Le défenseur argentin Renato Civelli ne peut pas se contenter d'un jeu en progrès et d'une flatteuse cinquième place au classement des meilleures défenses. Nice est 17eme et doit batailler pour le maintien.
Renato Civelli, comment expliquez-vous que malgré un jeu en net progrès et une défense solide, l’OGC Nice soit dix-septième au classement ?
On se pose toujours la même question. Peut-être qu’on n’est pas aussi solide qu’on le pense car on prend des buts. Tous les matchs, on prend au moins un but. Après, on joue bien mais nous n’arrivons pas à être réalistes. Le football, c’est ça : être réaliste, marquer sur les occasions qu’on a et après, ne pas faire d’erreurs derrière. Et on fait souvent des erreurs, pas très grosses, mais des petites erreurs qui coûtent des points. On ne gagne pas. On est inquiet mais comme on joue mieux qu’il y a quelques matchs où on avait aussi perdu, on espère. Mais sur le classement, si tu ne gagnes pas même en jouant bien, tu es dix-septième…
Le président Rivère était très en colère après le match de Nancy. Là, après Marseille, il a trouvé l’équipe encourageante et a indiqué qu’en fin de saison, vous atteindriez l’objectif fixé : la première partie du classement. Il n’y a pas encore de crise à Nice ?
On essaie qu’il n’y ait pas la crise. Même si on a des inquiétudes. Même quand on a commencé le championnat, il y avait de l’inquiétude. Je le répète. Mon idée, c’est de jouer plus haut (ndlr : au classement) et tout le monde en a marre de jouer le maintien mais on est préparé pour jouer le maintien. Après, si ça va mieux, tant mieux. Mais on sait que cela va être difficile. Et si nous ne sommes pas prêts à jouer le maintien, on ne s’en sortira pas. Mais d’ici trois mois, on peut penser à autre chose si les choses vont mieux. Mais il ne faut jamais oublier que le maintien ne sera pas facile.
Nice a-t-il oublié de jouer le maintien en ce début de saison ?
Je parle pour moi mais mon objectif a toujours été qu’on se sauve. Je n’ai jamais dit que mon objectif était de jouer la Coupe d’Europe parce qu’il faut être réaliste. Dernièrement, on s’est sauvé à la dernière journée. Grâce à nous, certes, car on avait 48 points, mais on dépendait aussi d’un autre résultat. On ne peut pas penser qu’on va jouer l’Europe deux mois après ça. Dans ma tête, je le répète, on doit toujours jouer le maintien. Il faut être prêt à jouer le maintien. Après, si on peut jouer autre chose… Aujourd’hui, on est dégoûté, tout le monde dit qu’il y en a marre. On ne sait pas d’où vient le problème. Il faut qu’on s’améliore tous en tout. Pour mieux faire. Offensivement et défensivement. On peut tout mieux faire. Mais c’est vrai qu’on joue mieux que l’an dernier. Paradoxalement, l’année dernière au même moment, on avait plus de points qu’aujourd’hui.
Vous avez la cinquième défense du championnat mais vous perdez beaucoup de matchs. Qu’est-ce qui cloche ?
Au haut niveau, chaque erreur se paie cash. On l’a vu avec Marseille. Ce n’est pas une équipe exceptionnelle mais en ce moment, ils frappent quand il faut frapper. Le haut niveau, c’est ça. Il n’y a pas eu beaucoup de matchs où on n’a pris plus d’un but : on est la cinquième défense pour ça. Il n’y a qu’une fois où on en a pris trois. Mais quand on prend un but, ce n’est pas évident pour nous de marquer deux buts à tous les matchs.
Si la défense commet des erreurs, elle a aussi aidé à marquer avec vos buts et ceux de Monzon. Que manque-t-il aux attaquants pour marquer plus et pour concrétiser le bon jeu niçois ?
Il ne faut pas croire aux messages qui nous font passer… Il ne faut pas s’y croire. Dans le football, tu as ce que tu mérites. Si on est dix-septième, c’est qu’on mérite peut-être d’être dix-septième. On verra à la fin de l’année ce qu’on a mérité. Les points que tu prends et ceux que tu laisses passer, à la fin du championnat, ça s’équilibre. Moi, depuis toujours, j’ai eu des moments difficiles. Le seul moyen que je connais pour s’en sortir, c’est de continuer à travailler. C’est ce que nous faisons. C’est la bonne voie pour nous améliorer. C’est bien de s’entraîner, d’avoir envie, mais la vérité, on la trouve dans les 90 ou 95 minutes du week-end.
Je ne sais pas ce qu’a voulu dire l’entraîneur. Mais sur le second but, on prend un penalty qui vient sur une faute dans la surface. Peut-être que sur le premier but, si notre défenseur intervient, il y a penalty aussi. Moi, j’ai vu un milieu niçois très combatif qui n’a pas laissé jouer Marseille avec les bons joueurs qu’il y a. On a concédé peu d’occasions. Mais le football est comme ça. Sa beauté, c’est qu’il est parfois inexplicable. Mais on va continuer et on ne va rien lâcher. On ne va rien lâcher (il répète trois fois). Mais nous sommes les premiers à regretter de jouer le maintien. Ce n’est pas beau de jouer le maintien, je n’aime pas ça, et je ne veux pas m’habituer à jouer le maintien. Ce n’est pas mon but et je ne crois pas que ce soit le but de mes coéquipiers, du staff, du président ou des supporters. Mais il faut vite prendre un bon matelas de points pour après viser plus haut. En ce moment, nous n’avons pas ce matelas.