Jean-Pierre Rivère relance la proposition émise il y a un mois : reprendre la saison en automne pour la terminer en novembre et débuter la suivante en février afin de se calquer sur un rythme calendaire. La crise sanitaire s’étant aggravée, l’idée fait son chemin et trouve un écho favorable chez Noël Le Graët et Jean-Michel Aulas.
Vous prônez toujours une reprise à l’automne ?
Je ferai comme tout le monde. Je me plierai au collectif, mais je ne suis pas à l’aise avec une reprise en juin. Je sais que je ne suis pas le seul. On n’a pas de visibilité sur le plan sanitaire. Faire une reprise rapidement avec des matchs tous les trois jours et très peu de trêve avec la saison suivante, ce n’est pas cohérent. On va isoler les joueurs pendant un mois dans un centre d’entraînement et après pour les matchs, on fait comment ? On va dormir et manger où ? Cela semble très risqué.
Votre proposition semblait fantaisiste pour la plupart des dirigeants il y a un mois...
Elle n’était pas très audible à l’époque. Le président de la fédération m’avait répondu que c’était une bonne idée mais qu’elle arrivait trop tôt. Je n’ai pas fait de lobbying depuis mais je discute avec des présidents. Je ne sais pas si c’est la bonne solution,mais c’est une solution qui doit être portée, étudiée. Depuis 2 ou 3 jours on échange avec Noël Le Graët et il me dit de la porter à nouveau.
Vous êtes donc soutenu par la Fédération ?
Je le suis par Noël Le Graët qui partage ma position. Cette proposition a des avantages mais aussi des inconvénients. C’est une décision qui doit amener toute l’Europe à s’y harmoniser. C’est extrêmement complexe. Mais on a tous la même problématique : on n’a aucune visibilité par rapport à ce Covid-19. L’idée est donc de permettre une reprise adaptée des joueurs et de jouer à un rythme normal.
Vous avez même convaincu Jean-Michel Aulas ?
Il y a deux jours, on a eu une réunion entre présidents de clubs, et il me dit qu’elle a entre 0% et 5% de chance de passer. Il a visiblement changer d’avis... Et même si elle n’a que 1% de chance de passer, il faut la proposer.
Quels sont les obstacles ?
Cela va engendrer un problème de trésorerie. En principe, on a 12 mois de recettes et 12 mois de charges, là on va avoir 12 mois de recettes et 18 de charges. Il faudra les diminuer. Mais la priorité des priorité c’est la sécurité sanitaire.
Le championnat peut-il reprendre à huis clos ?
Personne ne sait quand on sera autorisé à jouer au football mais on est quasiment tous certains qu’on devra jouer à huis clos en septembre. Mais on se donne du temps pour mieux se préparer.