Dans le rapport d’instruction mené par la commission de discipline, l’OM a glissé une expertise qui assure que la bouteille reçue par le milieu offensif est comparable à un tir de flash-ball à 40 mètres.



Dans le rapport d’instruction de ce Nice-OM figurent les nombreux témoignages de tous les acteurs incriminés – et ils sont nombreux – interrogés par M. Brugger et M. Martin, les deux enquêteurs missionnés par la commission de discipline. Les deux hommes ont ratissé large, de l’arbitre Benoît Bastien au délégué principal M. Siraux en passant par Dimitri Payet, Pablo Longoria, Alvaro Gonzalez côté Marseille ; Christophe Galtier, Jean-Pierre Rivère, Julien Fournier ou le directeur de la sécurité de l’OGCN, à Nice. Pour ne citer qu’eux. L’arbitre, le premier entendu, est resté sur la même ligne : il dédouane les joueurs, niçois et marseillais, et réitère que la rencontre ne pouvait aller à son terme. La stratégie de l’OM a été de fournir au dossier tous les éléments, et notamment les montages vidéos, afin de prouver que le climat était détestable depuis le début et donc bien avant les graves incidents qui ont suivi le jet de bouteille sur Payet : envahissement du terrain sur le but de Dolberg, gestes nazis en tribune, laser sur Alvaro, projectile reçu par Mandanda (17e), Payet déjà (61e). Entre l’échauffement et la fatidique 75e minute, soixante-quatorze projectiles ont été répertoriés, dont des bouteilles mais aussi des batteries ou chargeurs de téléphones. Dans le dossier, l’OM a aussi fourni une expertise balistique indépendante soulignant que la bouteille reçue dans le dos par Payet équivalait à un tir de flash-ball à une distance de 40 mètres.


Pour Galtier, le coup d’envoi aurait dû être retardé


Cette pluie de projectiles avait été anticipée par le délégué principal, qui avait suggéré à la réunion H-4 que des stadiers ou les forces de l’ordre soient présents sur les corners, ce qui n’a pas été mis en place. Côté niçois, les dirigeants persistent à charger les Marseillais dans le rapport d’instruction. Le président Jean-Pierre Rivère indique que « Payet est le seul responsable des événements » et assure que les Marseillais, qui n’avaient pas le match en main, ont tout fait pour que les échauffourées s’éternisent. Julien Fournier, le directeur football de l’OGCN, a envoyé un courrier au président de la commission de discipline, Sébastien Deneux, pour expliquer que la prise de position de Noël Le Graët, le président de la FFF, était « inadmissible ».


Christophe Galtier, de son côté, reconnaît dans le rapport d’instruction que la situation était tendue déjà bien en amont. L’entraîneur niçois nie avoir frappé David Friio, un dirigeant marseillais. Mais le technicien indique qu’il avait demandé avant le début de la rencontre à ce que le coup d’envoi soit retardé en raison d’un grand nombre de projectiles dans les surfaces de réparation.