Eric Roy, vous avez été nommé au poste de directeur de l’OGC Nice, en lieu et place de Roger Ricort. Comment se déroule l’intersaison du côté des Aiglons ?
Il fait très beau et on n’a pas à se plaindre (sourire). Pour ma part, je suis très heureux et très fier de cette opportunité que les dirigeants m’ont offerte. C’est un challenge excitant mais aussi très difficile. L’OGC Nice est un club qui n’a pas forcément beaucoup de moyens. Ce n’est pas évident de conserver nos meilleurs joueurs car ils sont toujours extrêmement sollicités. C’est une éternelle remise en question.
Avez-vous toujours été tenté par un tel poste ?
Non, pas forcément. Quand on termine sa carrière, on est toujours dans le flou. Ce n’est pas pour rien qu’on parle d’une petite mort. C’est la réalité. Personnellement, j’avais commencé à préparer un diplôme de manager général du club sportif professionnel avec le Centre de Droit et d'Economie du Sport de Limoges. Quand l’OGC Nice est venu me chercher, je me suis plus orienté vers le marketing. J’ai fait ça pendant quatre ans (ndlr : il occupait le poste de Directeur du développement). C’était très formateur. Mais là, je retourne davantage sur le sportif, le domaine que je connais le mieux. C’est un retour aux sources, même je suis désormais de l’autre côté de la barrière.
C’est tout de même un rôle ingrat, non ?
Oui, quand on est dans un club à faibles moyens. On peut avoir d’aussi bonnes idées que les autres, ce sera évidemment plus compliqué à mettre en place dans un club comme le nôtre. Ainsi, on ne cible pas les mêmes joueurs que les plus grosses écuries. On se doit de miser sur des joueurs en devenir, des éléments qui deviendront des joueurs confirmés et internationaux. On l’avait déjà fait par le passé avec David Ospina, Onyekachi Apam et Loïc Rémy. Il faut continuer à le faire. Ce n’est pas évident et il y a toujours une grosse part de risques. On ne peut jamais être parfaitement sûr de l’évolution d’un joueur. Ça nous oblige à réaliser des paris. Ça a encore été le cas avec Jonathan Quartey, Larrys Mabiala et Mickaël Poté.
Vous connaissez un Mercato pour le moins agité…
Il faut savoir être costaud mentalement. Nos meilleurs joueurs sont sur-attaqués. David Ospina, Onyekachi Apam et David Hellebuyck ont été extrêmement sollicités depuis le début du Mercato. On a résisté mais aujourd’hui, c’est encore le cas avec Loïc Rémy. Notre principal objectif est de conserver nos meilleurs joueurs. La saison passée, on avait perdu Ederson, Lilian Laslandes, Hugo Lloris, Baky Koné et Florent Balmont. C’était beaucoup. Là, on essaye de se battre pour limiter les dégâts. On n’a pas de certitudes mais on aura besoin de tout le monde pour espérer remplir nos objectifs. Pour l’instant, on a perdu Cédric Kanté et Cyril Rool.
Justement, où en sont vos recherches au poste d’arrière gauche ?
Alain Cantareil doit s’engager dans les prochains jours pour une durée de deux ans. Il devait être la doublure de Cyril Rool. Maintenant, on va essayer de trouver un élément plus expérimenté pour faire la paire.
On évoque un intérêt prononcé pour Grégory Béranger…
C’est un joueur intéressant mais nous avons plusieurs pistes. En plus, on n’a pas habitude de communiquer sur les joueurs ciblés (ndlr : Jérémy Morel, Rémi Maréval et David Sauget figureraient aussi sur les tablettes du club niçois).
« Reformer la doublette Rémy-Mounier »
Quid du secteur offensif ?
Si on parvient à conserver Loïc Rémy, on n’aura pas grand-chose à faire. Ce serait d’ailleurs la meilleure solution. Je vais tous les jours au combat pour qu’il reste avec nous. Sa valeur sera peut-être encore plus importante la saison prochaine. Ça ne sert à rien de se précipiter. Financièrement et surtout sportivement, ce n’est pas forcément une bonne affaire. S’il reste, on va juste essaye de compenser le départ d’Anthony Modeste qui a été prêté à Angers. Mais ce ne sera pas Shabani Nonda. Mamadou Bagayoko et Daniel Moreira ? Ce sont des joueurs que l’on nous propose. On verra.
Avez-vous besoin de convaincre Loïc Rémy ?
Il fait preuve d’une mentalité exemplaire mais il est sûrement perturbé par l’agitation qu’il y a autour de lui. Il est très reconnaissant que le club ait misé sur lui. C’est un garçon intelligent. Il est sensible à l’intérêt de l’Olympique Lyonnais. C’est normal. Mais il se demande aussi si c’est vraiment la meilleure solution pour lui de partir cet été.
Son cas est d’ailleurs directement lié à celui d’Anthony Mounier…
On a toujours déclaré que l’on était intéressé par lui. Et la réciproque est vraie. Mais autant l’OGC Nice détient les clés de la destiné de Loïc Rémy, autant l’Olympique Lyonnais détient celle d’Anthony Mounier. Nous, on souhaiterait les associer et reformer la doublette qui a si bien fonctionné dans les catégories de jeunes. Maintenant, on attend la réponse des Lyonnais. On a déjà formulé notre offre.
Avez-vous trouvé une solution pour Matt Moussilou ?
Il n’y a pas grand-chose à en dire et ça dépasse presque le cadre sportif. On espère que la situation va rapidement se décanter. Je l’ai eu au téléphone deux-trois fois mais je ne l’ai pas encore vu. Il ne s’est pas présenté à la reprise de l’entraînement. J’espère qu’un club va lui donner sa chance pour qu’il se relance (ndlr : Guingamp serait notamment sur les rangs). Mais il va aussi devoir faire des efforts.
Comment voyez-vous cette fin de Mercato ?
On va s’efforcer de conserver Loïc Rémy. Ensuite, il y a donc le poste d’arrière gauche à renforcer. Après, on sera aussi à l’affût d’une bonne opportunité.
Du style de Pascal Feindouno ?
On y a pensé en début de Mercato mais ça semble hors de notre portée.