Compétiteur dans l’âme, Claude Puel n’a jamais été homme à regarder dans le rétroviseur. A l’écouter, la quatrième place décrochée la saison dernière appartient au passé. Seul l’avenir l’intéresse.

 

 

 

 

Avec le recul, avez-vous conscience d’avoir accompli un réel exploit en terminant 4e ?

 

Claude Puel: Pour moi, c’est déjà du passé. Je ne suis pas là pour employer des superlatifs. Je les laisse éventuellement aux observateurs. L’important, désormais, c’est la saison qui se profile. Sera-t-on en mesure de garder la même humilité, en capacité de progresser encore et donc de confirmer ? Ce qu’on a vécu l’an passé n’est pas un aboutissement. On en veut toujours plus.

 

Placer Nice au pied du podium représente-t-il votre plus beau coup d’entraîneur ?

 

Les gens ont la mémoire courte. Avec Monaco, on est champions de France, en 2000, avec la plus jeune équipe de l’histoire. A Lille, tout le monde nous voit descendre et on finit 2e du championnat…

 

Certes, mais Nice ne s’était pas qualifié pour une Coupe d’Europe depuis trente-sept ans par le biais du championnat…

 

Personne ne nous l’enlèvera. Et c’est amplement mérité. Maintenant, cela ne veut pas dire qu’on figure dans le gratin du football français.

 

Comment avez-vous vécu ce retour au premier plan après avoir essuyé de nombreuses critiques lors de votre passage à Lyon ?

 

Ce n’est pas mon moteur. Certains me redécouvrent. Partout où je suis passé, j’ai fait mon boulot en obtenant de bons résultats, à Lyon aussi. Je leur souhaite, d’ailleurs, de retrouver le dernier carré de la Ligue des champions. On ne peut pas plaire à tout le monde. Le plus important, c’est de garder le cap, de rester sur les rails, malgré l’adversité. Je connais le métier.On peut être encensé puis décrié. ogcnice.info

 

La Ligue Europa n’arrive-t-elle pas trop tôt ?

 

Ça ne veut rien dire. J’aurais trouvé très dommageable de ne pas la disputer. C’est une étape supplémentaire pour ce groupe. Or, pour l’heure, on ne joue pas encore l’Europe, on a un tour préliminaire (NDLR : les 22 et 29 août) à disputer.

 

Etes-vous conscient d’avoir permis au club de gagner en crédibilité ?

 

Le projet est en marche. Le grand stade sera inauguré le 21 septembre, le centre d’entraînement devrait suivre. L’OGC Nice est plus attractif. On est en mesure de garder nos meilleurs éléments. Beaucoup de joueurs font acte de candidature pour nous rejoindre. Cependant, rien n’est jamais acquis. La remise en question doit être permanente à tous les étages du club.

 

Que vous inspire le projet pharaonique mis en place à Monaco, un de vos anciens clubs ?

 

Je ne sais pas si on peut parler de projet (Sourire). A court terme, c’est intéressant pour la L 1 d’avoir, à Paris ou à Monaco, des investisseurs de cette envergure. Ces clubs pourraient nous permettre de gagner des points à l’indice UEFA et libérer une nouvelle place qualificative pour la Ligue des champions. ogcnice.info

 

L’attractivité de la L 1 va également s’accroître…

 

Voyons les choses demanière positive. Je ne suis pas là à me dire que le PSG et l’ASM vont truster les deux premières places et ne rien laisser aux autres. Qu’ils nous gagnent des points UEFA !

 

Enviez-vous Blanc ou Ranieri qui peuvent recruter des joueurs comme Falcao ou Cavani à des tarifs exorbitants ?

 

(Il marque une pause). Je ne sais pas. Cela donne un côté un peu industriel, mais c’est plutôt intéressant d’avoir des joueurs capables de faire la différence à tout moment.

 

Vous voyez-vous encore longtemps à Nice ?

 

Je n’en sais rien. Lorsque je suis en poste dans un club, je m’y identifie totalement. J’en ai besoin. A Lille ou à Lyon, j’ai bossé comme si j’allais y rester à vie. C’est aussi le cas à Nice tout en sachant que ça peut s’arrêter à toutmoment. Je ne calcule pas.ogcnice.info