Frédéric Antonetti: "On s'excuse de déranger..."

Vous effectuez un début de saison canon, avec une deuxième place en Ligue 1 à quatre journées de la trêve. Comment analysez-vous sur cette réussite actuelle ?

 

Je pense qu'il faut avant tout garder les pieds sur terre et relativiser cette deuxième place. Le championnat est très, très serré. D'un match à l'autre, on peut changer de position et perdre cinq ou six places d'un coup. Peut-être aussi que Marseille et Bordeaux n'ont pas pris les points qu'ils auraient dû prendre...

 

On vous retrouve donc au milieu de ces présumées grosse écuries du championnat. Comment voyez-vous les forces en présence ?

 

On s'excuse d'abord de déranger tout ça ! (Rires) Plus sérieusement, je pense que Lyon, Marseille et Bordeaux sont supérieurs à tout le monde, Rennes n'est pas très loin, Lille non plus, Paris montre le bout de son nez et après c'est très ouvert... Entre nous et les équipes qui comptent 19 points, c'est très serré. Le maintien va peut-être se jouer moins haut que d'habitude, entre 38 et 40 points.

 

Et puis vous réussissez cette entame en ayant tout de même perdu quatre titulaires indiscutables lors de la dernière intersaison (Lloris, Balmont, Ederson, Koné)...

 

On aurait préféré les garder et renforcer notre équipe ! Maintenant on a un groupe solide composé de joueurs expérimentés mais compétitifs, de joueurs qui sont venus se relancer ainsi que de jeunes. Je pense donc que ces trois composantes ont bien pris et que tout cela fonctionne très bien ensemble.

 

"Les "tauliers" sont essentiels, ils montrent l'exemple"

 

On met justement beaucoup en avant votre équipe de "briscards", avec des joueurs expérimentés comme Echouafni (36 ans), Letizi (35 ans), Hognon (34 ans), Rool (33 ans),... Est-ce un vrai atout ?

 

Je pense que les anciens, à conditions d'être compétitifs, apportent beaucoup. Toutes les équipes en ont besoin. Leur expérience est vraiment profitable à certains moments cruciaux du match, ce qui est très positif. Et puis beaucoup de clubs sont dans ce cas-là. Il suffit de voir une équipe comme Lyon et l'exemple de Juninho, ou bien Paris avec Giuly et Makelele. Il n'en faut pas trop non plus, de manière à conserver un équilibre, mais ces "tauliers", même si je n'aime pas trop le mot, sont essentiels, ils montrent l'exemple.

 

Que pensez-vous de l'équipe de Grenoble, que vous accueillez samedi ?

 

Grenoble est une équipe bien organisée, très compétitive et qui prend peu de buts. Ils savent subir, contre-attaquer et prennent beaucoup de points à l'extérieur, il faudra donc être très vigilants. On évoluera à domicile et on voudra, bien évidemment, prendre les trois points au Ray, où nous devons rester le plus longtemps invaincus. Le match de samedi s'annonce donc compliqué et on devra être très performants pour les battre.

 

En parlant justement du Stade du Ray, qui date de 1927, vous aviez stigmatisé le fait que Nice comptait "40 ans de retard" en termes d'infrastructures. Vous avez d'ailleurs été assez impliqué sur le projet du nouveau stade, prévu en 2013...

 

Je voulais avant tout faire prendre conscience à tout le monde que Nice est une ville de football et qu'elle avait besoin de nouvelles infrastructures, pour progresser, franchir un cap et s'installer durablement dans le premier tiers du championnat. Je voulais simplement dire qu'il y avait un certain retard. Le maire a un projet pour 2013, ce qui est très bien pour la ville et le club.

 

"Mon personnage médiatique ? Une caricature !"

 

Vous avez entamé votre quatrième saison chez les Aiglons. Quel regard portez-vous sur votre période niçoise ?

 

D'abord j'ai été très bien accueilli ici, on m'a fait confiance tout de suite. Excepté une période de deux mois, les résultats ont toujours été corrects. On travaille en confiance avec le président, le directeur sportif Roger Ricort ainsi que les actionnaires et on essaie de faire au mieux par rapport à nos moyens financiers.

 

A part Nice, vous avez déjà entraîné à l'étranger (Gamba Osaka) ainsi qu'à Saint-Etienne et Bastia. Comment voyez-vous votre avenir d'entraîneur ?

 

Je ne le vois pas ! (Rires) Je ne fais pas de projets et de toute façon en football ce sont toujours les circonstances qui décident. Et puis je suis très bien à Nice !

 

Depuis votre arrivée sur la Côte d'Azur, vous avez réussi à hisser deux fois le Gym à la huitième place de l'élite, son meilleur classement depuis vingt ans. Pensez-vous que l'on ne mette pas assez en valeur votre travail à Nice ?

 

(Il coupe) Ce n'est pas à moi de parler de ça. On sait très bien que les médias parlent de Paris, de Marseille, de Lyon ou Bordeaux, ce qui est tout à fait logique. Après c'est vrai que les clubs comme le nôtre ne sont pas très médiatisés, mais, franchement, ça ne me dérange pas.

 

Pour finir, un petit mot sur votre personnage médiatique, que l'on montre souvent en train de crier sur le bord du terrain...

 

C'est une caricature, une toute petite partie de mon personnage, à peine 5% ! Je trouve même cela totalement réducteur ! Mais c'est comme ça, cela fait partie de mon personnage même si on ne parle pas beaucoup des 95% restant ! Et puis, après tout, nous sommes dans un monde d'image...