Il en a eu les larmes aux yeux. Lorsqu'il a remplacé le fantomatique Donis à l'heure de jeu contre Montpellier, Mickaël Le Bihan a du se dire qu'il voyait enfin le bout du tunnel et que c'était déjà très bien d'être là. Ving-cinq minutes plus tard, il avait inscrit un doublé qui donnait tout simplement la victoire, et une place provisoire de coleader à son OGCN, qui était mené 0-1 à son entrée en jeu. Improbable pour un joueur qui venait de passer 17 mois loin des terrains après de multiples blessures : fracture de fatigue à un tibia contre Bordeaux le 23 septembre 2015, fracture franche ensuite, et lésion à l'abdomen enfin. «Cela a été très dur et très long. Je n'ai jamais rêvé d'un tel retour, a-t-il expliqué sur beIN Sports. Le coach sait que je manque de rythme. Sur les prises de balle et les accélérations, je sens que je ne suis pas à 100%. Mais c'est que le début. Il faut continuer à travailler. Ce n'est que du bonheur. Tout le club m'a soutenu, le staff, les supporters, ma famille m'ont donné de la force.»
«On voit des choses incroyables dans le foot ces temps-ci ! Mais il marquait avant d'être blessé et je ne pense pas qu'il soit rentré par hasard. Je suis très heureux pour lui après dix-sept mois d'indisponibilité même s'il nous a fait mal. En soi, son entrée n'a rien changé dans la mesure où Nice n'a pas changé son système avec deux extérieurs rentrants et lui en pointe. Nous avons joué un peu plus bas. Sur deux frappes, il nous met deux buts», a déclaré un Jean-Louis Gasset admiratif de l'ancien Havrais.
Favre sera prudent avec lui
Privé de Pléa jusqu'à la fin de la saison, sceptique sur le niveau et l'implication de Mario Balotelli, sûrement déçu par le mauvais match de Donis en pointe, Lucien Favre peut-il être tenté de titulariser l'attaquant de 26 ans dès maintenant ? «C'est une histoire magnifique, il revient de très loins. À l'entraînement, en 10 secondes on voit que c'est un bon joueur. Il prend bien la profondeur, il joue juste et sent bien les coups. Il m'a dit qu'il était prêt. Le faire jouer 30 minutes, c'est ce qui était prévu. Chapeau à lui ! Mais il faudra continuer à faire très attention à lui, être patient et prudent, car il a été absent très longtemps», a prévenu le technicien suisse qui se retrouvera à Dijon le 4 mars avec un peu plus de choix devant.