Frédéric Antonetti, vous semblez contrarié par les analyses faites dans la presse sur le match Nice-Vannes…

 

Je ne peux pas être d'accord là-dessus en effet. Que vous disiez que Vannes a créé l'exploit et a fait un match correct, d'accord. Mais que vous disiez que nous sommes complètement passés à travers, non ! Le résultat ne peut pas faire oublier le contenu. Vous ne pouvez pas oublier toutes les occasions de but qu'on a eues, les tirs sur la barre, le pénalty non sifflé… Nice a fait un bon match mais n'a pas marqué assez de buts. Point. Dîtes les choses telles qu'elles sont et dîtes aussi que Monsieur Kalt a été nul. Car il faut le dire aussi.

 

Comment jugez-vous la prestation de Vannes ?

 

Bien sûr, c'est un exploit. Et moi le premier je dis bravo. C'est très bien ce qu'ils ont fait. Ils ont su provoquer la réussite en marquant un but. Mais il ne faut pas oublier que les vingt premières minutes, il n'y a rien à dire si Vannes est mené 3-0. Les dix dernières minutes de la première mi-temps, ils ne savent plus où ils en sont. En prolongation, c'est la même chose. Mais on ne valorise pas tous ça en marquant un but. Si vous voulez dire qu'ils nous ont dominés de la tête et des épaules, dites-le. Mais ce n'est pas vrai. C'est plutôt le contraire. Mais bravo Vannes. Nous, on va digérer notre déception.

 

Vous semblez relativiser le succès de Vannes…

 

J'ai connu le succès avec des petites équipes contre des grandes équipes. J'ai même battu le grand Marseille quand j'étais joueur : cela ne les pas empêchés d'être champions de France et de gagner la Coupe d'Europe quatre ans après. Il faut relativiser les choses. Ce que Vannes a fait mercredi, je l'ai fait en tant que joueur et en tant qu'entraîneur. Des fois, on est favori et on perd. Parfois, c'est l'inverse : c'est le football. Il faut aussi dire que l'arbitre a été décisif et qu'il a favorisé le petit. Il paraît que cela fait partie du jeu…

 

" Ce n'est pas la fin du monde "

 

La météo et le terrain gras ont-ils été un handicap pour les Niçois ?

 

En conférence de presse, je n'ai cherché aucune excuse. On est en situation d'échec et on est tous très déçu. Cela fait partie de la vie d'un club et de la vie d'un entraîneur. Comme les succès. Et il faut savoir gérer les deux. Je n'ai rien dit d'autre. Je n'ai pas parlé de pluie, je n'ai pas parlé de Kalt, je n'ai pas parlé de la maladresse des attaquants…

 

Plusieurs cadres niçois avaient occasion de jouer une dernière grande finale. La déception est elle plus grande pour eux ?

 

On est plus que déçu, vous ne pouvez pas savoir. C'est plus que de la déception, c'est de l'abattement. Mais ce n'est pas la fin du monde non plus. C'est comme ça. Un match, tant qu'il n'est pas joué, il n'est pas gagné. Mais à un moment donné, quand on fait les louanges de Vannes, ce n'est pas la peine non plus d'en rajouter. Je m'inscris en faux sur tout ce qui a été écrit. Tout ça parce que le résultat a été favorable à Vannes. Non, je ne suis pas d'accord. Il faut relativiser.

 

Vous recevez Lyon dimanche. Quel type de réaction attendez-vous ?

 

Il faut gérer l'échec. Il faut beaucoup de courage, beaucoup d'abnégation. Cela ne va pas être simple. On joue trois jours après et on est fatigué. Lyon, ce n'est pas le plus évident non plus. Mais on va essayer de réagir car on a dix-sept matchs de championnat pour se reconstruire.