Didier Ollé-Nicolle a succédé cet été à Frédéric Antonetti sur le banc de l'OGC Nice. Aux commandes d'un groupe jeune, ce néophyte en L1 a connu un mois d'août mitigé : après une victoire à Saint-Étienne (2-0) et un nul face à Rennes (1-1), il a vu son équipe couler à Bordeaux (0-4) puis contre Montpellier (0-3). Avant un périlleux derby face à Monaco la semaine prochaine, le technicien ne veut donc pas venir à Auxerre pour rien.
Après deux lourdes défaites, l'OGC Nice a-t-il la pression ?
On doit absolument réagir. Il faut repartir sur la base de notre bon début de saison, qui a été complètement oublié face à Montpellier. Bordeaux n'avait pas été un mauvais match : on avait réussi en première période à pousser les Girondins dans leurs derniers retranchements. Perdre de la sorte contre une équipe de très haut niveau, ce n'est pas très ennuyeux. Face à Montpellier par contre, on était complètement à côté de la plaque. Ça nous a mis un gros coup derrière la tête. Depuis, quinze jours sont passés. On a tous envie de rebondir.
Quelles seront vos intentions dans l'Yonne ?
On vient à Auxerre pour faire un coup. Mais ça, ce ne sont que des paroles. Il va surtout falloir penser à être solide, à travailler ensemble. On doit revenir à nos fondamentaux. Ce match est une bonne occasion de retrouver nos valeurs de solidarité. Quand on a ces vertus, ajoutées au potentiel individuel de chacun, il ne reste plus qu'à saisir les opportunités. On devra former une vraie équipe, et exprimer notre soif de revanche.
Vous êtes la pire défense de L1 (8 buts encaissés) : êtes-vous inquiet de l'éventuel retour de Jelen côté auxerrois ?
Jelen est un bon joueur, mais il relève de blessure et ne sera pas forcément prêt. C'est de toute façon la problématique de Jean Fernandez, pas la mienne. Moi, je vais m'efforcer de trouver la meilleure formule pour faire un résultat à Auxerre. Des grands attaquants, on en a déjà croisé, comme Chamakh à Bordeaux, et on en croisera encore d'autres.
Quel regard portez-vous sur l'AJA ?
C'est une équipe solide et expérimentée. Elle s'est sécurisée sur le plan défensif. Pour l'instant, mais on sait que ça ne durera pas, elle n'a pas trouvé la solution offensivement. Ça doit justement nous rendre encore plus attentif. Le sport est parfois bizarre. J'ai vu jouer Auxerre contre Lyon (0-3) : malgré l'ampleur du score, je n'ai pas senti un grand écart entre les deux équipes. Le résultat n'était absolument pas mérité.
Malgré ses difficultés initiales, Nice doit-il être présenté comme un outsider de cette L1 ?
Je ne vois pas les choses comme ça. Je dispose d'un groupe jeune, avec beaucoup de garçons ne comptant que quelques matches en L1. C'est une équipe en apprentissage, avec ses bons côtés, et aussi ses mauvais. Contre Montpellier, on a montré un manque de maturité flagrant dans la gestion des moments difficiles. Le groupe va devoir gagner rapidement en expérience.
Après un passage réussi à Clermont (L2), il s'agit de votre première expérience d'entraîneur dans l'élite. Une grande marche à gravir ?
Pas du tout. On dit de la L2 que c'est le championnat de deuxième division le plus relevé d'Europe. Entre la L1 et la L2, l'écart est réduit. J'ai donc facilement trouvé mes repères. Nos deux premiers matches le prouvent (victoire 2-0 à Saint-Étienne, nul 1-1 face à Rennes). J'ai conservé mes idées, mon mode de fonctionnement. Le groupe y a bien adhéré.
La L1 me permet bien sûr de diriger des joueurs plus talentueux. L'adversité est également plus forte. Autour, ça change aussi, avec tout le côté médiatique. C'est une autre dimension. Mais sur le plan du football, ça ne change pas grand-chose.
L'après-Antonetti est-il difficile à gérer ?
(Sourire) C'est une question que l'on me pose souvent… Mais il n'y a pas d'ambiguïté : Antonetti était arrivé au bout d'un cycle, il était usé et voulait vivre autre chose dans un club ayant plus de moyens et d'ambition. Il a fait un choix. Les dirigeants niçois m'ont choisi pour le remplacer. Dans beaucoup de clubs, des entraîneurs partent, d'autres arrivent et font leur bout de chemin. C'est la vie d'un club : dans notre société-Kleenex, on a besoin de renouvellement, de changement. La rupture génère une nouvelle motivation. Mon objectif est d'aller le plus rapidement possible vers la performance. Le club a des projets, dont celui du nouveau stade (prévu en 2013). J'espère faire en sorte que l'équipe puisse vite devenir très ambitieuse en France.