En déclarant que NICE-LENS n’aurait pas dû se jouer à cause de quatre cas positifs au Covid-19, le président azuréen JEAN-PIERRE Rivère a provoqué un malentendu qu’il a éteint hier.


Déterminé, comme de nombreux autres dirigeants de L1, à obtenir l’allégement du protocole que doivent suivre les clubs face au coronavirus, le président niçois Jean-Pierre Rivère a milité pour cette cause lundi soir sur France Bleu Azur. Il en est ainsi venu à évoquer la victoire de son équipe contre Lens (2-1, dimanche) en des termes surprenants : « Ce match n’aurait pas dû avoir lieu car on était dans le quota de quatre (cas positifs au Covid-19) et on a demandé un assouplissement à la Ligue. » Cette phrase a suscité hier quelques interrogations plus ou moins crispées, notamment des Stéphanois, qui n’ont pas pu lancer la saison vendredi à Marseille car l’OM comptait quatre cas positifs (Amavi, Mandanda, Lopez et Rongier), auxquels s’est ensuite ajouté Payet.


« On doit comprendre pourquoi un match est reporté et pas l’autre, sinon c’est l’arbitraire le plus total. On est perdus, c’est dur de démêler tout ça, souffle Bernard Caïazzo, président du conseil de surveillance de l’ASSE. Jean-Pierre Rivère dit qu’il peut demander des assouplissements à la Ligue mais nous n’avons même pas été prévenus. On ne nous a rien demandé et Xavier Thuilot (le DG du club) a d’ailleurs adressé un courrier salé à Didier Quillot (directeur général exécutif de la LFP). Il s’agit de connaître les règles du jeu, pas de montrer certains du doigt. »


Jean-François Chapellier, le président de la commission Covid, s’est lui senti visé par les mots de Rivère. « Notre décision a été prise en toute indépendance, confie-t-il. Nous n’avons subi aucune pression. La commission a agi à l’unanimité des six médecins présents ce dimanche matin. »


Elle a annoncé à la Ligue que Nice-Lens pourrait se tenir dans l’après-midi alors que deux joueurs azuréens (Nsoki et Brazao) avaient été annoncés positifs le vendredi. Les tests effectués le samedi n’ont pu être analysés que le lendemain matin et ils ont montré que Rony Lopes était aussi positif, tout comme un membre de l’encadrement. Mais ils ont également révélé que Nsoki était en fait un faux positif, ce qui faisait tomber le nombre de cas à trois.


« Si une équipe a plus de trois joueurs ou encadrants isolés sur huit jours glissants, le virus est circulant dans le club », indique le protocole de la LFP, alors que l’UEFA se contente de demander que chaque équipe puisse aligner treize éléments négatifs. Rivère assume avoir demandé à la Ligue que le match soit disputé, mais il revient sur ses propos tenus lundi : « Vous avez une commission de six médecins qui sont indépendants et décident s’il y a match. Je ne connais aucun de ses membres et j’ai seulement voulu dire que le match a failli ne pas se jouer. On avait un joueur positif qui a été finalement négatif, ça s’est joué à quelques heures. J’aurais plutôt dû aussi dire que, avec d’autres présidents, nous sommes en train d’obtenir des assouplissements car, si on reste dans ce schéma, notre Championnat est en danger. Mais est-ce que vous imaginez qu’un président a le pouvoir d’influencer des médecins sur un report ? Si M. Caïazzo a envie de fantasmer, il peut le faire. Mais il ne faut pas me prêter des pouvoirs que je n’ai pas. »


Pour pouvoir se déplacer à Strasbourg samedi, les Niçois doivent maintenant limiter le plus possible la propagation du virus. « Lorsqu’on a un cas positif avéré, il est potentiellement contagieux depuis quelques jours. Donc même en l’isolant du groupe, une contamination est peut-être déjà faite, et on ne peut en être sûr que sept jours après, explique Jean-Philippe Gilardi, le médecin du Gym. Ce qui pose le plus de problèmes, ce sont les nombreux cas de faux positifs avec ces tests répétés. Dès qu’un joueur est isolé, il est annoncé positif dans la presse, à tort puisqu’il n’y a pas encore de résultat vérifié. Or, il y a un vrai risque d’avoir de faux positifs. » C’est cette probabilité qui a sauvé Nice-Lens dimanche, et les clubs rêvent de bénéficier d’une plus grande latitude pour chasser l’incertitude qui va encore accompagner les matches de ce week-end.