateurs que de supporters»
Justement, qu’en pensent les fidèles du virage sud, ceux qui font toujours autant de bruit, peu importe le résultat. Une chose est sûre : si le pourcentage de sièges occupés dans cette tribune était le même partout dans le stade, l’Allianz Riviera serait un chaudron ! «Mais on n’est pas Lens ou Saint-Étienne, constate presque amèrement Frédéric Braquet, président de l’Ultra Populaire Sud. À Nice, on n’est pas un gros public de football.» «On a plus de spectateurs que de supporters, résume encore Alain du club des supporters. Je ne suis pas persuadé qu’on jouerait devant plus de 30 000 personnes même si on était premiers et qu’on battait le PSG. Il faut regarder le côté positif : si on était au stade du Ray, on ferait 8 ou 9000 de moyenne.»
«S'il n'y a pas un Ibrahimovic...»
Mais côté Populaire Sud, que les sièges vides soient dominateur n’est pas vraiment LE problème. «Si le stade n’est pas plein, ça ne me dérange pas, assure Frédéric Braquet. Mais lorsque c’est notre tribune, là ça fait mal.» Dans le cas des Aiglons, il pointe surtout la façon dont les stades ont été conçus ainsi que la politique de répression des ultras. Sujet qui revient évidemment en boucle mais qui est essentiel dans cette situation. «Nous animons les stades et on n'a pas notre mot à dire, estime Braquet. On vit beaucoup de répression. La saison dernière, ça s’est soldé par cinq ou six rencontres avec la tribune fermée. La saison d’après, certains ne se réabonnent plus et achètent les billets match par match et ça fait encore plus de dégâts. Un club comme Nice, qu’on le veuille ou non, c’est 1/3 d’ultras dans le stade.» Une situation qui l’amène à un constat lucide et implacable : «S’il n’y a pas un Ibrahimovic et 400 millions d’euros de budget, vous ne remplissez pas votre stade.»