Bob Ratcliffe, propriétaire de l'OGC Nice, a accordé une interview à Nice Matin, extraits:
Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier
Nos relations sont excellentes. Je parle très régulièrement avec Julien au téléphone. Je passe aussi pas mal de temps avec Jean-Pierre quand je suis à Nice. Quand nous nous sommes intéressés à l’OGCN, nous avons vite compris à qui nous avions affaire. Jean-Pierre et Julien ont déjà fait beaucoup de choses pour le club. Ce sont les bonnes personnes pour le faire grandir encore. Le président a des liens avec la Ligue et le monde du football comme avec la mairie de Nice. Le directeur du football, lui, a une solide expérience en termes de négociations et d’identification des profils de joueurs. Leur présence a été prépondérante dans notre volonté d’acheter le club. Rien n’a changé.
Les résultats
Selon moi, l’effectif est de qualité. Il a même le potentiel pour être dans le Top 4 du championnat. Alors oui, nous sommes déçus par le parcours européen et oui certains joueurs ne sont pas au niveau espéré. D’autres n’ont pas vraiment progressé. La blessure de Dante est un vrai coup dur. Il manque sur le terrain et en dehors. Malgré tout, je vois des signes encourageants. Et puis, nous ne sommes pas si loin des équipes de tête. Je me répète mais je pense qu’il y aura des opportunités pour nous en 2021.
Le mercato
Joueurs :
Ne vous attendez pas à de nombreuses et coûteuses acquisitions. Nous devons plutôt nous concentrer sur l’optimisation de nos joueurs et la manière de jouer. Le marché de janvier est fait pour rectifier une ou deux choses pas pour empiler les recrues. C’est pour cette raison que je ne m’attends pas à ce que nous soyons très actifs sur ce mercato...Il faudra cibler et trouver le joueur capable de nous apporter un plus. Voir qui est disponible et ce n’est pas simple. C’est un poste crucial. Derrière, nous avons de très bons jeunes qui manquent plus d’expérience que de talent. Pour le reste, nous verrons.
Entraineur:
Aujourd’hui, le meilleur entraîneur pour le Gym est celui qui est sur le banc. Pour l’avenir, nous verrons qui sera le meilleur candidat. Nous n’avons pas besoin d’un grand nom, nous avons besoin d’un entraîneur dont les qualités conviennent parfaitement au club.
Les recrues
Nsoki et Bambu sont de très bons joueurs. Pour moi, le problème est ailleurs. Il se situe dans la composition de l’équipe. Notre onze a trop souvent été bouleversé. A cause des blessures ou pour d’autres raisons. Une équipe a besoin de se connaître. Prenez Aston Villa qui marche fort en Premier League, ils ont huit joueurs inamovibles dans le onze de départ. Toujours les mêmes. Chez nous, les titulaires changent trop souvent. Les jeunes sont en apprentissage. Ils ont besoin de jouer régulièrement. C’est comme ça qu’ils pourront apprendre et progresser.
Le départ de Vieira
C’était une décision unanime. Elle doit l’être quand il s’agit d’un rôle aussi important que celui de l’entraîneur. J’en ai parlé avec mon frère Jim, et nous avons pris, tous ensemble, cette décision difficile.
Ineos Football
Le projet débute à peine. La première saison, nous nous sommes qualifiés en Ligue Europa. Je sais, on s’est fait sortir prématurément, et personne n’est content de ça. Mais tout de même, on a joué l’Europe! Le projet est aussi global. On voit Brazao et Guessand qui jouent à Lausanne et acquièrent l’expérience du foot pro dans un bon championnat. Dans l’autre sens, le jeune Dan Ndoye pointe le bout de son nez avec beaucoup d’enthousiasme. On peut aussi noter la qualité des joueurs formés au RC Abidjan qui commencent a émerger, notamment à Lausanne. Vous l’avez compris: nos trois clubs collaborent. Il y a des passerelles, des buts communs. C’est ce que nous devons faire pour rivaliser avec les top-clubs. On ne peut pas le faire uniquement avec un chéquier. On doit miser sur nos jeunes joueurs, les pousser vers le haut, et certes parfois en vendre. Mais notre modèle ne repose pas sur le trading. Notre mission est de faire travailler les trois clubs ensemble pour développer des joueurs et en faire un projet pérenne.
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Nice Matin : Peut-on jouer dans la cour des grands avec des jeunes comme Dan Ndoye?
Absolument, Ndoye est juste un exemple. On a aussi Jeff Reine-Adelaide, Dolberg, Boudaoui. Si on regarde notre effectif, je crois que l’on a des joueurs exceptionnels d’un point de vue du potentiel. Je n’oublie pas Gouiri, Atal, Claude-Maurice et tous les autres. Robson Bambu est critiqué, mais je pense qu’il deviendra un candidat sérieux à la Seleçao dans les prochaines années. Il a tous les atouts pour un top-défenseur. Pour lui, comme pour nous, il faut juste un peu de temps... Nos objectifs n’ont pas changé. Ce n’est que notre deuxième saison à la tête de l’OGCN. Aucun projet ne peut arriver à maturité si vite. Il faut être patient...
Les autres sports ne sont pas soumis au Fair-Play financier de l’UEFA. C’est une première chose. On est arrivé dans le cyclisme par Sky et dans la F1 par Mercedes: deux équipes déjà au top. Au sommet. Dans le football, ce n’est pas le cas. Alors, on essaie de construire quelque chose. C’est un vrai projet. On en est au début. On ne va pas se mettre à acheter des grands noms, ça ne rendrait pas le modèle vertueux. ça permettrait de faire quelques coups d’éclat, mais pas de construire quelque chose sur le long terme. On doit mettre de l’énergie sur notre formation. Préparer demain... Tout le monde souffre de la Covid. Il n’y a plus de billetterie. Il faudra être vigilant. C’est un problème général au niveau du football. En France, il y a en plus la catastrophe Mediapro. Mais là non plus, pas de panique. On fera face.
Les voeux
Améliorer nos résultats. Si on arrivait à terminer au même niveau que la saison dernière (5e), ça nous rendrait très heureux. Personnellement, je souhaite voir nos supporters revenir rapidement au stade pour y voir des victoires et du beau football.